Union des producteurs des vins Mâcon
Une constellation de communes

Publié par Cédric Michelin
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Le 9 avril, les vins Mâcon ont dévoilé leur nouvelle communication au service de l’appellation. L’Union des producteurs (UPVM) vise la « montée en gamme » de l’AOC. Les prix de vente moyens confirment cette tendance et même le négoce prône pour la « stabilité » des cours. L’appellation régionale veut maintenant mettre en avant ses 27 noms de commune.
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Pas de doute, l’UPVM va bien et regorge de projets. Ce n’est pas la trésorière, Isabelle Meunier, ni le comptable du centre de gestion AS 71, Mathieu Rebaudet, qui diront le contraire. Les subventions sont en hausse tout comme les recettes du Mâcon Wine Note ?. Le tout donnant - avec les cotisations des 900 déclarants de récolte - un résultat positif (+13.071 €) pour l’exercice 2014.
Dès lors, de nombreuses actions de communication sont à nouveau prévues cette année « car le but est de faire des choses intéressantes pour l’appellation », invitait Isabelle Meunier.
Ce qui ne tombait pas dans les oreilles d’un sourd. Les responsables "communication", Franck Perraton et Jean-Philippe Baptista s’empressant de lister les événements à venir, soit organisés par l’UPVM (Mâcon Wine Note ?, Distinction Saint-Vincent…) soit en partenariats (Rallye des vins Mâcon, Club hôtelier, Oeno Festival, repas BIVB…). Et l’Union s’exportent aussi maintenant comme ses vins : Espagne, Italie… « On fait de la pub partout et donc y compris pour la ville de Mâcon ». Le Maire, Jean-Patrick Courtois le sait et souhaite d’ailleurs « associer » les vins Mâcon au projet des Halles de Mâcon en plein centre ville dont l’ouverture est prévue en septembre.

GD : La barre des 6 €/col en vue



Côté marché justement, Michel Barraud faisait un suivi des prix de vente bouteilles aux consommateurs. A l’export, « on arrive sur du 4 €/col en 2014 » (contre 3,2 €/col en 2013) et en grande distribution France, les vins AOC mâcon « passent la barre des 5 €/col pour approcher celle des 6 €/col ». Avec l’aide du BIVB, l’appellation régionale veut "montée en gamme" et semble y parvenir. « A nous de cranter les prix. L’appellation est belle. Chacun doit faire des efforts. A nous, de la défendre collectivement ». Les regards se tournaient alors vers le directeur de l’Union des maisons de vins de Bourgogne (ex-FNEB). A la satisfaction des vignerons, Pierre Gernelle prônait la « stabilité » des cours de l’an passée en AOC mâcon village blanc. Il rajoutait toutefois qu’il faudra « voir le poids du VCI à terme sur les transactions ». 8.650 hl de VCI en AOC mâcon blanc ont été déclarés en 2014 (contre 860 hl en 2013). Au total, 70.000 hl ont été échangés sur la campagne 2014, chiffre qui remonte « fort » après la baisse vécue en 2013. « Le négoce a acheté mais les enlèvements se font un peu moins vite », notait Michel Barraud.
En attendant, « d’autres » cours ont vu des « petites baisses », disait Pierre Gernelle, faisant sans doute allusion aux mâcons et bourgognes rouges.

« Ne pas baisser la garde »



Le président de l’UPVM, Jérôme Chevalier appelait donc à « ne pas baisser la garde ». « Si la récolte a été plus généreuse, les charges sont aussi en hausse ». Les volumes revendiqués sont en effet en hausse de +10 % par rapport à 2013, suivant en ce sens l’évolution « significative » des surfaces plantées ces dernières années en chardonnay. Il n’en n’est pas de même en gamay qui passe « en dessous de la barre des 500 ha » (25.000 hl revendiqués en mâcon rouge). Un seul changement est d’ailleurs à noter dans les conditions de production, une hausse de 1 à 2 hl/ha en rouge pour les rendements autorisés.
Pour la commission technique de l’UPVM, Marc Sangoy revenait justement sur les plantations. 117 dossiers de demande ont été « satisfaits » pour un total de 52.6754 ha en 2014. L’UPVM a de son côté demandé l’équivalent en droits – devenus autorisation de plantation – pour la prochaine campagne. « On a besoin de renouveler nos vignes avec l’Esca et un vignoble qui vieilli », expliquait-il.

Flavescence dorée : le risque toujours là



Avec la fusion des organismes de contrôle de Bourgogne et du Beaujolais – donnant Siqocert – un travail se met également en place pour « harmoniser » les plans de contrôle de chablis, de bourgogne et du beaujolais. « Ça va venir », tout comme l’habitude de déclarer les parcelles pour les engagements triennaux, se voulait-il positif. Enfin, il remerciait les 3.500 professionnels qui ont participé à la prospection contre la flavescence dorée. Prospection qui a permis de diminuer de 40 % les traitements insecticides « sans prendre trop de risque ». « Il faudrait 100 % des parcelles prospectées car, certes la maladie est contenue mais le risque reste puisque la maladie a été identifiée dans d’autres communes ». Les ODG mâcon et mercurey ont d’ailleurs participé à une expérimentation pour voir comment faire arracher les vignes en friche.
En conclusion, Jérôme Chevalier invitait chacun à « rester vigilant » sur tous ces sujets pour ne pas détruire la valeur ajoutée. « La montée en gamme nous permet de conserver des marges pour pouvoir transmettre nos exploitations et faire vivre le tissu économique local », concluait-il.


Projet de Cité des vins de Bourgogne
« Oui » pour Mâcon, plutôt non pour Chalon



Le feuilleton autour du projet de Cité des vins de Bourgogne se poursuit. Lors de l’assemblée générale de l’Union des producteurs de vins Mâcon (UPVM), son président, Jérôme Chevalier, a voulu clarifier la position de l’Interprofession des vins de Bourgogne. Le BIVB se veut en effet le « maître du jeu », à défaut d’en être le maître d’œuvre final. C’est en tout cas ainsi qu’a laissé entendre la réponse du président du BIVB, Claude Chevalier. Depuis que la Mairie de Chalon-sur-Saône a écrit au BIVB et rendu public sa demande d’accueillir une Cité "fille" des vins de Bourgogne, la course semble lancée entre les deux villes de Saône-et-Loire.
Les élus professionnels et les maires de Chalon-sur-Saône et de Mâcon partagent un même ressenti au vu des difficultés à monter le projet financièrement : « ce sera compliqué d’avoir deux sites en Saône-et-Loire », résumait Jérôme Chevalier, lequel souhaite évidemment que « Mâcon reste la priorité comme cela a été dit depuis le début », glissait-il au passage.
Il faut dire que la ville préfecture possède déjà une Maison des vignerons, construite sous l’impulsion du BIVB. Mais Chalon fait valoir actuellement ses investissements (600.000 €) dans sa Maison des vins de la Côte Chalonnaise qui se positionne clairement pour développer l’œnotourisme de sa côte viticole.
Le président du BIVB se devait donc de répondre : « il est clair que les portes d’entrées sont Beaune, Cité "mère", et Mâcon, dans mon esprit, c’est une certitude ! », tranchait Claude Chevalier. Habilement, il détournait un temps le problème en direction de l’Yonne, autour du choix entre Chablis ou Auxerre, mais « pas de Gevrey ou de Nuits-Saint-Georges » pour la Côte de Nuits... « La réalité est qu’il ne peut y avoir que trois Cités », concédait-il.
Pour autant, il ne fermait pas définitivement la porte à Chalon : « je vais rencontrer le maire de Chalon-sur-Saône qui se bat pour sa ville. D’ailleurs, si Gilles Platret récupère des subventions du Conseil départemental, on ne va pas l’en empêcher », souriait-il en direction de Jean-François Cognard, ancien viticulteur à Chaintré et récemment élu Conseiller départemental. Ce dernier précisait avoir l’intention de « se battre » si le Conseil de Saône-et-Loire lui en donne la mission pour défendre le projet de Cité des vins de Bourgogne.
Le président de la CAVB, Jean-Michel Aubinel cherchait à calmer les ardeurs de tous : « Le projet est de 18 à 20 millions d’€ et la famille "Viticulture" n’acceptera pas que le BIVB injecte plus de 3 millions d’€ dedans ». En effet, pour l’heure, seule la ville de Beaune pousse le projet. La Région doute et Jean-Michel Aubinel se disait « étonné » de voir que personne au BIVB n’avait encore sollicité les Conseils départementaux de Saône-et-Loire et de l’Yonne. « Ce sont des oublis importants qui m’agace toujours », lui qui soulignait n’avoir pas manqué de les rappeler au Comité permanent du BIVB où il siège.




« Belle » montée en gamme



Leslie et Laurent de l’agence de communication Pop&Sly à Crêches-sur-Saône ont présenté la nouvelle communication des vins Mâcon. L’union avait fixé deux objectifs : la montée en gamme et la mise en avant des 27 noms de communes de l’AOC régionale. Les deux communicants ont proposé « l’idée d’étoiles (vins, parcelles, communes, producteurs…) et de constellation, concept avec une haute valeur symbolique ». La constellation prenait alors la forme d’une grappe de raisins « épurée » et « stylisée » pour lui donner du relief. Le logo a également été retravaillé « pour être plus sobre et élégant ». Le tout dans des tons "or" et "argent", « plus naturels ». Les affiches et les plaquettes sont disponibles à l’UPVM.


« Ce n’est jamais évident mais on arrive à un beau résultat où on sent la montée en gamme et qui sort du traditionnel », se réjouissait tout le bureau de l’UPVM.