Tendance commerciale semaine 24-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Il y a un an, la tension commerciale était à son paroxysme entre éleveurs et acteurs de l’aval de la filière accusés de capter la majorité de la valeur ajoutée sur la viande. Le blocage des abattoirs et des GMS avait abouti à une revalorisation forcée des prix sur l’été, mais cette revalorisation a fait long feu, face à des opérateurs qui ont repris le pouvoir, confrontés à une consommation qui s’est écroulée sous les coups de boutoir des anti-viandes. Tout est à refaire, tant la situation des éleveurs s’est sérieusement dégradée en une année. La production n’est plus en phase avec la demande avec un impact important de l’embargo russe. Le prix de la viande a chuté de 0,30 à 0,50 €/kg de carcasse par rapport aux cours de juin 2015, alors que celui de la viande sur les étals n’a pas baissé, alors que les promotions quasi permanentes pour écouler la marchandise entraînent une perte de repère.
Conscientes des difficultés des éleveurs et soucieuses de revoir leurs magasins bloqués au cœur de l’été, certaines centrales d’achat ont signé des accords avec la profession pour assurer une meilleure valorisation des carcasses auprès de leurs éleveurs fournisseurs, avec toujours une recherche du local. Même s’il faut souligner ces actions, cela ne va pas résoudre le problème de fond, avec des distorsions de coûts de production énormes entre pays de l’Union européenne et une menace d’importation de viande outre-Atlantique.
Sur les marchés, l’activité est morose avec des acheteurs sans besoin particulier en cette période transitoire entre la fin de l’année scolaire, les soldes et le début des vacances d’été. L’Euro de Foot est entaché d’image de violence et le blocage de l’activité par les mouvements sociaux ne donne aucun signe positif à la consommation. Sans parler du temps… La demande est réduite dans les femelles de qualité bouchère avec des tarifs plus discutés. La tendance reste baissière dans l’ensemble des allaitantes de choix secondaire avec un tri sévère sur les vaches âgées. Les vaches médiocres se rapprochent des laitières. Dans ces dernières, les disponibilités sont suffisantes pour les besoins exprimés à la veille de la fin de l'année scolaire. Les industriels mettent la pression, même si les baisses restent mesurées. Les disponibilités en minerai sur le marché européen sont extrêmement importantes ce qui ne présage rien de bon pour les mois à venir. En jeunes bovins, le commerce tend à se réguler face un recul de l’offre, mais le climat commercial dans les femelles n’offre pas de perspective de hausse à court terme.

Bovins d’embouche et d’élevage
La pluie permet une belle production d’herbe, mais elle empêche sérieusement son ramassage et les foins pourrissent ici ou là. Certains éleveurs rentrent leurs animaux, d’autres commencent paradoxalement à manquer de fourrages. Les grosses structures qui ont des besoins de rotation pour l’approvisionnement direct des abattoirs restent présentes à l’achat, mais la tension sur les prix de la viande démotive les petits opérateurs. La commercialisation est plus calme avec des tarifs juste maintenus dans le bétail bien conformé, lourd ou proche de la finition. Les tarifs se dégradent en revanche pour le maigre de second choix, avec un tri très sévère dans les animaux légers et maigreux.

Broutards
L’offre de saison est moins soutenue et souvent plus hétérogène. La vente est fluide avec des tarifs convenables dans les mâles d’automne correctement vaccinés pour l’export. La vente est très calme avec des écarts de prix importants dans le second choix ou les animaux non-vaccinés. Dans les broutards lourds et les taurillons, l’offre saisonnière correspond aux besoins de nos clients italiens. Les tarifs se maintiennent sans difficulté dans la bonne marchandise. Dans les femelles, la vente reste assez régulière dans les bonnes laitonnes herbées de 350 à 400 kg, dont les cours sont stables. La demande espagnole reste peu soutenue dans la marchandise moyenne.

Veaux d’élevage et d’engraissement
Les intégrateurs ne manquent de rien et s’ils maintiennent leurs prix, les retards de sorties dans la viande commencent à peser sur la tendance. Le commerce est calme avec une reconduction des cours dans les lots de veaux frisons, montbéliards ou croisés laitiers convenables. L’arrêt des prises en charge par l’Etat des PCR au 1er juillet pourrait entraîner une tension sur le marché dans les gros veaux export. Dans les veaux de race à viande et les bons croisés, si les acheteurs se plaignent des retards de sorties, ils ne peuvent peser sur les prix, faute d’offre suffisante, notamment dans les bons veaux croisés charolais (jaune ou blanc bleu), frais, viandés et buveurs. La vente est plus sélective dans les croisés de second choix.

Ovins
L’équilibre offre/demande reste défavorable, avec une météo qui ne facilite pas la vente… Les tarifs se maintiennent pour les agneaux de qualité, mais l’ambiance reste morose dans le second choix. Dans les brebis, le commerce reste calme avec des prix stables.

Porcs

L’équilibre offre/demande est plus favorable malgré une météo et une actualité sociale qui ne favorise pas la vente. Le recul de l’offre et une très bonne demande de la Chine entraînent une tendance positive avec un recul du poids moyen sur le Marché du porc breton. Le cours progresse de +0,035 € du kilogramme sur une semaine à 1,326 € pour le 56 TMP et à 1,476 € pour le 60TMP (sans les primes de qualité).