Domaine des Poncétys à Davayé
Exempl’aire

Publié par Cédric Michelin
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Avec l’accompagnement de la Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, une nouvelle aire de lavage a vu le jour sur le site de l’exploitation à Davayé, le Domaine des Poncétys. Cette aire a pour but de répondre aux objectifs techniques et environnementaux tout en respectant la réglementation en vigueur en matière de gestion des résidus de traitements. Un bel exemple à suivre…
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Le besoin d’aménager une aire de lavage et de remplissage des pulvérisateurs au Lycée viticole Lucie Aubrac est né d’une volonté d’améliorer la gestion des effluents phytosanitaires d’origine viticole. En effet, le Lycée, déjà pilote sur de nombreux projets, souhaitait à nouveau « montrer l’exemple », explique Robert Martin, son président. L’occasion alors d’optimiser le rinçage du matériel de traitement et de maitriser ainsi les risques de pollutions ponctuelles pouvant provenir de cette pratique.
Le projet a prévu l’installation d’une plate-forme de lavage et de remplissage couverte. Elle devra être en mesure de traiter la totalité des effluents produits chaque année pour un pulvérisateur. Elle comprend un système de tri et d’orientation des eaux ainsi qu’un dispositif de traitement phytosanitaire du type Héliosec (voir encadré). La plate-forme sera située sous le hangar de stockage.
Outre le confort qu’elle apporte lors des opérations de lavage et de remplissage, la couverture de l’aire évite d’avoir à traiter les eaux pluviales, réduisant ainsi les manipulations parfois sources d’accidents. Il sera néanmoins possible de séparer les eaux propres (issues d’autres lavages comme les eaux blanches de l’exploitation caprine) des eaux contaminées (issues du lavage de pulvérisateur). Ces eaux seront déshuilées avant d’être rejetées dans le milieu. L’accès à l’aire sera également facilité par une grande ouverture et la possibilité de manœuvrer dans la cour.
En outre, la proximité du local phytosanitaire est synonyme de confort dans la manipulation des produits et donc de maitrise des risques pour les opérateurs.

Bon pour l'environnement



C’est un des critère qui a permis d’arrêter l’emplacement, en plus des préconisations classiques : terrain plat, raccordement possible au réseau d’eau et électricité et protection possible de l’aire (murs et toiture).
L’objectif était clairement de maitriser au maximum les impacts environnementaux du projet. Pour cela, il a fallu anticiper et calculer les risques de débordement de la cuve. Le volume d’effluents à traiter a été estimé ainsi : (litres d’eau par lavage) x (nombre de traitement/an) = volume d’effluent à traiter/an. Soit en moyenne sur l’aire de Davayé : 2 m3 d’effluents phytosanitaires traités. De plus pour protéger le réseau d’eau, comme le prévoit la loi, une cuve intermédiaire de remplissage a été prévue. La récupération des eaux de pluie également. Ce qui est positif pour optimiser les ressources en eau…





Respect des normes et prescriptions minimales :



- Présence d’un séparateur d’hydrocarbures (Code de l’Environnement, Art R211-60) de classe I (niveau de rejet < 5mg/l) pour le rejet des eaux claires dans le milieu naturel
- Présence d’un dispositif de traitement des phytosanitaires agréé par le Ministère de l’Ecologie (arrêté du 12 septembre 2006)
- Distances minimales respectées de la cuve de stockage des effluents phytosanitaires par rapport aux habitations et aux points sensibles (arrêté du 12 septembre 2006)
- Distances minimales respectées du bac Héliosec® par rapport aux habitations, aux points sensibles et aux lieux de travail
- Présence d’une dalle étanche résistante aux attaques chimiques et capable supporter une charge importante. La surface de la dalle est d’environ 75 m2 pour une épaisseur comprise entre 15 et 20 cm
- Présence d’un dégrilleur / décanteur




Zoom sur le dispositif Heliosec


Le procédé est basé sur la concentration des substances actives par déshydratation naturelle. La partie liquide est évaporée sous l’effet du soleil et du vent pour ne laisser que les résidus solides (gérés comme déchets dangereux).
Le dispositif est constitué d’un bac numéroté polyéthylène double enveloppe et d’un auvent. L’ensemble est installé dans une zone favorable à la déshydratation. La bâche fine servant à récupérer les résidus secs en fin de cycle sera détruite dans un centre agréé et remplacée chaque année.
Compter environ 100 euros de frais d’entretien par an. Avec un investissement de départ raisonnable (environ 4.000 euros) et plusieurs avantages (simplicité d’utilisation, peu de manipulations, grosse capacité de rétention), l’Héliosec apparaît comme une solution de traitement adaptée aux aires de lavage individuelles en Sâone-et-Loire.