Aller de l’avant
Avec la fin des quotas laitiers, la volonté clairement affichée est d’être acteur de son développement. « Notre objectif est de produire et de stabiliser notre production à hauteur de notre référence laitière… Depuis la fin d’année 2014, nous avons demandé à Conseil Elevage de mettre en place leur nouvel outil de précision de collecte. Cet outil est fiable. Il nous permettra de prévoir la collecte dans les mois à venir avec un bon taux de précision. Il serait indispensable dans le cas où nous partirions sur une gestion collective des volumes… »
Bien évidemment, l’auditoire était en attente d’informations sur la démarche envisagée à Ciel. « Le projet de notre association qui consiste à assurer la collecte de la zone et à effectuer une pré-transfomation du lait est en cours d’évaluation. Deux cabinets d’étude ont été retenus. L’évaluation du projet est en cours aussi bien sur la phase utilisation des locaux, coût de la transformation que sur l’aspect débouchés. Ce travail de chiffrage et d’expertise avance rapidement ». Avec, d’ici fin juin, plus d’éléments à communiquer. « A court terme, ce projet nous apporterait surtout du travail supplémentaire. A long terme, il doit offrir des perspectives aux producteurs et aux transformateurs de notre région, apporter de la valeur ajoutée aux exploitations de notre territoire et permettre de prendre notre avenir en main ».
Mais si ce projet venait à tomber à l’eau, deux possibilités se présenteraient : il y aurait soit une reprise de la collecte par une organisation commerciale mais sans pré-transformation du lait, soit une adhésion à une association d’organisation de producteurs tournée vers l’Est ou le Centre-Est. « Je pense que notre filière a de l’avenir dans notre région à condition que nos partenaires transformateurs comprennent bien les enjeux de demain pour nos exploitations. Elle aura encore plus d’avenir si des hommes et des femmes s’impliquent à la faire évoluer et que les producteurs se fédèrent autour d’un projet ».
L’expérience de terrain de Henri Brichart
Ancien président de la FNPL, Henri Brichart était invité à témoigner de son expérience du terrain lors de cette matinée. « Le contexte a beaucoup changé. Nous sommes passés d’une politique de l’offre à une politique de la demande. Il y a également la problématique de la volatilité extrêmement forte des prix de vente et d’achat. Cela entraîne deux grands défis pour les producteurs. D’une part la gestion des aléas, seul sur son exploitation ou de manière collective. D’autre part, sans quotas, il y a un risque de devenir nos propres concurrents entre producteurs, ce qui serait destructeur ». Evoquant son vécu avec la société Nestlé et la complexité de la gestion des volumes, Henri Brichart a ensuite expliqué le pourquoi de la création d’une coopérative de collecte dans sa région. Tout en concluant que « rien ne peut se faire sans l’entreprise à qui on livre le lait ».