Congrès des Jeunes agriculteurs
Promouvoir le métier ne s’arrête pas aux frontières

Publié par Cédric Michelin
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Le 48ème Congrès des Jeunes agriculteurs qui s’est réuni du 3 au 5 juin à Saint-Brieuc a réaffirmé les fondamentaux du syndicat sur l’installation, avec une dimension plus internationale marquée dans le rapport d’orientation et la préparation des Terres de Jim, finale mondiale de labour. Si un nouveau président a été élu, le nouveau bureau n’a pas l’intention de rompre la continuité.
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Le 48ème Congrès des Jeunes agriculteurs s’est achevé le 5 juin à Saint-Brieuc avec un conseil d’administration renouvelé et un nouveau bureau qui compte suivre les orientations amorcées par la précédente mandature puisque « les positions défendues par l’équipe précédente résultent d’un cheminement démocratique, elles traduisent la volonté du syndicat », a déclaré Thomas Diemer, nouveau président de Jeunes agriculteurs. Même si cela doit de temps en temps se traduire par des discussions animées avec la FNSEA dont le président Xavier Beulin a rappelé que cela n’avait pas empêché les deux syndicats d’avoir eu, avec l’équipe sortante, des combats « pour la plupart partagés » avec des succès à l’arrivée. Et ce, malgré « des dialogues difficiles, tendus, vifs, qui sont le propre du syndicalisme ». « Jamais le président de la FNSEA ne vous demandera de vous subordonner », a-t-il ajouté. Première priorité de JA rappelée par Thomas Diemer, le renouvellement des générations qui passe par « un accompagnement adapté de tous les porteurs de projet par tous les acteurs de l’installation, coordonnés ». Une table-ronde a permis d’échanger sur ce sujet en évoquant notamment les complémentarités possibles entre les niveaux européen, national et régional pour favoriser l’installation des jeunes. Si elle permet une meilleure prise en compte des diversités locales, la délégation aux régions du deuxième pilier de la PAC soulève la crainte d’un désengagement de l’Etat. Ces inquiétudes, les jeunes agriculteurs ont pu les manifester devant le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll venu conclure le Congrès et répondre aux questions de la salle. S’il a écouté avec attention les témoignages mécontents sur les sujets sensibles comme le loup ou Notre Dame des Landes, il a aussi rappelé son engagement à soutenir les installations. Le dernier CSO a notamment confirmé la prise en compte de beaucoup de préoccupations des JA. Interrogé sur le financement des installations et notamment le maintien des prêts bonifiés, il a ainsi exprimé sa volonté de « maintenir les outils existants en les adaptant pour qu’ils soient les plus efficaces possibles ». Stéphane Le Foll a également souligné l’importance des Points accueil installation, pour lesquels il souhaite renforcer les financements. Quant à la possibilité de transformer les EARL en GAEC pour la reconnaissance de tous les actifs, autre enjeu pour la profession, le ministre s’est montré moins enthousiaste. « La Commission européenne est réticente » explique-t-il. Sur ce point, Thomas Diemer a bien l’intention de « redonner foi au ministre », car « on est très attachés à cette position, importante pour l’installation ».


Reconnaissance des agriculteurs




Pour des politiques agricoles efficaces, la reconnaissance des agriculteurs reste également une priorité, rappelle également Thomas Diemer. Ce qui passe en France par la mise en place d’un registre de l’agriculture, au sujet duquel « on va vers la bonne solution », a expliqué Stéphane Le Foll. Mais ces combats ne doivent pas être menés uniquement dans le cadre français : en témoigne le rapport d’orientation adopté par Jeunes agriculteurs le 4 juin. Mettant en valeur « Une seule agriculture, celle des Hommes », le titre même du rapport l’universalité de la vision. Les JA défendent un modèle familial, excluant une agriculture de firme aux mains d‘investisseurs peu attachés au territoire et une agriculture de subsistance trop peu productive pour répondre à la demande alimentaire. Le caractère familial s’avère, pour les JA, le seul mode d’exploitation viable et durable, avec des chefs d’exploitation qui sont des agriculteurs passionnés et ancrés sur le territoire même quand ils connaissent des périodes difficiles. Le rapport reste volontairement large quant à la définition du modèle familial, pour le rendre accessible au-delà des frontières. JA souhaite en effet, à l’occasion des Terres de Jim en septembre 2014, organiser un Sommet mondial de jeunes agriculteurs qui signeront un manifeste en faveur de l’agriculture familiale. Ce document réunira les grandes orientations des jeunes agriculteurs du monde pour l’agriculture de demain. Une « ouverture aux autres » nécessaire pour « relever les défis qui nous attendent », selon Thomas Diemer. Les Terres de Jim, prochain rendez-vous clé de Jeunes agriculteurs, marquera la rentrée syndicale de 2014. Avec le soutien du ministre de l’Agriculture qui a rappelé son engagement dans cet évènement devant montrer « montrer le beau visage de notre pays, celui des jeunes agriculteurs et des jeunes agricultrices ».