Mouton charollais
Les agnelles à la reconquête !

Le 3 juillet, l’OS Mouton charollais organisera sa première grande vente d’agnelles à Charolles. En pleine reconquête ovine, le Mouton charollais ne manque pas d’arguments pour la reconstitution de troupes. Fruits de plusieurs décennies de sélection et d’amélioration génétique, les agnelles charollaises constituent aujourd’hui un choix des plus judicieux.
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Le vendredi 3 juillet prochain à Charolles, l’OS Mouton charollais organisera sa première grande vente d’agnelles inscrites aux enchères. Un évènement au sein de la filière ovine qui devrait drainer des acheteurs de la France entière ainsi que des étrangers. C’est l’incertitude des marchés export de génétique qui a conduit la race à revoir sa stratégie commerciale. Après avoir vécu un premier arrêt brutal des expéditions à l’étranger du temps de sa filiale export CFI, le Mouton charollais a vu ses espoirs à nouveau s’envoler alors qu’il venait de conclure d’importantes, mais éphémères, expéditions vers les pays de l’Est en 2012 et 2013. Devant l’imprévisibilité de ces marchés exports, le conseil d’administration de l’OS a décidé de se recentrer sur le marché national. Un marché à reconquérir à l’heure où la filière promeut une relance ovine dans un contexte redevenu plus favorable au mouton.
C’est à cette reconquête que l’OS Mouton charollais entend ainsi contribuer en se positionnant comme vecteur d’amélioration génétique du troupeau français. Après des années de déclin au niveau national, « les élevages de moutons ont laissé de côté la génétique », estime le président Pascal Chaponneau. L’OS leur propose « de profiter de son travail de sélection et d’amélioration génétique en leur réservant les meilleures agnelles reproductrices ». Cela pour reconstituer des troupes entières en race charollaise, car tel est l’ambition nouvelle de l’OS : en réinvestissant le marché national, les promoteurs de la race entendent réhabiliter l’image des agnelles charollaises et par la même l’élevage en race pur.

Les atouts d’une troupe pure charollaise


Réputés pour leur supériorité bouchère, les béliers charollais sont bien diffusés en France, mais la majorité sont utilisés en croisement et les femelles charollaises mal considérées pour l’élevage. « En trois générations d’amélioration génétique, nos agnelles ont beaucoup progressé en valeur laitière et en qualités maternelles », assure Pascal Chaponneau. Et les produits en race pure pourraient se révéler particulièrement adaptés au marché. En effet, « face aux concurrents irlandais, anglais, néo-zélandais, il va falloir produire de très bons agneaux », estime le président. En cela, le charollais offre « toute la productivité, le poids de carcasse et la qualité de viande qu’il faut », argumente-t-il. Tel qu’il est conduit en Bourgogne, le mouton charollais est aussi très intéressant en termes de coûts de production, du fait de son excellente adaptation aux systèmes herbagers avec des agneaux produits avec la pousse d’herbe de printemps.
La valorisation des agnelles en reproductrices est une nécessité pour la race. A défaut de trouver un débouché à l’export ou sur le marché intérieur, ces agnelles issues de troupeaux inscrits sont trop souvent sacrifiées et partent vers les abattoirs. Un manque à gagner préjudiciable pour les éleveurs-sélectionneurs au regard des frais de pesée et d’inscription engagés. « La valorisation des agnelles est vitale pour enrayer l’érosion du nombre de brebis charollaise inscrites et conserver notre OS », confie Pascal Chaponneau.

Deux ventes aux enchères électroniques


Ce sont deux ventes aux enchères d’agnelles qui seront organisées les 3 juillet et 17 septembre prochains sous la halle des foires et marchés de Charolles. La vente sera assurée par Martial Tardivon, directeur du marché au cadran de Moulins-Engilbert, lequel fournira ses boîtiers électronique ainsi que son expertise commerciale. Ce choix est aussi une garantie en termes d’organisation et d’encadrement des ventes. Prudents pour cette première, les organisateurs prévoient de présenter environ 300 agnelles le 3 juillet. De gros efforts de communication et de promotion ont été déployés dans toute la France. Par ces deux ventes d’ampleur, l’OS a voulu répondre à la demande des clients éloignés du berceau de race, lesquels ne peuvent plus se déplacer pour de multiples petits rassemblements d’agnelles. Les zones moutonnières comprises entre Montluçon, Poitiers et Limoges sont particulièrement visées. Des suisses et un irlandais sont d’ores et déjà annoncés parmi les acheteurs. D’autres clients étrangers pourront également être servis dans la mesure où l’OS se réserve la possibilité d’acquérir pour eux les lots d’agnelles qui n’auront pas trouvés d’acheteurs à Charolles.

Coup de pouce aux JA


Désirant encourager la constitution de troupes ovines charollaises chez des jeunes, grâce au soutien du Crédit agricole, l’OS a prévu une aide pour les jeunes acquéreurs d’agnelles inscrites. Le montant de l’aide sera de 15 € de prise en charge par agnelle incluant la prise en charge des frais de vente.
Les agnelles seront mise en vente par lots au sein de trois catégories : pré-inscrites (mise à prix 170 €) ; inscrites (mise à prix 200 €) ; inscrites filles d’insémination (mise à prix 240 €).

M. Jannot, éleveur dans la Haute-Vienne (87)


350 brebis charollaise en race pure : que des avantages !


Installé depuis 2006, M. Jannot a repris l'exploitation familiale qui comptait 250 brebis à dominance charollaise. Aujourd'hui, il élève seul 350 brebis pure race sur 80 ha, dont 15 ha de céréales. Pour constituer son troupeau, M. Jannot a acheté des agnelles à raison d’une dizaine chaque année pendant trois ans. Les agnelages ont lieu de décembre à avril pour des ventes de mars à octobre. L’éleveur commercialise 100 % de ces agneaux à OBL, une organisation de producteurs. 80 à 85 % de ses agneaux sont classés "U" pour des carcasses de 20 kg de moyenne.


Lorsque l'on lui demande les avantages de la brebis charollaise, M. Jannot souligne la souplesse de production. Les agnelages se passent à 95 % sans aide. La croissance des agneaux est rapide et l'engraissement facile. Les agneaux « mettent de la viande » rapidement sans atteindre des poids de carcasses trop élevés, assure l’éleveur. Pour tous ces avantages, M. Jannot souhaite vivement rester en pur mouton charollais. Habitué du concours national de Palinges, M. Jannot vient chaque année y choisir ses béliers reproducteurs.