GTV Bourgogne
Les conditions d’élevages comptent aussi…

Les vétérinaires du GTV Bourgogne étaient réunis pour leur journée technique régionale annuelle. Au menu, une nouvelle approche de l’arthrite septique des veaux mais aussi un tour d’actualité sanitaire avec notamment la grippe et le BVD. Les praticiens bourguignons affichent aussi leur objectif de sensibiliser les éleveurs à l’intérêt d’améliorer les conditions d’élevage de leurs animaux.
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Le 13 octobre, la 31e journée technique régionale du Groupement technique vétérinaire (GTV) Bourgogne se tenait à Autun. Une soixantaine de vétérinaires praticiens représentant autant de cliniques vétérinaires des quatre départements bourguignons étaient rassemblés à L’Eduen pour un programme de conférences dense. S’adressant à des praticiens ruraux, cette journée avait été conçue pour « coller au terrain à l’instant T. Avec en ligne de mire la réalité technico-économique en élevage qui impose de ne pas engager de frais sans raison », confiait en aparté Jocelyn Amiot, l’un des organisateurs de la journée, membre du GTV Bourgogne et de la SNGTV (société nationale des groupements techniques vétérinaires).

Arthrite septique des veaux : mal des stabul…


Pour illustrer ce parti pris, le thème principal de la journée était « la chirurgie des veaux » avec l’intervention de Pierre-Yves Mulon de l’Université du Tenessee. Un Français natif d’Autun qui s’est expatrié aux Etats-Unis où il est aujourd’hui enseignant-chercheur. L’intervenant a notamment abordé l’arthrite septique des veaux qui consiste en une inflammation ou infection des articulations. « C’est une pathologie très courante, notamment suite à des abcès du nombril et des panaris qui dégénèrent. C’est un véritable problème des élevages modernes avec des causes environnementales primordiales. En particulier la saleté liée à la litière en stabulation », explique Jocelyn Amiot. Face à ce fléau, « les vétérinaires se retrouvent assez démunis faute de solutions préventives et sachant que le seul colostrum ne suffit pas pour empêcher ces pathologies », pointe le vétérinaire.

Améliorer le pronostic


Dans son intervention, Pierre-Yves Mulon s’est attaché à expliquer « comment aborder le problème » en commençant surtout par « affiner le pronostic de la maladie », résume Jocelyn Amiot. De fait, c’est à partir du pronostic que le praticien pourra « proposer des actes ou pas », poursuit le vétérinaire. En clair, une radio peut être réalisée pour pouvoir dire à l’éleveur si cela vaut le coup d’engager des frais pour soigner le veau ou non. Car dans de nombreuses situations d’arthrite, « trois semaines de traitement médicamenteux ne parviendront pas toujours à aseptiser l’articulation de ces veaux qui souffrent beaucoup. Pour certains animaux, c’est trop tard et grâce à un pronostic plus précis, le vétérinaire peut être en mesure de l’annoncer dès le départ à l’éleveur », conclut Jocelyn Amiot.

Tique, BVD, grippe…


Comme chaque année, une partie de la journée était consacrée à l’actualité sanitaire. L’occasion pour le GTV d’évoquer les Maladies transmises par les tiques ou MTT, lesquelles font l’objet d’une étude chapeautée par le GTV. Parmi ces maladies, la piroplasmose qui gagne du terrain ainsi que la maladie de Lyme laquelle suit la même recrudescence en animal qu’en santé humaine.
Il a également été question du BVD alors qu’une importante circulation du virus est observée en Bourgogne, informe Jocelyn Amiot. « Or seulement la moitié des animaux sont vaccinés pour l’heure », pointe le vétérinaire qui explique qu’avec l’augmentation de la taille des cheptels, une vaccination à 100 % des animaux reproducteurs d’une exploitation s’impose.
Au chapitre de l’actualité vaccinale toujours, les conférenciers sont revenus sur l’explosion de grippe qui a frappé la fin de l’hiver 2015/2016. L’occasion de rappeler « qu’une vaccination contre la grippe ne marche que si elle est menée de façon rigoureuse. Autrement dit dans le respect absolu des dates de vaccination et de rappel », met en garde Jocelyn Amiot. La vaccination contre la grippe a un coût et, mal conduite, elle peut s’avérer décevante pour l’éleveur. Dans ce cas, ce n’est pas le vaccin en lui-même qui serait en cause, mais plutôt l’organisation de l’éleveur…

Les bénéfices du bien-être animal


Par ailleurs, les praticiens du GTV se sont donnés comme objectif de sensibiliser les agriculteurs à l’intérêt d’améliorer les conditions d’élevage de leurs animaux. « La prévention des pathologies ne se limite pas qu’à de la vaccination », analyse Jocelyn Amiot, « mais elle requiert aussi des gestes de zootechnie pure ». Des formations ont été mises en place par le GTV Bourgogne et le GDS de Saône-et-Loire portant sur l’antibio-résistance et le bien-être animal. « Le but est d’expliquer comment utiliser moins et mieux les produits de traitement et qu’en améliorant les conditions d’élevage par le confort des animaux, on réunit de meilleures conditions de production », argumente Jocelyn Amiot.



Place au GTV BFC


Cette 31e journée technique régionale était la dernière sous l’égide du GTV Bourgogne puisque, l’an prochain, l’entité régionale du GTV sera Bourgogne Franche-Comté, explique Jocelyn Amiot. Conformément au redécoupage administratif territorial, le Groupement technique vétérinaire sera donc fusionné. Une fusion qui collera à la nouvelle région, mais qui voit se marier deux zones d’élevage assez différentes. « Ce sera l’opportunité de mutualiser des compétences complémentaires », confie Jocelyn Amiot. Les vétérinaires bourguignons apporteront leur expertise allaitante tandis que leurs collègues franc-comtois renforceront la compétence laitière. « Ils nous apporteront aussi leur expertise de l’herbage avec une clientèle en zone AOP Comté ». Le GTV Bourgogne pèse grosso modo trois fois plus de praticiens que le GTV Franche-Comté.






Chirurgie des taureaux


Pierre-Yves Mulon est également intervenu sur la chirurgie des taureaux en présentant des techniques peu répandues en France. « Ces chirurgies permettent de résoudre des problèmes courants portant sur les taureaux reproducteurs comme les verrues sur la verge », explique Jocelyn Amiot. Des interventions qui peuvent intéresser les utilisateurs de reproducteurs à haut potentiel génétique.
Le docteur Nicolas Roch a également fait un point sur la vasectomie. Les taureaux vasectomisés ont subi une intervention qui leur supprime leur fertilité, mais conserve leur aptitude à détecter les chaleurs des vaches. De ce fait, ils sont utilisés dans les élevages pour repérer les femelles prêtes à être inséminées artificiellement. Les vétérinaires bourguignons enregistrent une demande croissante de taureaux vasectomisés dans les élevages.