Tendance commerciale semaine 39
Les marchés à la loupe

Publié par Cédric Michelin
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Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
L’ambiance est lourde avec de plus en plus d’éleveurs démotivés à force de ne pas être entendus et de tarifs qui entraînent leurs exploitations vers de grosses difficultés... Les niveaux d’abattages montrent que la consommation est stable mais, face à une offre suffisante, les abatteurs ne font pas de sentiment et accentuent la pression sur le bétail d’entrée de gamme.
Sans réelle perspective de croissance, le monde agricole, de l'élevage en particulier, va perdre ces forces vives avec le constat du manque de renouvellement des générations. Les dix années à venir seront en la matière cruciales.
Sur les marchés encore en activité, l’ambiance est morose avec des acheteurs qui ne présentent pas de besoin particulier face une couverture suffisante dans les abattoirs. Les tarifs se maintiennent dans les femelles labels et les jeunes vaches charolaises viandées, mais la tendance est lourde dans les autres catégories avec un recul des cours pour les allaitantes de choix secondaire. Dans les laitières, les besoins des industriels restent largement pourvus par une gamme de marchandise souvent mal finie (2 d'engraissement). Toutes les vaches frisonnes ou montbéliardes restent orientées à la baisse, mais les écarts tarifaires entre les différentes catégories sont importants ce qui donne d’autant plus d’importance au classement des animaux (notamment sur l’engraissement). La demande demeure atone pour les taureaux de réformes avec des tarifs en baisse du fait qu'il n'y aurait pas de besoin en "minerai" maigre (mais quand va-t-on enfin cesser de parler de "minerai"... ?) . En jeunes bovins, la détérioration des prix est catastrophique pour les engraisseurs. Cette activité a besoin de visibilité. Or personne n’en a, car cette production majoritairement destinée à l’export est trop soumise aux aléas géopolitiques. Alors que la tendance italienne se détend, le commerce reste difficile en France avec des tarifs qui continuent de s'éroder dans l’ensemble des catégories et des lots qui restent dans les ateliers.
Bovins d’embouche et d’élevage
L’activité n’est pas stoppée dans les zones de protection ou de surveillance, mais les animaux doivent rester au sein de la même zone. Les tarifs ont retrouvé leurs niveaux d’avant la crise FCO dans les bonnes charolaises. La vente est en revanche plus sélective avec un recul des prix dans le bétail ordinaire, âgé de plus de 10 ans ou plus léger. Dans les zones règlementées, cette gamme de marchandise retourne souvent dans les fermes, faute de trouver un acheteur...
Broutards
Toute l’activité du broutard du Centre du pays, dont le bassin charolais, est à l’arrêt et attend les premiers vaccins. Les exportateurs sont dans la même situation et doivent également attendre le résultat des négociations bilatérales en cours avec chaque pays... : la Turquie, l'Italie, l'Espagne, l'Algérie...
Sur les zones indemnes, les transactions sont plus difficiles avec de sérieuses moins-values dans les mâles de moins de 300 kg normalement exportés vers la Turquie. Ce marché est en stand-by dans l’attente d’accord entre les services sanitaires de nos deux pays. La commercialisation se montre en revanche assez dynamique dans les bons mâles lourds avec des besoins sur l’Italie qui craint l’extension de la zone FCO. Les exportations en vif de taurillons lourds ont repris face à une reprise sur le marché de la viande dans ce pays. Dans les femelles la demande est également soutenue pour les bonnes lourdes, mais les tarifs sont plus discutés dans les ordinaires.
Veaux d’élevage et d’engraissement
Le zonage FCO complique les mises en place et, face à des volumes plus importants, les intégrateurs imposent une forte baisse dans les veaux montbéliards, abondances, frisons ou croisés communs avec un tri sévère dans les lots. Les veaux légers doivent rester dans les fermes, face aux prix indécents qu’ils trouvent. Dans les veaux de race à viande, le manque de concurrence en l’absence de marché permet aux acheteurs d’imposer de fortes baisses dans les croisés/montbéliards.
Ovins
L’évolution du zonage FCO complique là aussi sérieusement les échanges car, même si les animaux peuvent partir vers les abattoirs, ils ne peuvent être regroupés que dans les zones de même statut ou les zones de statut supérieur. Au niveau commercial, la consommation est constante pour des disponibilités en retrait et des tarifs relativement stables dans les bons agneaux. Les difficultés sont plus marquées sont pour les agneaux lourds ou gras qui correspondent plus au besoin du marché. En brebis, les tarifs se tassent malgré des volumes en baisse.
Porcs
En se retirant du prix de référence du Marché du porc breton et en annonçant, en plein Space, qu’il payerait ses porcs sur la base de 1,329 €du kilogramme, Bigard a lancé un pavé dans la mare qui n’en finit pas de faire des vagues... Sur le Marché du porc breton, le prix est resté stable à 1,377 € du kilogramme, en retrait de -0,002 € sur une semaine.