Sdis 71
Une place à part entière pour les agriculteurs

Premier maillon du secours de proximité, le Service départemental d’Incendie et de Secours de Saône-et-Loire s’appuie pour une large part sur le volontariat. Avec, dans le costume des sapeurs pompiers volontaires, bon nombre d’agriculteurs...
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Regroupant quelque 2.400 personnes, le Sdis 71 pour Service départemental d’Incendie et de Secours de Saône-et-Loire, compte quelques 300 pompiers professionnels, 80 administratifs et techniciens, ainsi que 2.000 volontaires au sein de 66 casernes. Amenés à réaliser plus de 30.000 interventions chaque année, ils disposent de 470 engins. « Notre plus grande richesse est l’humain », précise d'emblée le lieutenant-colonel Alain Diry. « Les pompiers sont des gens ordinaires qui font des choses extraordinaires. Les trois-quarts des interventions concernent des secours à personnes. On peut être pompier volontaire de 18 à 50 ans. Nous comptons environ 10 % de femmes dans nos effectifs ».

Un engagement réfléchi


Même si le mythe du pompier continu à faire rêver bon nombre d’enfants, intégrer les rangs du service départemental impose à chaque volontaire potentiel plusieurs passages obligés. Tout commence par une discussion sur ce qu’est le rôle du pompier, ses obligations, ses contraintes… Suit une période de découverte de deux mois avec différents tests sportifs, une visite médicale ou encore un échange avec la famille. C’est seulement ensuite qu’est validé le recrutement.
Reste à ce sapeur-pompier volontaire de deuxième classe à suivre et obtenir trois modules de formation : incendie, secours à personne et opérations diverses. Il faut généralement entre 12 à 18 mois pour les valider. Pendant ce temps, il est possible de participer à des opérations sur le terrain. « Nous avons la volonté de ne pas solliciter toujours les mêmes. Un logiciel gère les disponibilités de chacun. Dans un centre, il y a un minimum de 4 à 6 personnes disponibles sur un effectif de 20 à 30 sapeurs-pompiers ».

L’agriculture très présente


Devenir sapeur-pompier n’est en aucune façon un moyen de s’enrichir puisque l’on est indemnisé à la vacation, soit 8 à 10 € de l’heure. Ce qui représente en moyenne 200 € par mois. « Mais c’est très variable d’un centre à l’autre, d’un pompier à l’autre ».
Au sein d’une population de volontaires aux profils très différents, le monde agricole est bien évidemment présent. « Quand ils sont leurs propres patrons, ils ont beaucoup d’autonomie et de disponibilité, surtout à certaines périodes de l’année. C’est utile d’avoir ces compétences lors, par exemple, d’un incendie de bâtiment agricole. Nous faisons appel à leurs connaissances, à leur savoir notamment en matière de manipulation de matériels ou d’outils. La diversité fait notre richesse ».



La passion en mode agricole


Chef d’exploitation à Dettey, Frédéric Deschamps exploite 126 hectares, avec 75 vaches charolaises et 100 brebis. « Mon père était pompier volontaire à Issy-L’Evêque dès 1975. Né en 1977, j’ai donc été bercé dans cet univers ». Il intègre le centre d’Issy-L’Evêque en 1993, puis celui de Toulon-sur-Arroux en 1999. Le 22 juin 2007, il est devenu chef de centre avec, sous sa responsabilité, 30 sapeurs pompiers. « Je ne suis pas souvent à la maison. Lorsque je suis appelé, je dois rattraper le travail de l’exploitation le soir ou le week-end. C’est l’avantage d’être son propre patron. Mais seul, je ne pourrais pas y arriver. En période de vêlage, mon épouse, mon beau-père et/ou mon beau-frère m’aident. Lors de la fenaison, j’arrive à m’organiser. Au niveau du travail, il faut anticiper un maximum. La priorité est donnée à mon exploitation car c’est elle qui me fait vivre. Mais j’aime le lien social, le contact humain et aider mes concitoyens. Il faut savoir donner du temps aux autres ».

Viticole et...


Volontaire depuis l’âge de 16 ans, Vincent Goubard réussit depuis deux décennies à marier sa passion à son métier de vigneron à Saint-Désert. « Il faut adapter sa journée de travail et avoir un véhicule à proximité pour pouvoir partir immédiatement. Je fais partie de la caserne de Givry. Être pompier est une passion. Ma femme le savait dès le départ. Elle et mes enfants s’adaptent et acceptent ce choix ».
Quant à Delphine Cuvillier, qui travaille à Vivéa, c’est en 2007 qu'elle intègre la caserne de Navilly. « Au départ, je ne connaissais pas grand chose au monde des pompiers. Mon beau-frère était chef de centre et j’ai beaucoup échangé avec lui. Il me paraissait important d’être au service des autres ». Avec un conjoint agriculteur, deux enfants en bas âge et son travail, pas facile de tout concilier. « Etant salariée, je suis disponible avant et après mes heures de travail. Nous sommes très bien encadrés. Il y a beaucoup de discussions entre nous ».
Avis aux amateurs !