Enseignement agricole privé
Une prise en compte très forte des élèves

Président du Conseil national de l’Enseignement agricole privé (CNEAP) Bourgogne Franche-Comté et président du LEAP de la Bresse à Louhans, Jean-Paul Tréboz nous livre sa vision de l’enseignement privé agricole qui possède de nombreux atouts à faire valoir.
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Que représente en 2017 l’enseignement privé agricole au sein de la région Bourgogne Franche-Comté ?
Jean-Paul Tréboz : le CNEAP Bourgogne Franche-Comté regroupe douze lycées pour un peu plus de deux mille élèves. Avec cette nouvelle région, cela suppose un certain étalement géographique. Pour ce qui est du CNEAP dont je suis président régional, je suis entouré d’une équipe composée de chefs d’établissements et de présidents d’associations. Nous nous réunissons régulièrement en conseil d’administration pour analyser les problématiques des uns et des autres et d’émettre des projets en lien avec celui du CNEAP régional voire national. Ma mission est, au niveau du Conseil régional, d’entrer en relation avec lui pour la partie investissement, lequel Conseil régional nous apporte une aide assez conséquente pour procéder à des investissements et des réaménagements de nos établissements. Comme, par exemple, la construction ou l’aménagement d’internats, de réfectoires et de salle de classes. Le but étant d’améliorer les conditions de vie de nos élèves. Nous sommes également en relation avec la Draaf avec laquelle nous travaillons au niveau des ouvertures et des fermetures de classe ou encore sur le Projet régional de l’Enseignement agricole (PREA).

Quelles sont les problématiques que vous rencontrez actuellement, notamment en terme de financement ?
J.-P. T. : le ministère de l’agriculture, dont nous dépendons, verse des subventions par élève scolarisé dans nos établissements. Pour ce qui est du budget d’un lycée, il est composé, côté recettes, de la subvention à l’élève en fonction du choix, interne ou externe, de la part du ministère de l’agriculture et de la part famille. Nos établissements se gèrent comme des entreprises et nous nous efforçons d’en maîtriser les coûts. Il y a quelques années, nous bénéficiions de la taxe d’apprentissage des entreprises.

Qu’est ce qui pousse les familles à inscrire leurs enfants dans vos établissements ?
J.-P. T. : il y a une prise en compte très forte des élèves. Il y a un vrai accompagnement. Nos élèves ne manquent jamais d’heures de cours même si un professeur est absent. Un élève entre dans l’établissement le matin et n’en ressort que le soir. L’équipe d’enseignants fait en sorte de procéder au développement de l’élève, non seulement dans son enseignement général mais aussi à travers la découverte des acteurs économiques du territoire, entre visites et stages. Il faut savoir que neuf élèves sur dix trouvent du travail dès la fin de leurs études. Nos élèves sont mis dans un contexte favorable afin de leur permettre de s’épanouir dans le métier qu’ils ont choisi.

Quelles valeurs mettez-vous en avant ?
J.-P. T. : comme je l’ai dit précédemment, la priorité est donnée à l’élève avec un projet d’établissement partagé et élaboré par les enseignants. Il faut que nos cours apportent un vrai plus. Nous cherchons aussi à nous adapter au territoire, aux besoins. Bien évidemment, nous travaillons très étroitement avec les acteurs locaux, les entreprises pour adapter nos formations aux demandes.

Quels sont vos projets, vos axes de développement ?
J.-P. T. : l’un de nos projets serait d’ouvrir une licence pro. Ce serait bien que nous puissions aller au-delà du Bac pro et ainsi davantage valoriser nos formations. On peut également évoquer à Saint-Martin-en-Bresse l’ouverture d’une formation Vente. A Saint-Saulge, il y a une formation "Entretien du matériel de travaux publics", des BTS sont proposés dans des lycées de Franche-Comté.

Comment envisagez-vous le futur ?
J.-P. T. : pour ce qui est de l’enseignement agricole privé, notre principal souci est de rester au sein du ministère de l’agriculture. Par ailleurs, l’un des enjeux est de garder notre nombre d’élèves. Si tel est le cas, nous devrions continuer à répondre aux demandes et aux besoins des familles et des territoires. Il nous faudra aussi trouver de nouvelles formations pour attirer un nouveau public.