Anniversaire de L’Exploitant Agricole de Saône-et-Loire
Soutien réaffirmé à l’Afdi
Un temps fort
Tout a commencé il y a un an environ, lorsque l’équipe du journal réfléchissait à ses soixante-dix ans et à la manière de marquer l’événement. « A cette occasion, nous avons voulu organiser une soirée de réflexion, une soirée qui permette à chacune et chacun d’enrichir ses réflexions, une soirée qui permette à notre Agriculture d’ouvrir un dialogue avec la société civile », rappelait Bernard Lacour, gérant du journal. C’est ainsi qu’est née l’idée de la soirée du 24 avril dernier, une soirée organisée autour du thème "Soyons acteurs de notre vie".
Cet anniversaire s’inscrivant dans une volonté réaffirmée de permettre à tous de se faire une idée sur le cours des choses, en donnant des repères, en organisant des débats, en nourrissant les réflexions.
Le 24 avril à L’Arc au Creusot, la soirée était ponctuée de moments forts, notamment la projection du film "C’est beau la politique, vous savez !" consacré au parcours peu commun d’Edgard Pisani, ancien ministre, notamment de l’Agriculture, un film émouvant de Jean-Jacques Rault, qui retrace l’engagement et la vie de cet homme d’Etat.
La projection était suivie d’un échange avec Pierre Rabhi, paysan philosophe, Bruno Guichard, auteur de l’ouvrage "Courage, Un agnostique mystique et un chrétien en recherche : Edgard Pisani - Bruno Guichard", mais aussi Bernard Lacour. Un temps d’échanges animé par Sophie Mobillion, qui permettait à chacun de développer ses arguments et ainsi d’enrichir les réflexions de tous.
Une réussite
Et le succès a été au rendez-vous avec plus de 950 personnes présentes dans la salle de L’Arc et une assistance manifestement marquée par la profondeur et l’intensité des échanges.
« Nous avons une vraie fierté d’avoir organisé ce rendez-vous », reconnaissait légitimement Bernard Lacour, rappelant que « nous avons même dû refuser du monde, une centaine de personnes qui n’avaient pas réservé leur place… ».
Pour autant, « notre objectif n’était pas de faire du bénéfice, c’est d’ailleurs pourquoi nous nous étions engagés vis-à-vis d’André Billardon, alors maire du Creusot, et qui nous offrait la salle, à ce que les résultats, s’il y en avait, soient remis à l’Afdi ». Et ce fut “chose promise, chose due” alors que le gérant du journal remettait un chèque à Marc Gauthier, responsable départemental de l’association Afdi.
Un pont…
Ce temps d’échanges a été l’occasion pour Marc Gauthier de rappeler l’action menée dans la région de Tuléar à Madagascar depuis maintenant une bonne vingtaine d’années. Bruno Guichard en a profité pour donner des nouvelles de son ami Edgard Pisani et du superbe ouvrage "Croire pour vivre" qu’il a récemment sorti et dans laquelle il dévoile la profondeur et le caractère extrêmement moderne de ses réflexions. Enfin, David Marti remerciait Bernard Lacour du choix du Creusot pour organiser cette soirée : « on ne pense pas forcément au Creusot quand on parle d’Agriculture ». S’il se disait « surpris » et heureux du succès de cette soirée, il en soulignait le caractère audacieux : « beaucoup de personnes me parlent encore de cette soirée » tant il insistait sur le fait que « l’Agriculture touche tout le monde et intéresse tout le monde ». Et le maire du Creusot de saluer le journal pour son geste de solidarité envers les paysans du sud.
« La mission de L’Exploitant Agricole de Saône-et-Loire a toujours été d’apporter de la réflexion, de l’ouverture d’esprit chez ses lecteurs », concluait Bernard Lacour. « Chaque vendredi, il apporte ainsi son lot d’articles, de témoignages, d’idées qui permettent à chacune et chacun de progresser. C’est à ce titre un vrai et bel outil de développement, mais qui n’oublie pas notre devoir de solidarité à l’égard des paysans du Sud ». Le besoin et le devoir de construire des ponts plutôt que des fossés…
70 ans et toujours la même mission
1945-2015 : voilà 70 ans que votre journal, L’Exploitant Agricole de Saône-et-Loire, paraît chaque vendredi. 70 ans de mémoire, 70 ans d’histoire, mais aussi 70 ans de services et d’information, de proximité et même de complicité. Et toujours la même volonté : celle d’accompagner les agriculteurs et viticulteurs de notre département, de leur offrir des pistes d’ouverture et de réflexion pour leur exploitation.
Pour l’occasion, l’équipe du journal avait tenu à organiser un moment fort pour la vie de l’Agriculture du département. C’est avec ce concept qu’a été organisée la soirée du 24 avril 2015, « soirée audacieuse » comme la qualifiait David Marti, et qui remportait un énorme succès.
Un travail de longue haleine
Rappelant l’origine de l’association Afdi - pour Agriculteurs français et développement international -, Marc Gauthier mettait en lumière la volonté des organisations fondatrices d’initier et d’accompagner le développement agricole et rural dans les pays du Sud. Et ce, dès la création de l’association il y a 40 ans, « dans la foulée de sécheresse qui avait frappé le Sahel en 1973 ».
Les objectifs d’Afdi sont de bâtir des partenariats durables entre les agriculteurs français et ceux des pays en développement autour de deux valeurs phares :
- défendre l’agriculture familiale ;
- favoriser l’émergence d’organisations à vocation syndicale ou économique dans les pays du Sud.
Pour ce qui concerne l’antenne Saône-et-Loire d’Afdi BFC, celle-ci accompagne un projet dans le Sud-Ouest de Madagascar, dans la région de Tuléar. Dès 1993-94, Gisèle Cornier et René Beaudet initiaient le partenariat avec l’Afdi, lequel sera officiellement créé en 1997. Il recevra le soutien du ministère français de la Coopération, puis celui de l’Union européenne autour de la recherche de la sécurité alimentaire.
En dépit des crises politiques qui ont secoué le pays, mais aussi l’organisation, le noyau a peu à peu pris forme permettant l’émergence de la Maison des Paysans, la MDP, tout à la fois syndicat, chambre et coopérative. Actuellement, près de 400 familles paysannes y adhèrent et bénéficient des conseils et apports d’une douzaine de salariés.
Les actions actuelles portent sur le développement de GCV, Greniers communs villageois, pour permettre de stocker les récoltes et d’en différer la vente lorsque les cours sont meilleurs. Ils portent aussi sur le développement de la petite mécanisation, au travers de structures proches de nos Cuma.
« La richesse des échanges de paysans à paysans est essentielle », rappelait Marc Gauthier, pour qui « le développement est un travail de longue haleine », mais qui, peu à peu, porte ses fruits.
