Foodtech
Avec la Foodtech, les Etats-Unis s’attaquent aux défis alimentaires actuels

Publié par Cédric Michelin
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A l’occasion de la seconde édition de Vivatech*, L’AtelierBnp Paribas a présenté une cartographie des tendances de l’écosystème américain de la Foodtech (innovations technologiques liées à l’alimentation). A la lumière des investissements (environ 3.9 milliards de dollars depuis 2015) et des innovations recensées, l’ambition de la foodtech américaine est bien de s’attaquer aux défis alimentaires actuels. 

Avec la Foodtech, les Etats-Unis s’attaquent aux défis alimentaires actuels

« Grace à cette étude, nous disposons pour la première fois d'un panorama complet de l'écosystème américain de la foodtech. Un univers constitué d'acteurs débordant d'énergie et dont les innovations dépassent le simple cadre des services de livraison alimentaire », explique Matthieu Soulé, directeur conseil et lab à L'Atelier BNP Paribas US. Aujourd'hui la Foodtech dispose de financements significatifs et de recettes fonctionnelles pour s'attaquer aux défis alimentaires de notre temps. Va-t-elle y parvenir ? « Il est trop tôt pour le dire, répond le spécialiste. Mais je pense que le monde technologique n'a jamais été aussi près de mettre un terme à des difficultés sur lesquelles nous ne cessons de nous casser les dents », a d’ailleurs rappelé Matthieu Soulé. Les startups de la Foodtech rivalisent en effet d’innovations pour apporter des réponses définitives aux défis alimentaires contemporains : la malbouffe, l’épuisement des terres arables et la sécurité alimentaire du consommateur. Leurs particularités ? Cibler les quatre étapes de la chaîne alimentaire : la production, l’industrialisation, la distribution et la consommation. Voici un aperçu de ces innovations.

Protéines d’origine végétale 

Pour satisfaire aux futurs besoins alimentaires mondiaux et réduire les impacts environnementaux de la surconsommation de viande, les startups misent majoritairement sur des procédés disruptifs fondés sur le végétal et les insectes. Au premier plan d’entre eux figurent les protéines durables d’origine végétale et l’agriculture cellulaire développées par des acteurs comme Impossible Foods et Clara Foods. Deux jeunes pousses spécialisées dans les burgers sans viande et les œufs de synthèse à base de végétal. De même, pour répondre aux exigences croissantes de sécurité et de traçabilité exprimées par le consommateur, l’écosystème injecte une dose de numérique dans la transformation alimentaire. C’est notamment le cas de Chromadex et Arcnet, des startups à la pointe de la création et du développement de nouveaux usages dans le domaine de l’industrialisation grâce à la blockchain et aux plateformes d’analyse de données.

Multiplier les synergies 

Côté distribution, des pépites comme BlueApron et Instacart tirent leur épingle du jeu. La première s’apprête à entrer en bourse tandis que la seconde continue de s’étendre à l’échelle nationale en multipliant les synergies avec les acteurs de la grande distribution. Enfin pour le consommateur final, l'avenir semble être à la préparation collaborative et au quantified self. C'est en tout cas le crédo de Yumly et Anova, deux startups qui marient technologie, plaisir de cuisiner et cuisine de précision. La Foodtech est réellement en pleine ébullition et la recherche va même sur des applications permettant de lier directement des aliments à la ferme d’où ils proviennent. Le consommateur pourrait peut-être demain rentrer en contact avec l’agriculteur à l’origine de ce qu’il a dans son assiette. 

*Vivatech est un salon organisé autour de l’ensemble des thématiques de l’innovation, cette année sur la réalité virtuelle et l’intelligence artificielle, réunissant plus de 5000 start-ups.