Agtech, Winetech, Foodtech, Greentech… sont des abréviations en anglais pour être identifiables plus facilement sur les réseaux sociaux notamment lorsqu’on fait la promotion de son travail en technologies (#tech), respectivement, agricoles, viti-vinicoles, alimentaires, environnementales… C’est à un jeune assistant ingénieur de recherche au CNRS, Mathieu Bach, qu’on doit l’organisation de ce premier Forum Vin & Numérique dans la salle Multiplex, sur le campus Universitaire de Dijon. Preuve de l’intérêt d’un tel rassemblement, de nombreux partenaires ont répondu positivement (BIVB, Vitagora, Agronov, Crédit Agricole…). Pas question pour eux de potentiellement passer à côté du prochain Uber, Amazon, Facebook ou autre innovation dans le monde du vin. Une dizaine de start-ups sont ainsi venus pour « pitcher », présenter en trois petites minutes, leurs produits ou simplement leurs concepts, en vue d’en faire la promotion, de trouver des financeurs ou des partenaires. Des chercheurs universitaires étaient également en lice pour proposer des technologies ou recherches plus fondamentales, susceptibles d’être « transférées » - vendues - à des entreprises privées.
Des vins en canettes
S’il fera se hérisser l’amateur traditionnel des vins de Bourgogne, Winestar propose de conditionner les meilleurs crus en canettes ! Mais avant de jeter l’idée à la poubelle, peut-être faut-il regarder les débouchés sur certains pays, circuits de distribution, marchés ou types de clients. « Winestar, c'est la promesse que chacun peut désormais boire le vin dont il a vraiment envie. Grâce à son revêtement intérieur unique, le vin est parfaitement protégé de l'air, de la lumière, de l'humidité et du métal. Winestar a pour ambition de révolutionner la consommation mondiale du vin de qualité, une canette à la fois », expliquent les dirigeants,. Pour l’heure, l’entreprise - basée en Ile de France - sélectionne des vins issus de producteurs indépendants, médaillés et respectueux de l’environnement (agriculture raisonnée).
Peut-être s’associeront-ils avec Vitavinum. La start-up Dijonnaise créé des solutions informatiques pour conseiller les producteurs, distributeurs et consommateurs de vin. « En moins de 30 secondes, Vitavinum conseille objectivement et précisément le consommateur vers le vin adapté à son occasion de dégustation » (avec des amis, pour un repas, pour offrir, pour un diner en amoureux…). La solution se veut accessible via une interface tactile installée dans le rayon vin des enseignes de distribution, en lien avec la gamme de vins disponibles.
Quand boire ses vins ?
Une fois acheter, deux possibilités : boire ou conserver son vin. Là encore, les start-ups numérisent les solutions d’autrefois. Finis les cahiers papiers pour savoir que trouver dans sa cave, place à la gestion « innovante » (Caveasy) ou « intelligente » (De la Cav O verre). En plus d’une application mobile, le premier s’appui sur un rangement de bouteilles connecté qui détecte l'ajout ou le retrait d'une bouteille pour un inventaire à jour. Il permet de suivre aussi les conditions de température et d'humidité. Le second propose des services pour classer et savoir quand ouvrir telle ou telle bouteille enregistrée. Des forfaits payants proposent même un « planning de consommation adapté aux conditions de garde de vos bouteilles (cave, armoire à vin...) ». Il va peut-être falloir prévoir d’inviter pour certains millésimes !
L’occasion de comparer avec un autre service, celui de la communauté de Sublivin. Une communauté de consommateurs donnant leurs avis pour estimer la meilleure date de consommation. Autre solution tournée vers les consommateurs finaux, From Bourgogne est une nouvelle start-up qui cherche à faire la promotion du terroir dijonnais pour un public d’étudiants. Ils pourront sans doute faire passer les tests d’analyse sensorielle de Timesens, basé sur le campus justement. Déjà utilisé dans les entreprises agroalimentaires, la dégustation détaille l’évolution des goûts et sensation au cours d’une gorgée (acide, fruit rouge, minéral…).
Ce premier Forum Vin & numérique a donc réussi sa première édition en rassemblant des publics divers et variés. Mais, la Wine Tech a donc encore besoin de se structurer en réseau. Du même nom, une plateforme a été créée et regroupe des entreprises numériques les « plus dynamiques du secteur ». L’idée étant d’être plus fort à plusieurs pour mieux s’entraider et se faire connaître. Comme l’objectif affiché de ce Forum en sorte. Mythmakers étant l’équivalent pour ceux qui en sont à la phase projet simplement.
