Les Blouses roses à Mâcon

Soigner les maux de l’âme

Touchée par l’isolement des jeunes tuberculeux, Marguerite Perrin fondait en 1944 l’association alors appelée "La Cure de Travail" au sanatorium de Grenoble. Apolitique et aconfessionnelle, la structure sera rebaptisée en 1967 "Association de réadaptation par le travail et les loisirs" et sera alors reconnue d’utilité publique. Ce n'est que plus tard que le nom des "Blouses roses" sera adopté. Alors que l’humoriste Yves Lecoq devient parrain de l'association en 2002, celle-ci devient deux ans plus tard, en 2004, lauréate de la grande cause nationale "La Fraternité". Aujourd’hui, le cap des six cents établissements de santé, hôpitaux et Ehpad visités, des 5.000 bénévoles, des 83 comités locaux et des 1.000.000 de bénéficiaires a été franchi. Et les bénévoles entendent bien ne pas en rester là.

Sortir du cadre purement médical
Habituellement dédiés aux soins, les maisons de retraite comme les hôpitaux deviennent, grâce aux "Blouses roses", de vrais lieux de vie. Auprès des tout-petits pour bercer, materner ou chanter, avec les enfants pour jouer, proposer des activités et stimuler l’imaginaire, avec les adolescents pour échanger et accompagner dans l’accès à internet. Mais aussi à destination des adultes pour créer un dialogue et une relation via des activités créatives. Sans oublier les personnes âgées pour écouter, réconforter et apporter une présence. Ce qui, au final, est un excellent moyen de lutter contre la maladie et la solitude. Il ne s’agit pas de se substituer aux blouses blanches ou aux blouses vertes mais bien d’agir à leurs côtés. En véritables animateurs, les bénévoles initient différentes activités. Ils organisent des animations sous forme de loisirs créatifs (travaux manuels, peinture, dessin, jeux de société…) ou de loisirs ludiques (clownerie, marionnettes, déguisement) qui rompent la monotonie et apportent des sourires et de la joie.

Un engagement fort
Avec 450.000 enfants hospitalisés visités l’an dernier, dans plus de trois cents hôpitaux en France, ce sont les pitchounes qui restent les bénéficiaires principaux de l'association "Les Blouses roses". Ses bénévoles interviennent aussi en maisons de retraite et en EHPAD pour distraire les résidents de tous âges. Ils apportent dès lors une touche de couleur dans l’univers souvent terne de la vieillesse et parfois de la maladie. Mais avant de s’engager, tout potentiel candidat doit suivre un parcours de découverte et d’essai de quatre à huit demi-journées sur deux mois, à l’hôpital et dans les maisons de retraite, pour voir concrètement ce en quoi consiste le bénévolat au sein des "Blouses roses" auprès des enfants, des adultes et des personnes âgées. Cela les aide alors à s’engager pour une durée minimum d’une année scolaire. En outre, la formation continue est de mise tout au long de l’engagement, qu’elle soit théorique ou manuelle, pour développer sa créativité.

Une dynamique antenne mâconnaise

Depuis maintenant une dizaine d’années, les bénévoles des "Blouses roses" interviennent à Mâcon. Avec, depuis 2015, une antenne propre à la cité préfectorale. Présidée par Sophie Bernaz, l’antenne compte douze adhérents et intervient sur deux pôles : gériatrie et pédiatrie. A l’hôpital des Chanaux, les binômes se rendent auprès des enfants hospitalisés. Ils y proposent des activités manuelles et des jeux de société pendant deux heures, du lundi au vendredi. « Cela permet de soulager les soignants et les parents », note la présidente. Destinée aux enfants âgés de deux à dix-sept ans, leur action est « un bon moyen de parler d’autre chose que de la maladie. Cela ramène à une certaine normalité. Cet espace ouvert est un lieu d’échange ». Pour ce qui est du volet Gériatrie, La Providence, maison de retraite médicalisée, accueille l’association. Dans ce cadre, une quinzaine de personnes participent, pendant trois heures le lundi après-midi, à une ou deux activités du type jeux, chants et loisirs créatifs. « Cela offre à ces personnes une vraie bouffée d’oxygène ». Il y a aussi, une fois par mois, un échange avec des enfants d’écoles maternelles. Pour ce qui est du futur, l’association pourrait intervenir à la polyclinique à destination d’un public moyen et long séjour ainsi que dans d’autres maisons de retraite tout en espérant recruter de nouveaux bénévoles.