Vente directe

Le lycée de Fontaines y croit

Produisant des volailles depuis 1992, le lycée de Fontaines a rapidement été confronté à un premier tournant en 2009. Suite à un changement de réglementation, obligation lui était faite, pour vendre ses volailles, de louer des camions frigorifiques, avant d’en acheter un il y a deux ans. Mais la situation n’était pas vraiment idéale. En parallèle, depuis une dizaine d’années, a germé dans l’esprit des responsables de l'établissement l’idée de créer un magasin de vente directe. Pour sa part, le conseil régional avait manifesté sa volonté de disposer d’une vitrine pour mettre en valeur les produits issus des différents lycées agricoles de Bourgogne, ce qui explique le financement d’une boutique à hauteur de 465.000 €. Débutés en septembre 2014, les travaux se sont terminés en septembre dernier.
D’une surface de 136 m², le magasin est ouvert à tout le monde, que l’on soit particulier, restaurateur ou acheteur d'une collectivité, chaque vendredi de 9 h à 12 h et de 13 h à 18 h.
Placé sous la responsabilité de Marc Bernus, il dispose d’un salarié et d’un apprenti. Quant aux élèves, ils participent à la production, à l’abattage des volailles - pour les majeurs - et à la vente. En outre, chaque semaine, sept stagiaires, élèves de seconde et de BTS, sont au contact du magasin dans le cadre de leurs études. Sans oublier les élèves du LPA de Charolles qui viennent y découvrir son fonctionnement.
Lors de l’ouverture officielle le 18 septembre, le chiffre d’affaires a atteint 10.000 €. « Pas mal de personnes sont venues par curiosité. Nous avons enregistré trente-cinq nouveaux clients sans vraiment faire de publicité », se réjouit Marc Bernus. La semaine suivante, la magasin a totalisé 1.500 € de vente en volailles et 600 € de produits en dépôt-vente.

Un outil pédagogique

Quant aux objectifs, ils sont multiples. « Il s’agit de mettre en valeur les produits issus du lycée. C’est une vitrine de notre savoir-faire, un exemple de ce qu’apprennent les élèves, un outil pédagogique et de communication. Il y a aussi un rôle d’animation du territoire. Ce magasin sera une source supplémentaire de revenu pour l’exploitation du lycée. Par le passé, nous réalisions 150.000 € de chiffre d’affaires au niveau avicole. Nous sommes sûrs de faire au moins aussi bien ».
A court terme, le lycée projette d’embaucher un technico-commercial. Lequel travaillerait aussi bien à l’abattoir qu’à la boutique, à la prospection et à la communication. Ce qui permettrait aussi d’ouvrir le samedi matin de 8 h à midi.
Pour ce qui est de la clientèle, les premières cibles sont les 550 élèves et leurs parents. « Il y a cent nouveaux élèves chaque année. Ce sont des clients potentiels pendant les études des enfants, mais aussi après. Nous souhaitons développer la communication dans les villages aux alentours, notamment la partie nord de Chalon. Nous comptons sur l’impact des journées portes ouvertes, sur l’installation de panneaux le long des grands axes de passage et sur la publicité qui sera générée suite à l’inauguration officielle ».
Quant à Jean-Pierre Thuot, directeur du lycée, il estime que « ce magasin peut servir à démontrer qu’il est possible de commercialiser en direct et de valoriser des produits agricoles même si ce n’est pas toujours facile ».

Vitrine du savoir-faire d’autres lycées

Sur son exploitation de 170 hectares, le lycée de Fontaines compte 75 bovins laitiers de race montbéliarde pour une production de 520.000 litres de lait, 30 bovins allaitants de race charolaise tout en produisant annuellement 6.000 poulets (cous nus à croissance lente), 2.000 pintades et 800 chapons. Ces volailles sont commercialisées dans le magasin, sur réservation, parfois sous forme de produits transformés à l’image des cuisses de chapons confits, des rillettes et du chapon cuisinés au vin jaune. Il y a en outre la vente de miel, de viande de bœuf et de veau. « Nous songeons à élever des poules pour produire des œufs ». Mais le principe est aussi de vendre des produits issus d’autres lycées. On citera le Champagne d’Avize, les confitures, soupes, compotes et autres jus de pommes et de cassis de Plombières-lès-Dijon, les bières de Douai, les colombos, terrines et tajines d’agneau de Charolles, les vins et fromages de chèvres de Davayé ainsi que les vins de Beaune. Avec, en projet, les terrines, mousses, truites tranchées et saumons de Château-Chinon, la viande de porc de Bourg-en-Bresse, le vin et le comté de Montmorot.

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