Maïs semences
Des chantiers rondement menés

Voici un an que la production de maïs semence a fait son apparition dans le département. Une chance à réussir et à saisir collectivement pour apporter un maximum de valeur ajoutée sur les territoires ruraux. Reportage.
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Dès 6 heures le matin, ce samedi 26 juillet à Lacrost, sur l’exploitation de Jérome Henry, les équipes étaient à pied d’œuvre pour poursuivre le chantier de castration des maïs. Cela fait près d’une semaine que le chantier est ouvert sur la vaste parcelle de vingt-cinq hectares.
« Pour mon exploitation, la réflexion a été entamée cet hiver », se souvient l’agriculteur, rappelant les réflexions engagées depuis fin 2012 par l’union de coopératives Val Union, alors confrontée à la fermeture du site Val d’Aucy à Ciel. Et si en 2013, quelques hectares de maïs semences avaient été semés dans la région, pour l’essentiel dans la plaine de Dôle dans le Jura, rapidement le besoin s’est fait sentir d’étendre la zone de production aux départements voisins de Côte-d’Or et de Saône-et-Loire.
« Il s’agit clairement de reconvertir les parcelles irriguées qui, il y a peu encore, étaient en légumes de plein champ pour D’Aucy, et de les reconvertir dans une utilisation qui permet d’amortir les investissements existants qui y étaient liés », souligne-t-on à Val Union.
« Rapidement en lien avec notre technicien de Val Union, Pascal Robichon, au regard des contraintes d’isolement de 200 mètres minimum, nous avons décidé d’engager cet îlot complet, qui fait 25 hectares », poursuit Jérome.
De fait, pour produire du maïs semences, deux contraintes s’imposent impérativement : l’isolement de la parcelle et le fait que celle-ci soit irrigable.

Un investissement important


« C’est la première année que nous mettons en place cette production sur l’exploitation », rappelle Jérome Henry, qui souligne l’importance de l’investissement pour mettre en place la production de maïs semences, tant en matière de réflexion et de temps de travail, que d’un point de vue financier.
« Rien que du côté des semis, il nous a fallu semer les 4 rangs de maïs femelle dans un premier temps, puis une semaine plus tard le premier des trois rangs mâles, le second une semaine plus tard encore, enfin le dernier encore une semaine plus tard ». Un travail précis, pas toujours rendu facile du fait de la météo, laquelle, cette année, était au moment des semis du côté des agriculteurs.
Côté travail, il y a l’épuration, qui mobilise l’attention et nécessite une première équipe de salariés (lire ci-dessous) et, bien entendu la castration manuelle, son indispensable contrôle parce que de sa bonne exécution dépendra le classement ou le déclassement de la parcelle…
Sans compter que la culture nécessite du matériel spécifique, ce qui est le cas certes pour le semis, mais pas seulement. Il y a la castration mécanique qui nécessite un enjambeur spécial, un investissement qui a été porté par Val Union, lequel passe rien moins que trois fois dans chaque parcelle… Il y a aussi les traitements phytosanitaires, réalisés par enjambeur, pas le même que celui qui sert pour la castration… Plus tard, la fécondation réalisée, il faudra broyer les rangs mâles et, là encore, cela nécessite un matériel adapté et spécialisé.

Une attention particulière


« La culture est très contraignante », constate Jérome, qui ne cache pas que, tout confus, il y a du temps à y consacrer et que certains travaux peuvent entrer en conflit avec d’autres sur l’exploitation : « nous avons la chance de ne pas avoir à irriguer en ce moment et d’avoir pu achever les moissons de céréales à paille avant le chantier de castration… ».
Le chantier d’épuration est plus souple, notamment parce qu’il peut être décalé d’un ou deux jours selon les disponibilités en temps de l’exploitant. « Il faut retirer les talles et les impuretés, c’est-à-dire les repousses et les hors-type, pour homogénéiser la culture ». Sur l’exploitation de Lacrost, le chantier d’épuration a nécessité quelques 9 personnes, « six saisonniers plus mon salarié, ma mère et moi ». Et cela pendant près d’une semaine jours.
La phase la plus délicate est bien celle de la castration. De fait, un plan de maïs étant hermaphrodite (c’est-à-dire avec présence de fleurs mâles et femelles sur le même pied), la castration est une phase indispensable à l’obtention des grains hybrides recherchés.
« Là, la date est déterminée par la seule culture : la castration se joue au jour près. En trois jours, la culture bouge très vite, il fait chaud et il y a de l’eau, les panicules des rangs femelles sortent très rapidement et il faut les enlever avant que le pollen ne soit libéré et retombe sur les soies des fleures femelles », rapporte Jérome Henry. Il faut aller vite, travailler bien parce que de la rigueur du travail dépend le classement même de la parcelle. On comprend la tension qui s’exerce chez les exploitants au regard de l’enjeu, au regard aussi des investissements réalisés jusqu’alors.
Sur l’exploitation de Lacrost, la castration aura nécessité quelques vingt à cinquante personnes pendant cinq à six jours… Ce qui impose une organisation sans faille.

Un service de qualité


Pour préparer cette campagne de production, « des réunions préparatoires en amont ont été conduites sur le département en partenariat avec l’ensemble des producteurs et les techniciens de Val Union pour déterminer avec précision les besoins en main-d’œuvre et la gestion qui pouvait en être faite », se rappelle Cécile Parent, la responsable du service Emploi & Paie de la FDSEA.
Ainsi, pour recruter la main-d’œuvre nécessaire, « nous nous sommes tournés vers le service Emploi & Paie », fait état Jérome Henry qui souligne l’investissement et l’énergie consacrés par Cécile Parent, responsable du service, sur ce dossier et cela depuis plusieurs mois.
Pour trouver les saisonniers, « nous avons fait appel à nos connaissances, nous avons misé sur le bouche-à-oreille notamment en apposant un peu partout dans la région, dans les commerces, dans les magasins, dans les Gamm vert, dans les mairies aussi, des affiches et les appels étaient dirigés vers le service Emploi & Paie qui a planifié les embauches, mais gère aussi tout le volet administratif lié à l’embauche de saisonniers : contrat de travail, déclaration préalable d’embauche, formalités déclaratives… », se dit satisfait Jérome Henry pour qui « la gestion du personnel est la plus grosse difficulté dans la production de maïs semences ».
« Avec Jérome, nous faisons le point chaque jour, parce qu’il y a les absents, ceux qui arrêtent pour diverses raisons », complète Cécile Parent, venue sur l’exploitation ce samedi pour faire signer quelques contrats de travail pour faire face aux absences imprévues. « Je pourrais vous faire une liste d’une page des "bonnes" excuses de toux ceux qui ne viennent pas ! Et il y a ceux qui repartent au bout d’une heure, sans compter le travail mal fait… », s’agace Jérome Henry qui évoque pourtant le taux de chômage qui frappe le pays…
Et ce matin, il faut encore une fois faire avec les "absents", tous ceux qui, pourtant recontactés la veille par Cécile Parent avaient bel et bien confirmé leur présence le lendemain… « C’est le lot quotidien », souligne quelque peu exaspéré Jérome Henry. Il faut dire qu’après une semaine sur le "grill", la pression est tout naturellement à son comble.

Un enjeu stratégique


Les opérations d’épuration et de castration nécessitent une grande rigueur et un réel jugement de la part des saisonniers. « Tout est mis en œuvre pour réussir cette année de développement de la production maïs semences hybride, qui constitue une réelle opportunité économique pour notre département », met en avant Cécile Parent qui, dans ce dossier, a travaillé en relation étroite avec ses homologues du Jura et de Côte-d’Or.
Et pour cause, l’enjeu est celui de montrer le sérieux avec lequel les producteurs et leurs organisations ont pris à bras le corps la production de maïs semences hybride. « Pour le département, pour la région, pour les exploitations, pour les territoires ruraux concernés et pour l’emploi, nous avons l’ambition de relever ce défi et de le réussir », rappelait Lionel Borey, président de la section céréalière et secrétaire général, lors du dernier conseil d’administration de la FDSEA de Saône-et-Loire.
De fait, la filière Semence est une filière d’excellence, dans laquelle la France s’est imposée pour son savoir-faire reconnu et son sérieux. « Le Gnis est le garant de la qualité du travail fourni et donc de la qualité des semences qui seront in fine produites », note Sarah Gudefin, du Gnis (lire ci-dessous), qui arpente quelques 150 hectares de parcelles de maïs semences entre Tournus, Cuisery et la Côte chalonnaise. « Dans l’ensemble, il faut souligner le sérieux des producteurs du département, qui ont bien saisi l’enjeu tant pour eux que pour la filière et la région ».
Et à ce stade, force est de constater que cet enjeu est en passe d’être remporté, chacun s’étant mobilisé, dans son domaine de compétences, pour relever avec efficacité ce défi. Il faut dire que si, cette année, la Saône-et-Loire compte quelque 280 des 720 hectares de maïs semences, l’objectif de Val Union est de plus de 1.200 hectares en production de maïs semences l’année prochaine sur l’ensemble du secteur, dont rien moins que 400 hectares sur le seul département de Saône-et-Loire…



Une trésorerie délicate

Les investissements financiers, tant matériels qu’humains, consentis pour installer la culture et pour la mener à bien sont loin d’être négligeables. Pour aider les agriculteurs à y faire face, Val Union consent une avance de trésorerie de 600 € par hectare à la date de fin juillet.





« Un travail agréable »

Venu de Saint-Maurice-en-Rivière, Dominique Devroede est chauffeur routier au chômage, mais il n’est pas de nature à rester inactif longtemps… Alors, quand il a eu vent de l’opération, il n’a pas hésité longtemps. « J’ai vu l’annonce dans la boulangerie de Damerey et j’ai aussitôt contacté Cécile Parent du service Emploi & Paie », fait état la saisonnier qui souligne que « quand je me suis engagé, je me suis engagé : j’ai dit que j’y serais et j’y étais ». Alors, le travail est-il dur physiquement ? « Non, il n’est pas dur, il nécessite en revanche d’être très attentif et concentré. Moi, je suis grand, et je plains ceux qui sont petits de taille, car il leur faut sans cesse lever les bras pour arracher la fleur… ».






Une grande rigueur


Etudiante en biologie à l’Université de Bourgogne à Dijon, Sarah Gudefin est fille d’agriculteur en Bresse et a saisi sans hésiter l’offre d’emploi pour ce travail saisonnier d’un mois de "technicienne agréée par le Gnis, le Groupement national interprofessionnel des semences et plants, via le SOC, le Service officiel de contrôle et de certification. Son rôle est de vérifier la conformité des parcelles par rapport aux normes, que sont, par exemple, les distances d’isolement, la présence de pieds mâles de bordure, la pureté variétale et la castration. Son rôle consiste aussi à enregistrer les données de chaque parcelle : date de castration, dates de floraison… Pour cela, Sarah Gudefin travaille comme ses collègues en étroite relation avec les trois techniciens de Val Union, lesquels tournent, eux aussi, régulièrement dans les parcelles pour aiguiller les producteurs avant le passage du Gnis.
« Pour moi, ce travail est intéressant, je suis en contact quasi quotidien avec des agriculteurs », note d’emblée la jeune femme.
« Dans l’ensemble, je note un effort réel consenti par les agriculteurs qui font tout pour, qu’au regard de l’investissement réalisé, tout se passe bien. On sent l’enjeu. C’est un investissement important par rapport au temps consacré et aux coûts investis et ils veulent réussir »
Sarah est une des sept techniciens agréés par le Gnis pour contrôler la production de maïs semences dans la région. « Deux de ces sept techniciens sont des salariés permanents de Val Union qui suivent une parcelle et nous sommes cinq à avoir été embauchés pour cette campagne : il y a ainsi deux autres personnes dans le Jura, une dans le secteur de Verdun-sur-le-Doubs et Pierre de Bresse, et une autre encore sur Seurre en Côte-d’Or ».
« Je passe tous les jours en période de castration sur toutes les parcelles », note la jeune fille qui souligne échanger aussitôt avec les producteurs pour leur faire part de ses observations. « Je travaille aussi en étroite relation avec le technicien de Val Union pour mon secteur, Pascal Robichon, et suis en quelque sorte ses yeux. Notre objectif à tous est que les parcelles soient conformes et à ce titre mon passage est là pour aider l’agriculteur à veiller à la bonne atteinte des objectifs. Notre objectif est de nous situer sous la barre des 5 pour mille de fleurs mâle issus des pieds femelles en présence de pollen et de soies, par visite, soit 10 pour mille en cumul des visites ».
On le comprend, le bon respect de ces seuils garantira la bonne fécondation croisée entre pieds mâles et pieds femelles, en limitant l’autofécondation.
« La difficulté est souvent liée à l’hétérogénéité des pieds dans le même rang », constate Sarah Gudefin qui constate que le travail des saisonniers est très important, « il est très technique et nécessite plusieurs passages parce que, bien souvent, il y a des panicules sorties et d’autres encore très enroulées dans la feuille ». Rigueur, quand on dit rigueur…






Epuration et castration
Deux étapes clés


Cette année est une année expérimentale pour les producteurs de maïs semences hybride. Cette nouvelle production dans notre département intéresse les producteurs de grandes cultures, mais nécessite une importante main-d’œuvre saisonnière pour épurer dans un premier temps, puis castrer les maïs. Le service Emploi & Paies de la FDSEA 71 a été sollicité pour accompagner les exploitants dans leurs multiples démarches, allant du recrutement jusqu’aux formalités de sortie des saisonniers.
L’épuration consiste à éliminer les plantes "hors types", les plantes aberrantes, les repousses du maïs précédent et les impuretés variétales présentes dans les semences dans les rangs mâles et femelles, ainsi que les pieds chétifs et talles dans les rangs femelles uniquement.
Quant à la castration, elle vise à retirer la panicule du pied femelle pour éviter l’autofécondation et permettre la seule fécondation par le géniteur mâle choisi.
Ces deux opérations nécessitent rigueur et jugement de la part des saisonniers.
Les sociétés de semences sélectionnent des plants de maïs de lignées pures qui, après croisement, permettent de créer des grains hybrides. Les grains ainsi obtenus seront les semences destinées à être semées l’an prochain par les agriculteurs. L’hybridation permet d’obtenir des variétés de maïs dotées de capacités bien déterminées, lesquelles peuvent être le rendement, la composition chimique des grains (amidon, protéines…), la résistance à des maladies, à la sécheresse…





Bourgogne du Sud
Un message fort
Michel Duvernois, directeur de Bourgogne du Sud, revient sur l’historique de la production de maïs semence dans la région et sur les enjeux qui y sont liés. Une analyse intéressante.


Directeur de la coopérative Bourgogne du Sud, Michel Duvernois s’est particulièrement investi dans la recherche de nouveaux débouchés lorsque s’est profilée la fermeture de l’usine D’Aucy à Ciel.
Pour lui, l’enjeu était évident : « il nous faut développer des productions à forte valeur ajoutée sur notre région », parce que « la coopérative est le prolongement même des exploitations de nos adhérents et que nous devons, à ce titre, rechercher des revenus complémentaires ». Michel Duvernois met en exergue les périodes compliquées - comme la campagne actuelle - et l’importance qu’il y a à rechercher des productions apportant un maximum de valeur ajoutée pour les exploitations, et cela pour que « nos adhérents gagnent leur vie ».

Une rationalisation

Son analyse d’ailleurs est nette : « tout le monde ne pourra pas doubler la taille de son exploitation avec le même matériel ». Le directeur de Bourgogne du Sud évoque le manque de foncier, les conflits qu’il génère et l’organisation qu’impose la gestion de surfaces complémentaires… Pour lui, d’autres options existent, comme celle d’une organisation et d’une rationalisation différente du travail. Et « pour cela, il faut que les gens aient envie de s’entendre ». A ce titre, il se félicite des échanges préalables entre producteurs qui ont permis l’installation de la culture de maïs semence dans certains secteurs, grâce à une « entente locale » notamment pour respecter les contraintes d’isolement de 200 mètres. Ce fut par exemple le cas dans la région de l’îlot de Pontoux-Navilly où une quarantaine d’hectares ont pu être mis en place par quatre producteurs différents au sein d’un même îlot. Ca a aussi été le cas sur la commune de Ciel. « Cela a conduit les producteurs à échanger sur leurs parcelles et sur leur temps de travail ». Une dynamique de coopération qui pourrait, à l’avenir, évoluer vers des assolements raisonnés en commun, ou vers des banques de données de travail.

Un savoir-faire à valoriser


Pour la coopérative, « nous ambitionnons de faire à Ciel un véritable Pôle Semences. Déjà, l’union de coopératives Bourgogne Franche-Comté Semences, qui travaille les semences de céréales à paille, s’installera sur l’ancien site de D’Aucy. Avec Val Union, nous développons les semences de maïs ».
« Nous disposions de 2.000 hectares de terres irriguées, et d’un savoir-faire de précision et de rigueur qu’imposaient les cultures légumières ». De fait, les producteurs de D’Aucy ont cette culture d’exigence qui correspond parfaitement à celle qu’impose le maïs semences. Sans parler du reste, le semis constitue à lui seul une phase délicate au regard du bon respect des protocoles, ce qui impose une excellente organisation du travail de l’exploitant. De même, les techniciens de Val Union, tous conservés, ont cette même culture de travail bien fait et de rigueur.

Un enjeu stratégique


Pour l’heure, « quatre obtenteurs nous font confiance et nous disposons de programmes qui courent sur trois à cinq ans », rapporte Michel Duvernois.
L’expérience a été tentée avec succès l’année dernière. Ainsi, en 2013, près de 170 hectares avaient déjà été semés et menés à bien sur la grande zone, notamment le Jura, mais aussi en Saône-et-Loire et dans le sud de la Côte-d’Or. Et alors, en dépit d’une campagne très délicate, notamment lors des semis, « cela avait donné l’envie de poursuivre la dynamique engagée ».
Cette année, ce sont ainsi près de 720 hectares qui ont été emblavés, dont 271 en Saône-et-Loire. Quant aux années à venir, « nous entendons atteindre le plus rapidement possible la surface de 2.000 hectares au total, dont entre 700 et 800 pour la seule Saône-et-Loire ». A raison d’une vingtaine d’hectares en moyenne par exploitation, cela concernera près de trente exploitations du département. Avec à la clé de la valeur ajoutée, des emplois directs et indirects. Bref, une économie irriguée, elle aussi, au bénéfice des territoires concernés.




En 2014, la Saône-et-Loire compte quelques 271,80 hectares, essentiellement répartis sur la Côte chalonnaise (Givry et Rully) et la grande région chalonnaise (Demigny, Bragny-sur-Saône, Ciel, Longepierre, Charrette-Varennes, Navilly, Frontenard, La Villeneuve et Pierre de Bresse) et le secteur de Tournus (Lacrost et L’Abergement-de-Cuisery). 23 exploitations se sont investies dans cette culture