Cave des Grands Crus Blancs à Vinzelles
Sélectionner ses marchés

Publié par Cédric Michelin
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Le 27 janvier à Vinzelles, lors de son assemblée générale, la Cave des Grands Crus Blancs annonçait à nouveaux de beaux résultats pour l’exercice clos au 31 juillet 2016. Après le record de vente de vins conditionnés lors de l’exercice 2014-2015, les marchés de la Cave évolue néanmoins. Pour encore mieux valoriser ses vins, sans toujours augmenter les prix, le Conseil d’administration a décidé d’arrêter volontairement un petit nombre de marchés pour mieux se recentrer sur d’autres plus favorables.
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28 médailles : même si la Cave des Grands Crus Blancs est habituée aux récompenses, le palmarès s’étoffe d’année en année. Les vignerons peuvent être fiers de leurs travail minutieux à la vigne et celle de l’équipe au chai, emmené par Jean-Michel Atlan. Les rénovations et investissement à la cave tendent vers toujours plus de qualité. Marqueur de ce changement d’époque, les dernières cuves en tôle émaillée ne sont plus. Ce coup de jeune se voit aussi à l’extérieur. La réfection des façades en est le symbole le plus visible.

Le soulagement d’avoir des VCI



Mais, certains - tout aussi stratégique - sont invisibles. Le changement du système informatique est de ceux-ci. Ainsi lors de la réception des vendanges, le quai possède non seulement un affichage des pesées mais surtout le nouveau système informatique permet aux coopérateurs d’obtenir un ticket d’apport plus informatif, et ainsi de sécuriser la traçabilité de l’ensemble. Ce dernier point est encore plus crucial avec la gestion « compliquée » des volumes complémentaires individuels. Cet exercice fut d’ailleurs le premier test « grandeur nature » pour mettre en œuvre ces VCI. « Mais quel soulagement de commencer les vendanges en se disant que l’on a déjà quelques hectolitres de vin de côté », rappelait Jean-Juillard Pinsard, le président de la Cave.

Montée en gamme



Au final, sur un chiffre d’affaires approchant les 5 millions d’€, la Cave a donc consacré 230.000 € aux investissements, soit 4% du CA. Le secrétaire, Yves Andreux constatait d’ailleurs que les frais de cave restaient, eux aussi, maitrisés à 70,7€/hl net, tout comme les charges de fonctionnement (-7 %). Au final, la récolte 2015 s’élève à 7.791 Hl (127,8 ha), en baisse de 5% en volumes et -7 % pour les superficies. Rien d’inquiétant.
Enfin, pour la récolte 2014 « définitivement » soldée, 416.000 € de compléments de prix ont été redistribués aux coopérateurs.
Avec « beaucoup de pincettes », le commissaire aux comptes (Révi-Est), Monsieur Garnier notait que le prix valorisé à l’hectolitre toutes AOC confondues est passé de 280€/hl en 2011 à 390€/hl en 2015.

Rémunérer plus



Pour autant, tout n’est pas rose et facile. Revers de la médaille, les marchés se complexifie avec la montée en gamme. La cave a baissé ses ventes – équivalent à 35.000 cols – par rapport au record de l’année comptable passée. En réalité, il s’agirait plutôt d’une baisse de « 13.000 cols », expliquait le président. Le Conseil d’administration avaient en effet « décidé d’arrêter un certain nombre de marchés de litres et de Bib à des grossistes » et ce, pour l’équivalent de 22.000 cols « perdus volontairement ». La Cave peut se le permettre puisque ses ventes « sont trop fortes » par rapport à sa production, sur l’appellation Mâcon notamment, qu’elle veut « mieux rémunérer » à ses adhérents. Jusqu’à un certain niveau s’entend. « Commercialement, nous devons être plus mordant », insistait le président. La concurrence augmente et pousse en ce sens.

Pas tous ces œufs…



Avec 90.000 cols, le circuit grande distribution reste « stable » et « n’évoluera que très peu » puisque la Cave « ne veut pas dépasser » les 100.000 cols avec son grossiste en GD. Dès lors, l’export est appelé à se développer, même si le caveau fonctionne toujours aussi bien. Le marché des Etats-Unis représente déjà 50.000 cols, après "seulement" trois années de prospection commerciale. Enfin, les ventes par correspondance via Internet sont en « forte augmentation » depuis la refonte du site web et la possibilité de payer en ligne.
Toutes ces décisions et bien d’autres sont dorénavant consigné dans un document retraçant la politique commerciale de la Cave. Le dernier chantier du président. Ne quittant pas la Cave mais souhaitant « soufflé » après 30 ans de responsabilités dans le monde associatif dont 20 ans dans le monde viticole, Jean Juillard-Pinsard ne se représentait pas en tant qu’administrateur renouvelable. L’ancien président, Michel Moreau le remerciait alors chaleureusement pour « son implication à la présidence de la Cave » et la salle l’applaudissait vivement. Emu, Jean-Juillard Pinsard « promettait de revenir plus tard », sans doute avec de nouvelles cordes à son arc. Elu dans la foulée par le Conseil d’administration, Richard Goyat est désormais le nouveau président d’une Cave solide.




La FCCBJ « fournisseur d’énergie »



La déléguée générale de la Fédération des caves coopératives de Bourgogne-Jura (FCCBJ comptant aussi 2 caves du Beaujolais), Marie-Odile Sorlier revenait sur l’actualité des caves coopératives. Un travail sur les statuts attend les administrateurs cette année. Si rien n’est encore arrêté pour l’instant, les coopérateurs seront certainement amenés à voter l’an prochain une résolution pour former leurs administrateurs. Car les dossiers sont de plus en plus nombreux et complexes comme en témoignait la liste des problèmes en cours de résolution : avoir droit au CICE, faciliter l’installation (conventionnement avec JA Bourgogne-Franche-Comté), améliorer l’agrément des vins (Siqocert/CAVB), avoir des réponses de l’administration fiscale suite à « l’explosion » des impôts forfaitaires de certains coopérateurs…

La FCCBJ a également mis à jour son site web et communique aussi sur les réseaux sociaux (@coopvinicolesBJ sur Twitter). Enfin, la Fédération a noué un partenariat avec un fournisseur d’énergie pour « proposer des tarifs plus légers » aux coopérateurs mais également aux salariés, retraités ou familles.