Couverts en inter-cultures
Un bilan positif

En novembre, Bourgogne du Sud et les chasseurs dressaient ensemble le bilan de quatre années d’expérimentations sur les couverts végétaux en inter-cultures conduites dans le cadre d’AgriFaune 71. Retour sur les enseignements, les bénéfices agronomiques et ceux pour la faune sauvage.
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Le 7 novembre à La Racineuse, la coopérative Bourgogne du Sud et la Fédération départementale des chasseurs de Saône-et-Loire menaient conjointement une opération de communication à destination des adhérents de la première sur les quatre années d’expérimentations sur les couverts végétaux en inter-cultures.
Il y a bien sûr les aspects réglementaires qui poussent à la couverture hivernale des sols dans le cadre de la protection des ressources en eau, mais aussi avec une optique d’économie de la ressource en azote. Ainsi, dans les zones vulnérables, l’implantation d’un couvert végétal est-elle obligatoire depuis 2009 entre une culture à récolte estivale ou automnale et la mise en place de la culture suivante au printemps.

Des atouts, mais pas seulement


Pourtant, dans les autres secteurs, cette pratique se développe également au regard des nombreux avantages environnementaux, agronomiques, voire même fourragers. Bourgogne du Sud liste ces derniers :
- piégeage des nitrates issus de la minéralisation de l’humus du sol à l’automne ou des reliquats de la culture précédente ;
- amélioration de la culture du sol grâce au travail du sol par le système racinaire du couvert ;
- amplification de l’activité biologique : la matière organique ainsi générée est en effet favorable aux vers de terre et aux autres micro-organismes ;
- lutte contre l’érosion et la battance des sols ;
- perturbation du cycle des mauvaises herbes et des parasites…
- maintien d’un abri et de nourriture pour la faune sauvage ;
- création de biodiversité.
Mais la coopérative entend toutefois rappeler les inconvénients générés par la mise en place de couverts végétaux en inter-cultures. Il y a l’impossibilité de travailler le sol ou de réaliser un traitement pendant la période de maintien, ce qui empêche la lutte contre certaines adventices envahissantes. Dans certains cas, la montée à graine du couvert provoque des effets cascade en matière de salissement des parcelles. Il y a aussi le développement quand ce n’est pas la prolifération de limaces qui peuvent détruire la culture suivante dès son implantation. La gestion de la destruction du couvert s’est parfois révélée délicate ou encore la transmission de maladies lorsque la même famille de plante est répétée, voire entre familles différentes. On peut penser à la jaunisse nanisante de l’orge (lire notre édition du 25 novembre en page 12). Bref, il n’y a pas que du tout bon. D’ailleurs, si cela était le cas, la pratique serait plus généralisée encore qu’elle ne l’est.

Dans le cadre d’AgriFaune


Depuis plusieurs années, la coopérative teste des associations de plusieurs espèces en couvert, pour vérifier leurs intérêts agronomiques et leurs limites, mais surtout pour évaluer leurs impacts sur la culture suivante, laquelle est le plus souvent du maïs.
C’est dans ce cadre que depuis plusieurs années, Bourgogne du Sud et la Fédération départementale des chasseurs de Saône-et-Loire ont développé un partenariat visant à développer la mise en place de couverts favorables à la faune sauvage sur les jachères (mélanges maïs-sorgho, jachère fleurie…). En 2011/12, une réflexion s’est alors engagée pour aller plus loin visant à exploiter le potentiel de ces surfaces non productives au bénéfice de la faune sauvage.
En plus des références déjà disponibles au sein du réseau AgriFaune, une expérimentation a été mise en place à Frontenard dès l’été 2012, avec différents couverts végétaux, par ailleurs déjà proposés aux adhérents de la coopérative ou repérés par la Fédération des chasseurs pour leur intérêt alors présumé et démontré depuis pour la faune.
Bourgogne du Sud a ainsi notamment évalué la production de biomasse, les reliquats azotés dans le sol, la fourniture d’azote à la culture suivante, le risque parasitaire, tandis que la Fédération des chasseurs évaluait la couverture du sol, la pénétrabilité par le gibier, la fourniture de nourriture, la diversité…
Après analyse de ces résultats, deux couverts ont été retenus et il en a été fait la promotion auprès des adhérents de la coopérative, avec une incitation financière de la Fédération des chasseurs de Côte-d’Or et de Saône-et-Loire. Une brochure de sensibilisation à l’impact des machines agricoles a été remise pour promouvoir les pratiques respectueuses de la faune sauvage qui s’abrite, se nourrit et se reproduit dans les parcelles agricoles.
Cette rencontre à La Racineuse a été l’occasion de dresser le bilan, positif, de ces quatre années de promotion des deux mélanges subventionnés. Elle a aussi été une opportunité pour réfléchir aux moyens à mettre en place pour développer les surfaces implantées à l'avenir



Une plaquette pour vous aider


Dans le cadre de leur partenariat, Bourgogne du Sud et les Fédérations de chasseurs de Saône-et-Loire et de Côte-d’Or ont réalisé une plaquette d’information à destination des agriculteurs pour les aider à bien réussir l’implantation et la gestion des couverts végétaux d’inter-cultures. Les itinéraires techniques y sont détaillés pour les deux mélanges faisant l’objet d’une aide des chasseurs, à savoir le mélange "AgriFaune Moutarde Vesce Phacélie (moutarde AN 10 %, vesce commune 80 % et phacélie 10 %)" et le "Chlorofiltre MTR" (moutarde 34 %, trèfle d’Alexandrie 50 %, radis 15 %).
Tout y est détaillé, du semis à sa destruction, mais surtout ses intérêts agronomiques et faunistiques.
La plaquette est disponible sur demande auprès de :
- Pascal Chevrey, Bourgogne du Sud ; tél. : 06.07.74.83.67 ; courriel : p.chevrey@bourgognedusud.coop ;
- ou Thierry Peyrton, Fédération des Chasseurs de Saône-et-Loire ; tél. : 03.85.27.92.76 ou 06.84.39.53.59
 ; courriel : tpeyrton@chasseurdefrance.com