Tendance commerciale semaine 21-2017
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Les rencontres “Made in viande” qui se sont déroulées la semaine passée (lire en page 5 de cette même édition) ont été des moments privilégiés pour la filière pour aller au-devant des consommateurs en plein doute face aux attaques des anti-viandes et des végétalistes. Le mal-être des éleveurs reste très perceptible lors de ces journées propices au contact humain. Ils défendent la qualité de leurs produits dans une filière la plus sécurisée au monde, faut-il le rappeler et quoi qu’en dise les détracteurs.
Au niveau des abatteurs, ils ne manquent de rien avec une nouvelle semaine écourtée. Le démarrage de la saison estivale sur la Côte-d’Azur est timide avec une clientèle qui profite pourtant d’une avant-saison très favorable.
L’évolution de l’offre dans les grandes enseignes est très diverse entre celles qui ont choisi un référencement “Cœur de gamme” au travers de la marque “Eleveur & Engagé” et qui proposent majoritairement des races à viande dans leur linéaire, et celles qui poursuivent la recherche du prix le plus bas avec, toujours, l’argument de la "défense du consommateur" (on pourrait presque y croire…). Mais, peu à peu, ce même consommateur prend conscience de la nécessité d’une juste valorisation des produits, bien qu’il n’ait aucun pouvoir sur la répartition des marges au sein de la filière. Depuis une quinzaine de jours, la FNB est très remontée contre les enseignes qui n’appliquent pas les tarifs “Cœur de gamme” (lire notre édition précédente). Et les éleveurs entendent bien ne pas attendre trop longtemps avant de retourner “mettre la pression”…
Sur les marchés, l’offre est un peu plus étoffée en ce début de semaine, mais les abattoirs ne montrent pas d’entrain du fait d’une nouvelle semaine écourtée. Le retour de températures plus favorables devrait être plus favorable à la consommation de grillades et, à ce sujet, la traçabilité de la viande dans les brochettes de bœuf va devenir un sujet de pointe pour les éleveurs… Comme chaque année, c’est la valorisation des avants qui sera au cœur des préoccupations des abatteurs, avec des centrales d’achat qui font pourtant de belles marges sur les produits transformés. L’activité de la semaine se montre un peu plus régulière dans le bétail d’entrée de gamme, notamment dans le centre du pays. Les échanges restent calmes dans les femelles haut de gamme ou de qualité bouchère, mais pour des tarifs sans changement. Dans les réformes allaitantes de choix secondaire, la pression se détend légèrement dans le Centre du pays avec des tarifs qui se rapprochent de ceux pratiqués sur le Grand Ouest. Les premières sorties d’herbage font leurs apparitions, ces animaux devraient avoir la préférence des abatteurs dans les prochaines semaines pour leur qualité d’engraissement. Dans les réformes laitières, les tarifs se maintiennent pour cette semaine écourtée de l’Ascension. En jeunes bovins, l’équilibre offre/demande n’apporte pas de mouvement tarifaire. Quelques pays réussissent à écouler leurs JB sur le Maghreb et les pays arabes en vue du prochain Ramadan, mais les efforts faits par les exportateurs français n’ont manifestement pas le soutien nécessaire de l’Etat et de l’administration au regard de ce qui se passe en Espagne…

Bovins d’embouche et d’élevage
Le recul saisonnier de l’offre permet une activité assez régulière dans le bétail à finition rapide, car la pluviométrie et le retour de la chaleur devraient permettre une bonne tenue des prairies pour quelques semaines. La demande est très prudente dans le bétail plus long à finir sur l’été.

Broutards
Le commerce est très fluide avec des tarifs fermes dans les bons mâles charolais d’automne vaccinés. La demande est également soutenue dans les plus lourds avec une préférence pour les mâles et femelles herbés. La demande est régulière pour les mâles convenables à destination de l’Espagne, mais le placement reste en revanche difficile pour la marchandise maigreuse. Dans les femelles, la vente est normale avec des cours sans changement dans les bonnes laitonnes charolaises vaccinées et exportables sur l'Italie ou indemnes d'IBR à garder en France. Les échanges restent tendus dans les plus communes destinées au marché espagnol.

Veaux d’élevage et d’engraissement

Le jeudi férié de l’Ascension en fin de semaine reste perturbant avec des mises en place qui vont se concentrer sur le début de semaine. L’activité est assez soutenue avec une offre saisonnière qui reste mesurée, même si les vêlages de printemps plus nombreux sont observés dans certaines régions. La tendance est à la fermeté des prix dans les veaux frisons et abondances avec des intégrateurs qui peinent à garder la maîtrise du marché. La fermeté des prix se poursuit faute d’offre suffisante dans les montbéliards du Sud-Est. Les croisés se stabilisent par le manque de veaux laitiers. La vente est régulière avec une bonne tenue des prix dans les veaux charolais ou les bons croisés viandés U de conformation, mais les ordinaires restent suffisamment offerts et les tarifs demeurent discutés.

Ovins - Agneaux
Le recul de la demande est aggravé par le férié de l’Ascension et le pont lesquels perturbent l’activité des abattoirs. Néanmoins, le beau temps annoncé pour ce long week-end devrait être favorable aux grillades. Le déséquilibre offre/demande engendrée par les sorties de lacaunes pèse sur la tendance avec une nouvelle dégradation des prix dans les agneaux. En brebis, l’offre reste excédentaire pour les besoins du moment, ce qui entraine un nouveau tassement des prix.

Porcs

L’activité est de nouveau perturbée par une semaine écourtée. La météo est pourtant plus favorable et les autres marchés de l’Union européenne se tiennent mieux. Le prix se tasse de 0,011 € du kilogramme sur le Marché du porc breton à 1,475 €.