Ray-grass italien en dérobé
La bonne stratégie de récolte

Pour récolter un fourrage de qualité, deux stratégies étaient possibles cette année : une seule coupe avant le 15 avril pour une récolte abondante et équilibrée ou deux coupes (fin mars et fin avril) pour récolter un fourrage très riche en énergie et en MAT. Détails avec Acsel.
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Pour la seconde année, Acsel a sélectionné en Bresse de l’Ain et de la Saône-et-Loire des parcelles de prairies temporaires semées en Ray-grass italien (RGI) en dérobée pour connaître l’évolution des valeurs analytiques et alimentaires des fourrages.
Les premiers prélèvements ont débuté le 5 mars. Avec des semis précoces en 2015, une croissance soutenue par un hiver doux, les RGI étaient alors plutôt en avance de développement à la sortie de l’hiver. A partir de début mars, les conditions sont devenues plus hivernales avec quelques gelées et de la pluie.
Le 10 mars, la parcelle en suivi passait déjà le stade 1er nœud, avant même de recevoir un premier apport azoté, lequel a été effectué le 1er mars (50 unités). La minéralisation a été importante cet hiver, aussi la plante n’attendait plus qu’un peu de chaleur. Le volume sur pied à cette période était de l’ordre de 2 tMS/ha, associé à des valeurs alimentaires élevées.

Un développement lié aux reliquats azotés


Le développement des RGI est très dépendant des reliquats d’azote de la culture précédente. Dans une même exploitation, deux parcelles semées le même jour, avec le même mélange RGI-Trèfle violet (TV) et la même fertilisation (30m³ lisier, 60 unités d’azote début mars), présentent une seule différence liée à la nature du précédent : maïs ensilage ou blé. Le maïs n’a pas valorisé l’urée apportée en juin 2015, absorbée par le RGI, lequel est très développé, alors que le blé a eu un cycle de culture classique et le reliquat disponible pour la culture suivante est faible, entraînant une croissance hivernale faible.
Le 20 mars, première coupe pour la parcelle en suivi. Le rendement était alors de 2,7 tMS/ha. Les autres parcelles ensilées dans la même période présentaient des rendements hétérogènes, lesquels variaient surtout en fonction des précédents. Les prélèvements ont continué sur plusieurs semaines.

Avril favorable à la récolte de bons fourrages


Du 20 mars au 15 avril, les températures douces et la pluie alternant avec des passages ensoleillés rendaient les conditions idéales pour une croissance optimale des RGI.
La plante se structure à cette période, avec une consommation de sucres solubles au profit de la cellulose contenue dans les tiges. L’épi était à 15 cm et les valeurs analytiques restaient très élevées (matières azotées totales et énergie). Le volume sur pied progressait et se situait aux alentours de 3,7 tMS/ha. Ce fut le meilleur compromis pour concilier rendement important et valeur nutritive intéressante.
Vers le 20 avril, les deuxièmes coupes démarraient. Il s’agissait de RGI qui ont été fauchés courant mars, présentant 4 à 6 semaines de repousses. Le stade de ces deuxièmes coupes était proche de l’optimum, avec un épi à hauteur de 15 cm, synonyme de valeurs alimentaires élevées sur l’échantillon témoin : 21,2 % MAT, 18,8 % CB, 80,8 % dMO et 13,0 % de sucres.

Les courbes d’évolution des valeurs analytiques montrent deux périodes clés.
 A partir du 24 mars, l’épi des RGI dépassait le 1er nœud. La teneur en cellulose et en NDF augmentait de 18 %. Cela faisait chuter les valeurs énergétiques calculées (UFL).
 Après le 7 avril et l’épiaison, c’était la teneur en matières azotées qui diminuait le plus. Les PDI perdent 10 % de leur valeur en 10 jours.

Insérer ici les quatre graphiques


Cette année, la période de récolte pour obtenir les valeurs alimentaires les plus élevées était avant fin mars, mais avec un rendement limité à moins de 3 tonnes de matière sèche. A ce stade, l’ensilage valait 1 UFL et 110 PDI. Quatre semaines plus tard, une 2ème coupe était possible avec des valeurs nutritives équivalentes et 2 à 3 tonnes de MS de rendement. Vers mi-avril, les valeurs alimentaires étaient inférieures de 10% en PDI mais restent élevées en UFL. Le rendement total était proche de 5 tonnes de MS.
Pour récolter un fourrage de qualité, deux stratégies étaient possibles : une seule coupe avant le 15 avril pour une récolte abondante et équilibrée pour les animaux ou deux coupes (fin mars et fin avril) pour récolter un fourrage très riche en énergie et en MAT.