Grêle du 27 mai
Premier chiffrage des dégâts

Publié par Cédric Michelin
-
Les viticulteurs commencent à faire connaître leur premier chiffrage des dégâts dus à la grêle du 27 mai, dégâts qui ont atteint surtout le Beaujolais et la Bourgogne dans notre région.
132207--2702_Une_Photo_Grande_2.jpg
Dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 mai, un très violent orage de grêle a occasionné des dégâts sur plusieurs vignobles du Beaujolais et du Mâconnais. Les images radar de Météo France montrent clairement que cet épisode climatique a traversé les secteurs de Beaujeu, Villié-Morgon, Emeringes, Fleurie, Lancié, Jullié, Juliénas, mais aussi Romanèche-Thorins, La Chapelle-de-Guinchay, Crèche-sur-Saône… avant de remonter dans le Sud Mâconnais jusqu'à Clessé. Les dégâts les plus importants concernent le haut Beaujolais, notamment à Chiroubles, le bas de Villié-Morgon et le plateau de Grand Pré à Fleurie, avec parfois 100 % de pertes sur certaines parcelles et des bois impactés. Reste que plusieurs communes du Mâconnais ont, elles aussi, été localement bien touchées, comme ce fut le cas notamment à Vergisson, commune déjà grêlée le 13 avril dernier...
Toujours en Bourgogne, le vignoble de Chablis a été de nouveau frappé par la grêle, après une attaque le 13 mai et après le gel du 27 avrilo qui avait aussi impacté le vignoble de Côte-d'Or et celui du Nord de la Saône-et-Loire. Cette fois, le 27 mai dans l’après-midi, 200 à 300 hectares de vignes ont été atteints à hauteur de 80 % dans le Chablis, estime-t-on à la CAVB. Dans l’Auxerrois, 350 hectares ont été frappés, elles aussi, à 80 % sur les communes de Saint-Bris et d’Irancy.
Ailleurs, le vignoble de Cognac est lui aussi concerné : ce sont ainsi 4 à 6.000 hectares qui ont été touchés, parfois profondément, jusqu’au niveau du cep, entamant dans ce cas la récolte 2017.

Urgence pour les zones concernées


Dans la foulée, la FNSEA a demandé aux pouvoirs publics de déclarer l'état de catastrophe naturelle pour les zones concernées. « C'est aux préfets désormais de prendre la mesure des dégâts et la seule mesure qui convienne : l'état de catastrophe naturelle pour les zones concernées », appelle la commission viticole de la FNSEA, qui demande par ailleurs au gouvernement que « tout soit fait pour que les processus d'accompagnement puissent être enclenchés ». En réponse, Stéphane Le Foll a tenu à rappeler qu'« en viticulture, les pertes de récolte sont assurables et, de ce fait, ne relèvent pas du régime des calamités agricoles. Les calamités agricoles sont toutefois mobilisables, le cas échéant, pour les pertes de fonds, si les dommages impactent la récolte 2017 ». Cependant, le ministre a demandé aux services de l'Etat d'évaluer les dégâts pour accompagner les producteurs. « Si les pertes définitives ne pourront être connues qu’à l’issue de la récolte 2016, les préfets sont invités à tout mettre en place pour que les exploitants concernés puissent :
- avoir un accès au chômage partiel pour leurs éventuels salariés ;
- solliciter un dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti pour les parcelles touchées par la grêle. Sur ce point les Maires pourront formuler au nom de l’ensemble des contribuables concernés de leur commune une demande collective auprès des services fiscaux ;
- solliciter auprès des caisses MSA un report du paiement des cotisations sociales
».
Le ministre de l’agriculture demande également aux établissements financiers de prendre en compte cette situation exceptionnelle et de proposer aux viticulteurs sinistrés les solutions leur permettant de passer ce cap difficile. Les services du ministère de l’agriculture préparent par ailleurs avec la Direction générale des douanes et des droits indirects les bases juridiques permettant de sécuriser l'achat de vendanges par les exploitants.



A noter que Joël Limouzin, président du FMSE et vice-président de la FNSEA en charge de la gestion des risques, était à nouveau dans le département ce mercredi 1er juin à l'invitation de l'Union viticole de Saône-et-Loire. Il s'est ainsi rendu sur plusieurs exploitations victimes des récentes intempéries pour faire le point sur les mesures et les aides possibles, pour aider les exploitations à passer ce cap délicat. Nous y reviendrons.