Oenotourisme
« Ouvrir sa cave ne suffit pas ! »

Publié par Cédric Michelin
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Le 1er décembre, à Mâcon, auront lieu les 6e Rencontres de l’Oenotourisme en Bourgogne-Franche-Comté. Si la filière viticole bourguignonne travaille déjà avec ses homologues jurassiens, c’est une première pour les acteurs du tourisme des deux régions fusionnées. Une belle occasion donc de mettre en lumière le Sud de la Bourgogne. Car l’objectif de ses Rencontres est de bâtir des « produits » (itinérances, chartes, labels…) et prestations - y compris avec des opérateurs privés - afin d’attirer et de garder les touristes, trop souvent de passage.
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Pour se faire, les professionnels de la vigne et ceux du tourisme doivent échanger pour expliquer leurs démarches et projets. Dernier exemple en date, réexpliquer à tous le projet de la Cité des vins de Bourgogne à Mâcon, rappelait Jérôme Chevalier, président de l’Union des producteurs de vins Mâcon (UPVM). Et peut importe si Beaune "patine"... Mais tous les projets oenotouristiques, existants ou futurs, ont droit de cité. Avis donc aux vignerons et à la filière viticole pour mettre en avant à l’échelle régionale - voire nationale - leurs projets locaux. Avec deux grandes Saint-Vincent tournantes de Bourgogne à venir, Mercurey puis Saint-Véran, la Saône-et-Loire a des atouts en main. Et la filière est déjà très active en la matière.

Conseils en tourisme



Toutes les idées seront les bienvenues et bonnes à prendre aussi en matière de tourisme. En effet, 300 professionnels sont attendus au théâtre, mis à disposition par la ville de Mâcon, le 1er décembre. Les inscriptions se font sur www.rencontres-oenotourisme.com. Ces Rencontres sont l’occasion pour les vignerons intéressés par une diversification de repérer les clés du succès avec les conseils des professionnels du tourisme : culture de l’accueil, horaires, dates, langues… La filière viticole ne sera pas absente puisque les cinq AOC du Mâconnais ont annoncé leur participation. En appui du BIVB dont la mission est aussi la promotion, Destination Saône-et-Loire communique sur de nombreuses actions oenotouristiques, avec le #chardonnayday, les Climats de l’Unesco concernant les AOC Maranges en Saône-et-Loire, des salons à Reims et à Lyon, récemment la Paulée de la Côte Chalonnaise ou bientôt les 30 ans de la Route des vins du Mâconnais-Beaujolais…, listait Arnaud Durix, son président. Même envie d’agir du côté de l’Office de tourisme du Mâconnais avec la présidente, Isabelle Greuzard, vigneronne à La Roche-Vineuse. Le Mâconnais est par exemple labelisé Vignoble & Découverte.

Construire des produits



Mais cela ne suffit pas forcément. Avec 1,24 nuitées en moyenne, la Saône-et-Loire est une terre de passage. « Il nous faut construire d'autres produits car ouvrir sa cave ne suffit pas », témoignait Jean-Claude Lapierre, vice président de la Camval, en charge du tourisme et ancien vigneron. Pour autre preuve, le 1er site oenotouristique du département, et de loin, est le Hameau Duboeuf avec 100.000 visiteurs par an à Romanèche-Thorins, tourné vers le Beaujolais. Idem à Beaune ou Nuits avec d’autres "grandes" Maisons de négoce qui ne voient pas toujours d’un bon œil les projets concurrents. Tel qu’une Cité des vins de Bourgogne…
Pourtant, « le tourisme rassemble les acteurs économiques, tout comme le vignoble du Tournugeois, du Val de Saône et du Mâconnais-Beaujolais », rappelait la présidente du Pays Sud Bourgogne, Marie-Christine Robin. « Il faut une filière organisée. Des produits qui rassurent sur la qualité (label, charte d’accueil…) et en terme d’itinérance. Il faut tricoter une offre pour attirer et garder les touristes », concluait Marie-Christine Robin. Les Rencontres seront suivis par les opérateurs privés, qui attendent de voir les axes qui en ressortiront. S’en suivra déjà un observatoire du tourisme sur 2016-2020 (1,5 millions d’€ de fonds Leader) pour connaître plus précisément l’économie derrière l’oenotourisme. Pour l’heure, 5 % du PIB du département est lié au tourisme, sans plus de détails.