Tendance commerciale semaine 44
Les marchés à la loupe

Publié par Cédric Michelin
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Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Un rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie : Les rencontres "Made in viande" seront-elles suffisantes pour enrayer la chute des prix ? Rien ne permet de l’affirmer face à la tension qui perdure sur les premiers marchés de la semaine. La dépression commerciale dans la viande industrielle reste alimentée par l’embargo russe et tant que ce problème ne sera pas résolu, les difficultés vont perdurer avec des éleveurs exaspérés, qui vont finir par monter aux créneaux.
Heureusement que la météo clémente de cette fin octobre permet d’étaler les sorties avant la période hivernale. Mais cette échéance et avec l'arrivée de la pluie et du froid, certains éleveurs vont rentrer leurs animaux et vont vendre ceux qu'ils ne désirent pas garder. Cette situation risque d'entraîner un durcissement du commerce pour les semaines à venir, avec des industriels qui gardent la volonté de faire baisser les prix notamment dans le secteur allaitant d’entrée de gamme.
Le mois de novembre qui se profile n’est jamais propice au commerce de la viande avec les différentes taxes qui tombent à la saison, sans compter les ménages qui commencent à se préoccuper de l’hiver. Sur les marchés, les apports sont suffisants avec un férié de la Toussaint qui n’aura pas d’impact sur l’activité des abattoirs. L’ambiance commerciale reste très calme avec des tarifs qui se maintiennent dans le domaine des femelles blondes d’aquitaine lourdes ou pour les bonnes génisses et les jeunes vaches charolaises et limousines de qualité bouchère. La tendance est en revanche de plus en plus tendue pour les réformes allaitantes de moins de 10 ans et viandées (+380 kg) avec des tarifs tirés par la dépression dans les allaitantes bas de gamme, légères ou en manque de finition. Dans les laitières, face à la pression de l’import, les industriels maintiennent la pression sur les prix dans l’ensemble des vaches frisonnes et montbéliardes. En jeunes bovins, le climat reste déprimé même si la réduction de l'offre tend à stabiliser les prix. Le commerce est peu soutenu du côté italien, avec des tarifs qui n'évoluent pas, mais qui restent très largement en dessous des prix de revient.

Bovins d’embouche et d’élevage : Avec des engraisseurs de plus en plus inquiets face à la tension sur le marché de la viande, l'activité commerciale est très variable en fonction de la qualité des animaux. Les tarifs se maintiennent dans les bonnes femelles charolaises déjà lourdes ou avec du potentiel. Les échanges sont plus compliqués et sélectifs dans le bétail plus commun et les animaux d’entrée de gamme sont fortement dépréciés.

Broutards : Le climat commercial se montre un peu moins dépressif que ces dernières semaines dans le centre du pays. Même si les exportations vers l’Algérie sont quelque peu perturbées et retardées par l’agrément sanitaire des lazarets où sont réceptionnés les animaux pour la vaccination contre la fièvre aphteuse, la réouverture des marchés du Maghreb offre une nouvelle porte de sortie pour le surplus d’offre que le marché italien ne prendra pas. Les tarifs se sont stabilisés dans les bons mâles charolais de plus de 350 kg et une demande plus régulière pour la repousse se fait sentir chez des engraisseurs qui ont des stocks de maïs. L'équilibre offre/demande des prochaines semaines avec l’arrivée de la saison hivernale sera la clé de la résistance des éleveurs à la baisse des prix. En femelles, la situation est également plus calme même si les tarifs pratiqués restent très convenables pour les bonnes laitonnes charolaises lourdes. Le placement est en revanche plus tendu dans les ordinaires, exportées vers l'Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement : Faute de consommation suffisante, le nombre de place reste limité chez les intégrateurs. La commercialisation est compliquée dans les veaux frisons ou abondances ordinaires. Quant aux veaux légers, leur valorisation reste dérisoire. La tendance est de nouveau dépressive avec des tarifs très discutés dans les montbéliards, ainsi que pour les croisés (taupe, gris ou blanc bleu) de moyenne conformation. En veaux de race à viande ou croisés de bonne conformation, les tarifs se maintenir dans les bons croisés charolais/montbéliards, mais la vente est en revanche difficile dans les veaux légers ou plus communs.

Ovins : Même si les abatteurs n’ont pas de besoins très importants, la modestie de l’offre proposée à la vente ne leur permet pas de peser sur les prix des agneaux. La demande est un peu plus régulière dans les brebis de qualité, mais elle reste très calme dans les ordinaires.

Porcs : Le climat commercial reste tendu et la stabilisation du prix de la semaine dernière ne se confirme pas face à une consommation peu soutenue. Ce durcissement de la tendance est surprenant avec la fin des vacances et les achats pour le début du mois. Le prix du marché du porc breton se replie encore de 0,005 € à 1,167 €.