Prédation loup
Le loup en Saône et Loire... "ça suffit, il va falloir arrêter les conneries...!"

Laurent Guillaumé - info-chalon.com
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Jean-Paul Celet, le préfet référent sur le plan national d'action sur le loup, était aux côtés du Préfet de Saône-et-Loire le 8 novembre au soir à Chalon-sur-Saône. Et face aux professionnels et parlementaires, le ton est monté.

Le loup en Saône et Loire... "ça suffit, il va falloir arrêter les conneries...!"
Crédit photo : info-chalon.com

À la veille d'une grande réunion nationale, réunissant une soixantaine de préfets sur la question du loup, Yves Séguy, a souhaité réunir tous les acteurs du dossier loup en Saône-et-Loire. Avec un niveau de prédation inégalé sur le territoire départemental, l'exaspération des éleveurs a atteint son paroxysme. 

Représentants de la FDSEA ou de la Chambre d'Agriculture, n'ont pas mâché leurs mots à l'adresse des services de l'État. Mais ce sont Jérémy Decerle, député Européen et ancien Président des jeunes agriculteurs et le député Rémy Rebeyrotte qui auront été les plus véhéments face à une situation qu'ils jugent "incompréhensible et inadmissible". Face au droit administratif de tuer ou ne pas tuer le loup, "ça suffit, faut arrêter les conneries" pour Jérémy Decerle. Qui poursuit : "je vous aime bien, j'aime bien ces réunions, mais à un moment, faut avancer et apporter de vraies solutions au lieu de tourner en rond. Il faut tuer le loup, ni plus ni moins" a enfoncé le clou, Rémy Rebeyrotte, lui aussi remonté face aux inerties sur ce dossier. "Ça devient inadmissible et inexplicable auprès des éleveurs".

Le loup localisé sur une zone de 40 X 20 kilomètres

Les agents de l'OFB sont unanimes. Le(s) loup(s), parce que l'éventualité de la présence de deux loups semble de plus en plus possible, semblent avoir été localisés sur un secteur précis, entre Villeneuve-en-Montagne et Morey. Une zone pour autant particulièrement vaste qui s'étend sur 40 kilomètres par 20, jusqu'à la limite de la Côte-d'Or. L'OFB a dressé une cartographie exacte même si les contours restent encore à affiner. 

Le ton est monté, un peu plus haut, lorsque Jérémy Decerle, a pointé les inepties administratives entre un loup qui attaque, qui observe, et le droit ou pas d'intervenir en fonction d'une parcelle déjà attaquée ou pas. Des situations administratives qui ont profondément agacé l'élu européen, " à un moment, il faut arrêter de se poser des questions et le tuer. Peu importe les moyens et les conditions. On est le 2e département le plus touché en France". Au total, ce sont 298 "victimes" imputées au loup en Saône-et-Loire depuis le début de l'année et 200 constats réalisés par les agents de l'OFB. 

Une action d'ampleur à coordonner

Les propos de la DDT ont suscité l'agacement de Benoît Regnault, au titre de la FDSEA. "On a une douzaine d'agriculteurs qui ne jouent pas le jeu et ne mettent pas en place les filets anti-loup" a lancé Jean-Pierre Goron, directeur de la DDT 71. Des propos qui ont fait bondir les élus de la FDSEA et de la chambre d'agriculture de Saône-et-Loire, "vous poussez à la radicalisation de certains mais ils ne sont qu'une minorité. Vous ne pouvez en faire une généralité. Vous devez comprendre que c'est l'équivalent de 3 ou 4 exploitations ces prédations. Est-ce que la Saône-et-Loire peut supporter la disparition de quatre exploitations par an ? La cohabitation avec le loup est impossible dans nos territoires d'élevage, il faut le dire clairement et l'affirmer. On ne peut pas jouer sur les mots. On ne pourra pas continuer sur ce niveau de prédation". Une manière de rappeler aux services de l'État leurs responsabilités dans le dossier loup. 

Face à une situation compliquée, le référent national du loup, a demandé du temps. "On a la bonne stratégie. Elle va fonctionner. Il faut juste un peu plus de temps" a lancé Jean-Paul Celet. Il annonçait la mobilisation à 100% de la Brigade mobile d'intervention de l'OFB. Sensible au sujet, le Préfet de Saône-et-Loire a pris l'engagement d'acter une action d'ampleur face aux prédations du loup. Une action qui ne pourra se faire qu'avec la pleine et entière participation de tous les acteurs. De toute évidence, les jours sont comptés pour le prédateur...