Génétique bovine
La science de la performance

Durant deux jours, échanges et présentations d’animaux ont ponctué la 3e édition du Festival d’insémination avenir charolais (Fest’IA) dans l’Allier. Retour et enseignements.
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La génétique, on peut en parler durant des heures, mais rien ne sera aussi probant que de la voir à l’œuvre. Le festival d’insémination avenir charolais, Fest’IA, avait pour ambition de réunir autour de la génétique les professionnels de l’élevage charolais. Organisé les 26 et 27 juin par Charolais Univers (ex UCATRC) en partenariat avec Elva Novia, le rendez-vous se tenait au Centre d’élevage de Meillard dans l’Allier.
« Notre volonté est de faire connaître la génétique et ses orientations », notait Georges David, président de Charolais Univers. « Cela en rapprochant les acteurs de la filière pour élargir le champ de vision de la génétique. Convier ici les OP, la Chambre d’agriculture et les associations de gestion et de comptabilité permet d’apporter un regard économique ».
Durant deux jours, la génétique s’est de fait voulue fédératrice en se mettant au service des éleveurs : « la bonne génétique se doit d’être performante, l’ambition affichée étant celle d’un veau par vache et par an », rappelait Guy Martin, président d’Elva Novia. « La tendance est depuis quelques années à des troupeaux de plus en plus importants », complétait Georges David. « Et la génétique est là pour nous aider à améliorer les facilités de naissance et les qualités maternelles ».
Des animaux plus performants et des éleveurs plus libres, c’est aussi la qualité de vie de ces derniers qui est mise en avant : « l’un des enjeux est aussi de rendre la profession sociétalement comparable aux autres », résumait Henri Vidal, président de Charolais France. « Cette évolution indispensable à l’avenir de notre métier passe par de nombreux outils dont la génétique ».

Simplifier le travail


Outil innovant, le système d’auto-pesée - proposé par le réseau Bovins croissance et l’Institut de l’élevage, en association avec le constructeur Maréchalle Pesage - permet aux bovins de se peser seuls et aux données de s’enregistrer automatiquement. Au gré de leurs activités, les bovins franchissent la balance qui enregistre le poids de l’animal sans que celui-ci ne soit perturbé. Fiable, ce système a plusieurs objectifs :
- éliminer la contrainte de la pesée ;
- inciter les éleveurs à peser leurs animaux ;
- mesurer l’indice de consommation en surveillant le Gain moyen quotidien (GMQ) ;
- et veiller à la santé de l’animal en surveillant sa courbe de poids.
« Avec le système auto-pesée, la contrainte de la main d’œuvre est levée, le stress des animaux est réduit et la collecte d’un plus grand nombre de données est possible », résumait Cyril Collin, directeur de Bovins croissance 03.

Du "broutard sur mesure"…


La génétique est aussi au service des éleveurs pour leur permettre d’être en adéquation avec les demandes du marché. Au cours d’un échange baptisé "Des broutards sur mesure", Yves Jehanno, responsable génétique Feder insistait sur l’importance pour les éleveurs de nourrir le marché bovin tout au long de l’année et non seulement durant quelques mois. « Le marché du broutard est aujourd’hui segmenté : alors que l’Algérie réclame plutôt des animaux lourds, l’Italie sera preneuse de broutards moyens et la France de broutards légers. La production doit donc être capable de répondre à ces exigences ». De l’avis de l’expert, diversifier sa production et l’étaler dans le temps est aussi un moyen pour l’éleveur « d’être moins fragile face au phénomène de la volatilité des prix ».

Après la génétique, la génomique


Une fois la marche de la génétique franchie, la suivante se nomme génomique. « En observant les animaux dont les performances se ressemblent, nous nous demandons ce qu’ont en commun leurs génomes et nous tentons d’en extraire une base de sélection génomique », vulgarisait Thomas de Bretagne, responsable Recherche & Développement chez Charolais Univers. La sélection génomique a donc pour ambition d’adapter les objectifs de sélection et les outils aux différentes productions en apportant de nouveaux caractères.
« La génomique est un outil, pas une finalité », relevait Éric François, technicien UCEAR programme chez Charolais Univers. « C’est un moyen pour vous d’atteindre vos objectifs tout en sachant que le savoir-faire des éleveurs est incontournable ».




Une synthèse vivante de l’excellence


Entre les échanges, les démonstrations d’animaux ont animé ces deux jours. Plus de quatre-vingts animaux de haute valeur génétique, tous issus des élevages du noyau de sélection Charolais univers, servaient de support pour illustrer l’intérêt des nouvelles technologies dans l’accélération du progrès génétique. Les descendances des grands géniteurs, les génitrices d’exception, les femelles de testage et des broutards performants étaient présentés aux visiteurs en quête d’excellence. Une véritable synthèse vivante de la situation de la génétique en race charolaise.