Lait'lite 71
Savoir pousser les portes de l’avenir…

Dans le milieu laitier saône-et-loirien, Lait'lite 71 et les deux syndicats de race continuent de rassembler les plus passionnés des éleveurs. Si chacun connaît des hauts et des bas tant la mobilisation se montre parfois fluctuante, de belles manifestations naissent de cet enthousiasme et la qualité génétique des troupeaux du département s’expose parfois sans complexe sur les podiums nationaux.
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Le 24 mars dernier, Lait'lite 71 et les syndicats de race Holstein et Montbéliard faisaient assemblées générales communes à Pierre-de-Bresse. La réunion était suivie de la visite de l’exploitation de la SCL de la Sigraie, l’élevage de Sarah et de Julien Gandrey. Ce jeune couple est à la tête d’un troupeau de 50 Prim’holsteins produisant 9.894 kg de lait par an et par animal, ce qui en fait le meilleur élevage laitier de Saône-et-Loire en production de lait brut (nous y reviendrons plus en détails dans une toute prochaine édition). Un témoignage plein de fraîcheur, plaidoyer d’une technicité maîtrisée qui cadrait particulièrement bien avec l’esprit des syndicats de race et de l’association de promotion Lait'lite 71 (1).

Des jeunes qui donnent l’exemple


En dépit d’un manque de mobilisation chronique de la part des éleveurs laitiers vis-à-vis de leurs races et des concours, il est des jeunes qui continuent de se démener pour faire vivre ces syndicats et faire naître des manifestations. C’est le cas d’Aurélien Colas, le président de Lait'lite, de Cédric Galloche, celui du syndicat montbéliard et de Guillaume Janiaud, celui du syndicat Holstein. Le cas de ce dernier est sans doute le plus représentatif. Bien qu’ils ne représentent qu’un quart des laitières du département, les éleveurs de "vaches noires", pourtant bien discrets en Saône-et-Loire, demeurent parmi les plus investis techniquement parlant dans ce département. Mais cet investissement ne déborde malheureusement guère sur les concours et autres festivités. Le 15 janvier dernier, une poignée d’éleveurs de Prim’Holstein a pourtant décidé de relancer leur syndicat. Objectif : réunir à nouveau un groupe, créer une dynamique et faire des animations techniques avec le syndicat homologue de l’Ain.
Pourtant très majoritaire en Saône-et-Loire, la montbéliarde souffre d’une situation moins enthousiasmante. En dépit des efforts de leur animateur racial, les éleveurs montbéliards voient leur syndicat « s’endormir », regrettaient de concert Cédric Galloche et Aurélien Colas. Un appel à de nouveaux administrateurs est lancé. « Les portes de l’avenir sont ouvertes à ceux qui savent les pousser ! », lançait Aurélien Colas citant Coluche.

Gen&Tech : trois jours de festivités et 7.000 visiteurs


Les portes de l’avenir, les éleveurs de Lait'lite 71 ont montré qu’ils étaient bel et bien capables de les pousser lors du salon Gen&Tech de Chalon-sur-Saône au printemps 2014. Après une première tentative à Charolles qui avait manqué de visiteurs, cette seconde édition de Gen&Tech a fini par trouver son public à Chalon avec près de 7.000 personnes. Une réussite y compris dans le fait d’avoir su rassembler toutes les productions du département durant trois jours de festivités. Portée par Lait'lite 71, l’organisation de ce Gen&Tech 2014 n’aura pas été une mince affaire. De 50.000 € à Charolles en 2012, la manifestation est passée à un budget de plus de 140.000 euros pour Chalon ! Un budget que l’association est parvenue à équilibrer grâce à ses nombreux partenaires, sans oublier une bonne dose de générosité et de bénévolat des techniciens et des éleveurs eux-mêmes. Pour mémoire, Gen et Tech 2014 rassemblait une quarantaine de stands, une quarantaine de bovins charolais, 35 holsteins, 50 montbéliardes et de nombreuses autres races ou espèces sans oublier les productions végétales également représentées… Aidé par les élèves du Lycée de Fontaine, les organisateurs ont imaginé de nombreuses animations (formation de jeunes meneurs, défilé dans les rues de Chalon, concours de jeunes présentateurs, présentation de génisses par les enfants…). Forte de ce succès, Lait Lite 71 entend bien « inscrire cette manifestation dans le territoire et dans le temps », confiait Robert Chaumont, président de Gen et Tech et d’Elvanovia. La manifestation devrait désormais se fixer durablement dans la plus grosse ville du département et sa prochaine édition est déjà à l’étude pour 2016, assurait Robert Chaumont.

(1) Lait'lite 71 réunit les deux syndicats de race Holstein et Montbéliard, la chambre d’agriculture, Saône-et-Loire Conseil élevage et Elvanovia.

Paris, Epinal, Besançon, Rennes, Saint-Flour…

La Saône-et-Loire laitière sur tous les rings de France !



En 2014, l’association Lait Lite 71 a connu une année riche en manifestations, cela malgré une érosion significative et préoccupante des subventions, signalait l’animateur Pascal Quignard. Comme chaque année, l’élevage saône-et-loirien était représenté à Paris, puis à Eurogénétique Epinal. Au Montbéliard Prestige de Besançon, trois vaches du département sont montées sur le podium (une Gaec du Bois Chavet et deux au Gaec de la Noue). Pour la première fois cette année, la Saône-et-Loire a participé au National Prim’Holstein près de Rennes. Elle était également au Show Open génisses de Saint-Four avec neuf animaux dont une montbéliarde, appartenant à Xavier Cadot, qui s’est classée « réserve ». A Gen et Tech, le Gaec de la Noue remportait le titre de championne jeune.



Montbéliardes

Gros contributeurs au schéma de sélection



Avec 7.465 kg de lait produit par vache et par an en 2014, les montbéliardes de Saône-et-Loire ont donné environ 80 kg de lait de plus qu’en 2013. Ce chiffre les place 500 kg plus haut que la moyenne nationale. Deux montbéliardes sur trois sont aujourd’hui inséminées avec des semences de taureaux génomiques et la semence sexée continue de gagner du terrain. Elle devrait atteindre 19% en 2015. La Bourgogne (pour ne pas dire la Saône-et-Loire) continue d’être un gros contributeur à la création génétique raciale. 42 embryons ont été collectés en zone Bourgogne d’Elvanovia, tandis que 196 y étaient posés. La région a également vu une centaine de ses mâles montbéliards génotypés dont 13 ont été « validés », détaille Pascal Quignard. Côté femelles, ce sont plus de 550 individus qui ont été génotypés en zone Bourgogne. Pour 2015, Umotest et Elvanovia se fixent un objectif de milles femelles génotypées, annonce l’animateur racial. 2014 aura été marquée par la montée en puissance de la nouvelle station de donneuses permanentes d’embryons Umotest. Nouveau moteur du schéma de sélection, le programme « Génumo intense » reposera sur la procréation et la collecte de 4.000 embryons par an par 130 génisses pensionnaires. Embryons qui seront mis en place chez des « partenaires créateurs et receveurs ». A ce jour, 83 embryons ont été posés dans le cadre de Génumo Intense, issus de 29 montages génétiques différents. Les premiers embryons sont nés, signalait pascal Quignard.



Prim’Holstein

Performances dans la moyenne nationale



Après avoir pas mal progressé en 2010 et 2011, les Prim’Holstein de Saône-et-Loire sont désormais à plus de 9.100 kg de lait de moyenne de production. Cette hausse est liée à une amélioration conséquente du niveau génétique qui les rapproche de la moyenne de production nationale. Il demeure que ces performances ont tendance à s’éroder au-delà de la première lactation. Preuve selon les techniciens de Saône-et-Loire Conseil élevage que si le niveau génétique n’est plus le facteur limitant, des efforts sont encore à faire au niveau des conditions d’élevage. En race Holstein, les taureaux génomiques concernent désormais deux vaches sur trois et ils continuent de se substituer aux taureaux polygéniques. « Equilibre, lait et santé » sont les packs de semences génomiques les plus demandés.