MSA de Bourgogne
Une dynamique offensive

Publié par Cédric Michelin
-
Pour la MSA de Bourgogne, les indicateurs sont passés au vert en 2013, avec un résultat positif et une performance globale en progression. Ce contexte favorable, mais encore perfectible, est encourageant pour l'institution qui s'engage dans la "bataille" des élections à la MSA en 2015.
128616--2598_MSA_tribune.jpg
Plus encore que pour d'autres organisations professionnelles, une assemblée générale de la MSA permet de compter ses troupes, de dresser le bilan des actions et de tracer le chemin qui reste à parcourir. La dernière assemblée générale de la caisse régionale MSA de Bourgogne - qui s'est déroulée le 22 mai à Beaune - s'est inscrite dans ce droit fil, tout en bénéficiant d'une aura particulière. D'abord, parce que pour la première fois depuis la fusion, l'année 2013 a montré, comme le soulignait le président Dominique Bossong, « une amélioration significative du résultat » qui s'évalue « en positif ». Preuve que « le temps est l'arme absolue de la réussite ».

Un vrai défi


Tout n'est pas encore parfait et certaines attentes ne sont pas encore satisfaites, comme en témoignaient les observations de la salle, mais la MSA de Bourgogne continue de se donner les moyens d'atteindre ses objectifs en interne comme en externe.
Cette assemblée a ainsi pris date pour les prochaines élections qui se dérouleront en janvier 2015. Un scrutin essentiel qui aura valeur de test sur la capacité des professionnels de l'agriculture à se mobiliser, pour animer et défendre leur régime de santé, ses valeurs et l'institution qui en a la charge. Un dispositif est déjà prévu pour mobiliser les électeurs et motiver les candidats potentiels.
Dans ces temps où la démobilisation et l'individualisme gagnent du terrain, « c'est un vrai défi ». Pour le relever, la MSA se dote d'un réseau d'ambassadeurs chargés de parler de l'institution et d'encourager les électeurs à voter et à s'investir plus activement encore. Président de la la chambre régionale d'agriculture et de la chambre d'agriculture de Saône-et-Loire, Christian Decerle est l'un des premiers à rejoindre ce "cercle des ambassadeurs". Il était ainsi invité à s'exprimer lors de cette assemblée générale. Ces ambassadeurs portent bien entendu les valeurs mutualistes de la MSA et, plus largement, ils entendent être aussi les ambassadeurs des valeurs de l'agriculture. Dans un discours offensif et très politique, Christian Decerle a ainsi encouragé les agriculteurs « à compter d'abord sur leurs propres forces individuelles et collectives » pour garder le pouvoir de décision en étant présents partout où cela est nécessaire. Et cela doit aussi amener à créer des liens avec les autres chambres consulaires, car l'union fait la force, alors que la population agricole diminue structurellement.

Des avancées


Concernant le volet administratif et technique des missions de la MSA de Bourgogne, les évolutions législatives et réglementaires ont montré que l'action concertée portait ses fruits. Les indemnités journalières ou la revalorisation des petites retraites sont autant de sujets de satisfaction pour la MSA, même si ces premiers pas en appellent d'autres, encore plus significatifs pour les bénéficiaires.
La politique de proximité - qui a vu une profonde refonte des différents modes d'accueil - a permis en quatre ans de progresser dans l'amélioration de la relation client. La rationalisation des procédures participe aussi à l'augmentation de la performance globale. En 2014, l'organisation est maintenant quasi formalisée et « les indicateurs de performance » qui situent la caisse régionale dans la moyenne des performances des autres caisses « sont satisfaisants ».
L'action sanitaire et sociale est toujours centrée sur la famille, les actifs en situation de fragilité, les seniors et les personnes âgées. Dans un contexte économique difficile, les actions en faveur de ces différents publics cibles font de la MSA de Bourgogne un acteur essentiel et reconnu des territoires ruraux. Même reconnaissance en matière d'accompagnement des exploitations et des ressortissants de la caisse pour tout ce qui concerne la santé et la sécurité au travail. Pour toutes ces actions, la force du réseau s'appuie sur un échelon local actif et efficient, un échelon local largement représenté lors de cette assemblée générale qui a vu une importante participation des délégués et des suppléants.




Petite leçon d'histoire




Parce qu'il « ne faut pas avoir honte de notre histoire et de l'avenir qu'on sera capable de construire », Christian Decercle, a rappelé les grandes lignes de la construction de l'organisation agricole, d'hier à aujourd'hui. Dans la perspective des élections, « il s'agit de relever le défi de la mobilisation, même si le manque de visibilité n'engage pas à la sérénité ». Le président de la chambre régionale d'agriculture a pris la problématique de l'engagement professionnel par le haut, rappelant au passage que « la réussite du monde paysan et d'un secteur qui a su passer en trente ans de la disette à la première place des exportations n'est pas le fruit du hasard ». Il résulte « d'un deal entre des hommes courageux, porteurs de valeurs, la puissance publique » et une classe politique réceptive. « Le système a commencé à se dérégler dans les années 1980 et la dernière décennie a été très déstabilisante sur le plan communautaire ». La Pac, ensuite, a « consacré l'isolement des agriculteurs par rapport à la société » amplifié, au fil des crises sanitaires, par « un séisme d'image aux effets dévastateurs ». L'opinion publique, « troublée » par « des messages brouillés », s'est peu à peu coupée du monde agricole. Aujourd'hui, « derrière les orientation politiques et les compétitions intra-communautaires se dessine la société de demain ». Face à cela, le monde agricole peut tout perdre, ou tout gagner. « Un rendez-vous nous est posé », insistait Christian Decerle « progresser ou régresser. Alors, Il faut tracer la route », même si la Pac actuelle est encore plus exigeante que la précédente. Rassembleur, le président de la chambre régionale d'agriculture a engagé à « ne pas opposer les systèmes, il y a de la place pour toutes les agricultures ». Dans la Pac réformée, le budget est sauvé, « mais un budget ne fait pas une politique ». « Les chamailleries et les batailles » vont bon train autour du premier pilier, mais sans vision claire, « sans politique identifiable, repérable, il n'y a pas d'emploi, pas de progrès social, pas d'avenir ». Tout ce qui a été construit par les paysans (le système de formation, la protection sociale...) s'est fait de bas en haut. Le nouvel ambassadeur de la MSA de Bourgogne pour les élections de 2015, a encouragé à « se structurer au niveau local pour rester présent » en dépit de la baisse du nombre des exploitants agricoles et à « conserver ainsi un pouvoir de décision ».