Syngenta vise un blé hybride dans trois ans

Publié par Cédric Michelin
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Syngenta a inauguré à Chartres le 21 juin un site destiné aux semences hybrides, notamment pour du blé qui arriverait sur le marché à l’horizon de trois ans.

 

Syngenta vise un blé hybride dans trois ans

Le nouveau site inauguré par Syngenta est orienté à la fois vers la R & D et la production de semences hybrides de céréales et de colza. Cet investissement de 10 millions d’euros doit produire 600 tonnes par an d’ici à trois ans.

« Le site de Chartres sera un centre d’excellence pour les céréales hybrides et une base importante de la plateforme mondiale de R & D pour le lancement futur du blé hybride », a déclaré la directrice mondiale recherche et développement, Trish Malarkey. Syngenta table sur une mise en marché de ce blé hybride pour 2020-2021. « Notre pilier numéro un est le développement du blé hybride », a souligné David Guiard, responsable de l’expérimentation en céréales pour la France. « C’est le blé de l’avenir. De gros investissements lui sont consacrés en R & D. » Une amélioration des rendements est attendue à hauteur de « 10-15 % grâce à la génétique, 5 % par la conduite » des cultures, selon lui.

Un nouveau site implanté sur « la route du blé »

Syngenta regroupe à Chartres les activités de sélection de céréales initialement à Orgerus (Yvelines) et de colza à Ressons (Oise). De précédentes implantations qui ne bénéficiaient pas d’une situation agro-climatique optimale, d’après le groupe. « Nous nous trouvons au cœur de la route du blé et du premier département producteur de colza en France », a souligné lors de l’inauguration Denis Tardit, président de Syngenta France. Chartres renforce un ensemble de 32 sites d’expérimentation au sein du groupe, soit 40 000 parcelles « de Valenciennes à Arles et de Pontivy à Pont-à-Mousson ». Une nouvelle installation complémentaire du site de Saint-Sauveur, près de Toulouse, où les essais concernent des variétés céréalières destinées au bassin méditerranéen. Le groupe travaille dans la capitale beauceronne avec une quarantaine d’agriculteurs multiplicateurs et loue 140 ha dans la région pour ses expérimentations en blé, orge, colza.

Quatre piliers stratégiques

La mise au point d’un blé hybride s’inscrit dans les « quatre piliers stratégiques » de Syngenta : « Innover en céréales, être un acteur incontournable en semences, exceller en protection des cultures, ouvrir de nouveaux marchés (biocontrôle, agriculture digitale) », comme l’a rappelé Denis Tardit. Le groupe revendique le statut de numéro trois des semenciers en France, une place sur le podium qu’il souhaite conforter. Il affiche en blé 8 à 10 % de parts de marché pour la génétique Syngenta, en orge fourragère hybride autour de 20 %.

Signe de l’importance donnée au site de Chartres, le groupe lui consacre sa première campagne de communication grand public. Des affiches sont déployées dans une quarantaine d’abribus de l’agglomération : « Il s’agit de se présenter au voisinage », a expliqué le directeur de la communication Xavier Thévenot. Cinq portraits de salariés du site sont mis en avant pour « mettre en avant l’expertise et la diversité des métiers chez Syngenta ».