Tendance commerciale semaine 14-2017
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Positionnés une quinzaine de jours avec Pâques, les concours d’animaux de boucherie sont clos avec plus ou moins de succès (lire à ce sujet notre article sur le concours de Romenay en page 5 de cette édition). Les opérateurs étaient inquiets au regard des volumes présentés, pour une demande qui se montre moins active que ces dernières années. Malgré des tarifs en repli entre 0,50 et 1 € par rapport à l’an passé, la grande majorité des animaux a trouvé preneur à des cours satisfaisants. Les animations commerciales sont cependant très irrégulières avec toujours autant de succès pour les concours à forte notoriété, comme Autun et Romenay, qui fournissent des bassins de consommation privilégiée. Les concours qui bénéficient d’une forte implication de la boucherie traditionnelle sont les mieux placés, car la concurrence est toujours bénéfique même si les clients - en l’occurrence les éleveurs - sont souvent fidèles. La situation est en revanche plus tendue pour certains concours qui manquent de dynamisme commercial au niveau local (du à un manque d’acheteurs) et qui ont souffert dans les ventes comme dans les prix. Au niveau tarifaire, mise à part quelques grands prix de championnat qui ont dépassé les 10 €/kg de carcasse comme à Romenay, les tarifs attribués aux animaux primés restent très convenables, même s’ils sont moins élevés que ces dernières années. Sortis de ces Grands prix, les tarifs sont retombés dans une fourchette comprise entre 5 et 7 € du kilogramme, voire 8 €, en fonction de la notoriété de chaque concours. Dans les animaux moins bien classés, les prix se rapprochent nettement du commerce traditionnel.
Sur les marchés, la demande est très réservée dans les femelles de qualité du fait des concours d’animaux de boucherie. Le recul de l’offre sur les marchés permet néanmoins un maintien des prix dans les bonnes femelles charolaises. Les tarifs se maintiennent sans trop de difficulté dans les allaitantes de choix secondaire ou bas de gamme avec des disponibilités également en replis après la mis à l’herbe. En réformes laitières, l’offre couvre facilement les besoins des industriels pour ce début avril. Les tarifs se stabilisent dans les vaches holsteins ou montbéliardes. En jeunes bovins, malgré les livraisons pour Pâques, la demande italienne est peu soutenue. Les tarifs se maintiennent sur la France malgré une tendance à la baisse sur l’ensemble des places européennes, face à une consommation en repli, mais surtout qui s’oriente vers des produits plus basiques.

Bovins d’embouche et d’élevage

Les réserves d’eau du sol s’amenuisent rapidement et une bonne pluie ferait du bien aux prairies… Les mises à l'herbe se poursuivent, mais cela ne donne pas de tonus aux échanges dans le bétail maigre de qualité au regard porté sur la possible commercialisation de la viande dans les semaines à venir. Les importants engraisseurs - dont les besoins de rotation - restent réguliers se mettent sur la réserve et cherchent une stabilisation du prix du maigre lourd. La demande reste en revanche régulière pour le bétail de moyenne conformation ainsi que pour les laitières à finir à l’herbe.

Broutards
L’activité commerciale est assez soutenue dans les bons broutards de pré de moins de 350 kg avec des débouchés réguliers vers la France pour la repousse, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne ou Israël… Le placement à l’export nécessite toujours une vaccination dans les règles avec les contraintes de chaque pays. Les bons mâles charolais, limousins ou croisés retrouvent un peu de tonus, mais le placement est en revanche tendu dans la marchandise commune, légère, vieillie, souvent non vaccinée qui ne trouve que l’Espagne comme porte de sortie avec des tarifs peu soutenus. Dans les sujets plus lourds, la demande italienne reste peu soutenue avec des engraisseurs qui attendent les ventes de Pâques pour libérer de la place. La très bonne marchandise se maintient. La tendance reste en revanche assez lourde dans les sujets de moyenne conformation dont les prix restent très discutés. Dans les femelles, l’offre couvre très largement les besoins des marchés exports et les tarifs se dégradent sur l’ensemble des catégories.

Veaux d’élevage et d’engraissement
Avec le relèvement des prix au niveau de l’export, les disponibilités sont plus en adéquation avec la demande ce qui permet aux intégrateurs de stabiliser les prix dans les veaux frisons ou montbéliards. Ce meilleur équilibre entraine un recul de la demande dans les veaux croisés laitiers, blanc bleus ou allaitants d’entrée de gamme qui subissent un fort tassement des prix. Dans les veaux charolais, limousins ou croisés bien conformés, la tendance est également baissière avec une progression des vêlages de printemps.

Ovins
Les sorties de bergerie commencent à s’étoffer pour une demande qui tend également à se renforcer à l’approche des Fêtes pascales. Avec trois semaines de retard sur l’an passé, la qualité est souvent au rendez-vous. L’activité commerciale est assez fluide, mais cette concentration de l’offre sur quelques marchés limite la progression des prix. En brebis, la demande est pénalisée par une activité axée sur les agneaux dans les abattoirs.

Porcs

La modestie de l’offre peine à couvrir une demande croissante avec la mise en avant des produits à griller du fait du retour du beau temps. La demande export vers les pays tiers ne faiblit pas, ce qui a entraîné une nouvelle hausse sur le Marché du porc breton ce lundi, avec un cours qui franchit le cap des 1,5 € du kilogramme à 1,502 (soit + 0,040 € en une semaine).