Tendance commerciale semaine 25
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
La tension commerciale demeure palpable entre les éleveurs et les acteurs de l’aval de la filière, abatteurs et distributeurs, accusés de capter la majorité de la valeur ajoutée sur la viande. Le résultat du blocage des abattoirs a cependant porté ses fruits puisque les distributeurs ont accepté de revaloriser leur prix d’achat de +0,05 €/kg/semaine jusqu'à l’obtention de la couverture des coûts de production. La nouvelle a été portée aux éleveurs qui bloquaient les abattoirs, lesquels ont levé leur blocus, rappelant avec force qu’ils étaient prêts à revenir si les annonces n’étaient pas suivies rapidement d’effets ! Une meilleure répartition des marges et une répercussion sur le budget viande des ménages devraient permettre ces revalorisations. Avec une consommation moyenne de 17 kg net de viande bovine par an (source Agreste), cela reviendrait à environ 0,90 €/personne et par mois. Moins de 10 € par an…
Indépendamment du niveau des prix et des accords passés entre les éleveurs et les acteurs de l’aval, cette période transitoire entre la fin de l’année scolaire et le début des vacances d’été est toujours difficile à passer. La fermeture des cantines et une consommation qui sera ralentie par le début des soldes vont peser sur la demande avec une mutation des achats entre les pièces avants et arrières (à griller) pour la période plus favorable des vacances sur les zones de villégiature.
Sur les marchés, l’activité est souvent perturbée par des volumes restreints avec des apporteurs prudents ne sachant quels acheteurs seront présents. La modestie de l'offre permet un maintien des cours dans les génisses et les jeunes vaches charolaises lourdes et viandées ainsi que dans les allaitantes de choix secondaire. Dans les réformes laitières, la fermeté des prix de ces dernières semaines tend à s’atténuer à l’approche de la fin de l'année scolaire. En jeunes bovins, La situation reste certainement la plus compliquée à résoudre. Le différentiel entre les JB français et italiens reste significatif. Nos animaux resteront soumis à la concurrence européenne tant que de nouveaux débouchés ne seront pas trouvés… On revient à la table ronde : les annonces faites par le ministre de l’Agriculture sur une nouvelle plateforme viande export devraient aller dans ce sens.

Bovins d’embouche et d’élevage

Les pluies de ce week-end - là où elles sont tombées ! - ont redonné un peu de répit aux prairies même si elle n’a pas été équitable dans toutes les régions. La commercialisation reste régulière avec des tarifs stables dans le bétail bien conformé, lourd ou proche de la finition. Les tarifs se dégradent pour l’ensemble du cheptel maigre d’embouche, avec un tri très sévère dans les animaux légers et maigreux.

Broutards

Le commerce du broutard à destination de la Turquie est nettement plus calme. Les volumes demandés restent constants, mais la rentabilité trouve ses limites face à des coûts logistiques élevés pour un prix rendu en Turquie stable. La dévalorisation de la monnaie turque ne semble plus d’actualité avec un retour à la normale du taux de change. La moindre activité d’un certain nombre d’acheteurs entraine un recul des prix, car le marché intérieur ne prend pas le relais (tarifs trop élevés pour la production de JB). Les volumes de sorties restent étoffés pour la saison avec des éleveurs intéressés par des tarifs encore convenables, mais également en demande de trésorerie pour leurs exploitations. Dans les broutards lourds et les taurillons, l’offre saisonnière est normalement plus étoffée à l’approche de la période estivale. Ces volumes permettent une meilleure couverture des besoins que ce soit sur le Maghreb ou l’Italie avec une légère érosion des prix. Dans les femelles, les tarifs affichent un nouveau repli dans les légères ou les ordinaires exportées vers l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement

Le commerce est régulier sur l'ensemble des marchés avec une facile reconduction des cours (tri peu sévère) dans les lots de veaux frisons, montbéliards ou croisés laitiers convenables. Dans les veaux de race à viande ou les bons croisés, les acheteurs se plaignent du niveau élevé des prix, mais faute d’offre suffisante, ils restent actifs à l’achat. Le commerce est souvent très fluide avec une bonne tenue des prix pour les bons veaux croisés charolais (jaune ou blanc bleu).

Ovins

La consommation de viande ovine reste calme malgré une météo qui s’annonce plus favorable aux grillades. Les prix sont stables dans les bons agneaux avec une offre qui s’amenuise, mais le tri reste marqué dans la marchandise de second choix. En brebis, les sorties sont moins abondantes et, même si la demande se tasse sur la fin de la période scolaire, les tarifs pratiqués se maintiennent sans trop de difficulté.

Porcs

Le recul de l’offre sur le plan européen et quelques consignes passées par certaines GMS détendent l’atmosphère. Le cours reprend +0,040 € du kilogramme à 1,313 € sur le Marché du porc breton, avec une tendance qui s’annonce déjà très ferme en Allemagne pour le début de semaine. Pour les éleveurs, il y a urgence à ce que les prix remontent sans délai au risque d’une catastrophe annoncée…