Tendance commerciale semaine 4
Les marchés à la loupe

Publié par Cédric Michelin
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Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Le repli traditionnel de la demande sur la seconde moitié de janvier n’est pas une surprise : le budget des ménages sera plus compliqué à boucler après les frais de fin d’année et les soldes. De plus, le climat de tension et d’inquiétudes suite aux attentats, notamment dans les grandes villes, ne pousse pas à la dépense. Face au recul des commandes, les industriels réduisent la voilure, et tout particulièrement dans les animaux d’entrée de gamme.
Dans le domaine des viandes haut de gamme, l’offre reste mesurée, ce qui favorise le maintien des cours dans les très bonnes génisses charolaises, blondes d’Aquitaine ou limousines. Les transactions sont par contre plus sélectives dans les vaches charolaises même si la très bonne marchandise et les jeunes animaux se maintiennent. Dans le cheptel allaitant de choix secondaire (vaches de type "R"), l’offre couvre facilement la demande et permet aux acheteurs dont les besoins sont limités de peser sur les prix. Les tarifs sont en baisse dans les vaches de coupe "R", avec une pénalisation particulière pour celles âgées. Les animaux de nés avant 2002 sont pénalisés par les tests ESB qu’ils doivent encore subir en abattoir et des contraintes logistiques que cela entraîne et dont il semble que le coût sera supporté par les seuls éleveurs... On ne parle pas des sommes économisées par la suppression du test, somme jalousement conservée par qui ? On se le demande... Dans les réformes laitières, si les ventes de viandes hachées restent convenables par rapport aux autres pièces, la meilleure couverture de la demande permet aux industriels d’inverser la courbe des prix. Les tarifs se replis légèrement dans les vaches frisonnes, notamment sur la moitié Nord du pays. Les cours restent stables dans les montbéliardes viandées. En jeunes bovins, l’ambiance commerciale pâtit du recul de la consommation intérieure. La tendance est légèrement baissière dans les charolais et les JB de coupe au grand désarroi des engraisseurs.

Bovins d’embouche et d’élevage
Avec la tension qui monte sur le marché de la viande, les acheteurs se montrent très prudents. Le commerce reste régulier avec des tarifs qui se tiennent dans les bonnes femelles charolaises de gabarit. Les tarifs se maintiennent, mais avec une demande prudente pour les animaux convenables à herbager dans quelques mois. Les montbéliardes maigres se vendent calmement avec des tarifs encore peu soutenus.

Broutards
Les sorties restent étoffées sur l’ensemble des marchés, mais la dynamique des marchés exports permet un commerce assez fluide et une meilleure tenue des cours dans l’ensemble des mâles charolais. Les débouchés sur le Maghreb (Algérie, Tunisie…) et la reprise des flux vers la Turquie compensent le recul de la demande italienne. Ce nouveau paysage permet une meilleure activité sur le marché du broutard avec un équilibre offre/demande qui est repassé en faveur des éleveurs. Les mâles légers sont à la fois recherchés pour de l’export vers la Turquie, pour des mises en place chez les engraisseurs ou les repousseurs. La gamme des 350 à 450 kg trouve preneur sur le Maghreb ou l’Italie. Les autres pays européens –qui viennent également s’approvisionner en France comme l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique ou les Pays-Bas (dans les blonds d’Aquitaine)– doivent suivre le train. Dans les femelles, l’activité ne décolle pas. Mis à part les très bonnes laitonnes lourdes ou indemnes d’IBR à garder, la commercialisation reste relativement calme avec des disponibilités encore suffisantes pour les besoins du marché espagnol. La tendance est au plafonnement dans les lourdes italiennes.

Veaux d’élevage et d’engraissement
La réduction des volumes s’effectue par une baisse des vêlages, mais également par un écrémage dans le ramassage des petits veaux dans les campagnes. Les veaux à faible valorisation restent dans les fermes. Le climat commercial est un peu moins tendu dans les bons veaux frisons, et si les intégrateurs ont encore suffisamment de veaux pour les mises en place estivales, la demande à l’export dans ces bons veaux permet un équilibre des ventes. Les tarifs sont stables dans les frisons convenables, mais la valorisation reste incertaine dans les petits. La demande est soutenue avec tendance positive pour les bons montbéliards. Dans les croisés laitiers, la modestie de l’offre permet une facile reconduction des cours. Dans les bons veaux croisés de race à viande ou mixtes destinés aux labels, malgré le recul de la demande à l’approche des mises en place estivales, les tarifs restent fermes face à des volumes toujours étriqués.

Ovins
Dans les agneaux, même si la demande est terne sur le marché français, l’offre est peu garnie, ce qui permet une reconduction des prix pour les bons laitons. Dans les agnelets, l’offre reste insuffisante et les cours continuent de progresser. La vente est également fluide dans les brebis faute d’offre suffisante.

Porcs
Le commerce reste compliqué avec une orientation toujours baissière dans un contexte européen toujours tendu, en dépit de la réouverture des exportations vers la Russie. Le cours du kilogramme de porc perd une nouvelle fois 0,033 € en une semaine à 1,077 € sur le Marché du porc breton.