Crise de l’élevage
Le soutien des banques est opérationnel

Publié par Cédric Michelin
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Les ministres de l’Economie, des Finances et de l’Agriculture ont réuni les banques, la BPI et la Médiation du crédit le 28 juillet pour mettre en œuvre les dispositifs d’appui aux éleveurs en difficulté, dans le cadre du plan de soutien à l’élevage.
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C’est, d’après le ministre des Finances Michel Sapin, dans un « très bon état d’esprit » et avec une « volonté de mobilisation » que s’est déroulée la réunion concernant les modalités techniques de mises en œuvre du plan de soutien à l’élevage avec les banques, la Banque publique d’investissement (BPI) et la Médiation du crédit, le 28 juillet à Bercy. Pour Michel Sapin, il s’agissait de « mettre en place les processus pour répondre aux cas les plus graves », à l’approche d’une période traditionnellement très difficile pour les éleveurs, de septembre à novembre. Outre le ministre des Finances, les ministres de l’Economie et de l’Agriculture étaient également présents. Pour faire face à la situation critique de l’élevage, Stéphane Le Foll « ne veut pas refaire ce qui a été fait, avec des prêts bonifiés ou de trésorerie qui cinq ans après doivent être remboursés ». Le dispositif s’appuie sur les cellules d’urgence départementales qui réunissent les services de l’Etat, les centres de gestion et les banques, avec deux nouveaux acteurs, la Médiation nationale du crédit et la BPI, précise le ministre de l’Agriculture.

Une réponse « pragmatique et durable »



Pour les éleveurs en difficulté, les durées de remboursement des crédits pourront ainsi être allongées, permettant de baisser les mensualités. Pour les cas très spécifiques, notamment les exploitants ayant récemment investi, les jeunes agriculteurs ou les jeunes investisseurs, il sera possible de reporter un an d’annuités en fin de tableau. Le ministre de l’Economie Emmanuel Macron considère la réponse comme « rapide, pragmatique et durable ». Rapide, car les mesures sont opérationnelles dès cette semaine, ce qu’a également souligné la BPI. Pragmatique, car elle ne nécessite pas la mise en place de grands dispositifs spécifiques : il existe déjà aujourd’hui un fonds de la BPI permettant de faire du crédit à court terme, des dispositions ont été prises pour l’adapter à l’élevage. Ainsi, la limite de 750.000 € de chiffre d’affaires nécessaire pour en bénéficier est supprimée, tout comme celle des trois ans d’ancienneté minimum. Par ailleurs, les garanties offertes par la BPI sur ces prêts pourront aller jusqu’à 70 % au lieu de 50 % habituellement. Ces garanties s’appliquent sur des en-cours existants, il ne s’agit pas de nouveaux crédits ce qui selon les ministres, correspond à la demande des agriculteurs. Interrogé sur une titrisation possible de la dette, Michel Sapin a d’ailleurs fait remarquer que le problème actuel n’était pas de mieux savoir faire des prêts aux agriculteurs, objectif de la titrisation, mais de permettre aux agriculteurs actuellement endettés de pouvoir faire face à leurs prêts. Pour Emmanuel Macron, l’allongement des mensualités permet aux éleveurs de « se re-projeter dans l’avenir et de prendre des décisions de long terme ». Le ministre de l’Economie a également rappelé le « volet offensif », qui permet de faciliter la modernisation des exploitations via les appels à projets du Programme d’investissements d’avenir (PIA), les 20 millions d’euros destinés aux abattoirs du futur, et les 50 millions d’euros supplémentaires débloqués pour la modernisation.