Gestion des intercultures
Bon à rappeler…

Quel qu’est été le résultat des moissons, celles-ci sont dans la plupart des cas derrière nous. Et il nous faut déjà penser à la prochaine campagne. Rappel par Arvalis des objectifs agronomiques à prioriser pour les déchaumages cet été.
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Les conditions particulières de l’année doivent être prises en compte dans les opérations de travail du sol mises en œuvre lors de l’interculture 2016. Pour atteindre les objectifs agronomiques prioritaires selon les situations, passage en revue des matériels les plus adéquats.

Faire lever un maximum de graines !


Au regard de l’importante pression des adventices en cultures constatée cette année, celles-ci vont grainer avant ou pendant la récolte, conduisant à une forte présence de graines viables au sol.
Parallèlement, la proportion anormalement élevée de petits grains dans les récoltes augmente également le pool de graines indésirables.
Aussi, la réalisation de faux semis (travail superficiel de 2 à 3 cm, bien émietté et rappuyé) permet-il de faire lever ces repousses ou adventices durant l’interculture et ainsi de limiter leur population pour la culture suivante.
Pour une bonne efficacité, il faut éviter que le lit de semence soit trop sec et répéter les passages car des phénomènes de dormance peuvent alors limiter les germinations des adventices lors des premiers passages…
Comme le montre le tableau ci-dessous, les outils à privilégier sont ceux capables de travailler sur quelques centimètres uniquement et de produire suffisamment de terre fine. On privilégiera donc les herses de déchaumage, les bêches roulantes, les vibro-déchaumeurs ou encore les déchaumeurs à disques indépendants réglés ou conçus pour ce travail.

Un désherbage mécanique efficace


Dans un deuxième temps, il convient de détruire mécaniquement les adventices et les repousses en utilisant des outils qui travaillent toute la largeur (pas de bandes de sol non travaillées) et surtout en intervenant avant 2 à 3 jours sans pluie pour dessécher les plantes. Ces conditions météorologiques sont primordiales à la réussite de l’opération, il est toutefois assez facile de trouver un créneau favorables en août ou septembre.
Pour réaliser un travail sur toute la largeur, il est très simple de s’assurer de la réussite avec des outils à dents (pas entre dents, largeur des pattes d’oie ou ailettes et chevauchement) et d’y remédier si besoin (changement des pièces usées, vérification du bon serrage des brides et position des dents). Lors d’une destruction mécanique, on cherchera si possible à laisser les adventices ou repousses à la surface pour éviter leur repiquage et favoriser leur dessiccation. Cela se traduit la plupart du temps par des rouleaux barres, tubes ou à lames de ressort et éventuellement des peignes en supplément.

Tableau : Les aptitudes agronomiques des principaux outils de déchaumage

Restructuration du sol : décompactage ou pseudo-labour ?


Le passage des moissonneuses-batteuses, le pressage et le ramassage des pailles, mais aussi le trafic des bennes dans les parcelles sont autant de sources potentielles de compaction. Surtout sur des sols humides, ce qui a été le cas la plupart du temps cette année.
Et si certains passages sont certes évitables (bennes par exemple), d’autres sont incontournables (moissonneuse-batteuse).
Là encore, l’humidité de profondeur plus importante qu’à l’accoutumé risque au final de provoquer des phénomènes de compaction, potentiellement préjudiciables aux cultures suivantes. Le travail profond peut permettre, si besoin, de corriger ces problèmes de structure. Au préalable, attention à bien observer l’humidité du sol : même si le sol est sec en surface, les horizons plus profonds peuvent être encore humides, notamment dans les sols lourds.
Il faut garder à l’esprit qu’un travail profond sur un sol insuffisamment ressuyé va se traduire par des phénomènes de lissage en profondeur et par la formation de lards et de mottes en surface, sans atteindre l’objectif de fissuration.
Plusieurs possibilités existent pour restructurer les horizons tassés. Un passage de décompacteur permet d’ameublir le sol en profondeur, par un phénomène de fissuration mais sans mélange des horizons. Dans ce cas, des passages superficiels ultérieurs seront utiles pour préparer le lit de semence de la culture. Le pseudo-labour est aussi un moyen de fragmenter le sol en profondeur, tout en y associant un mélange de terre et de résidus sur une profondeur importante (voir figure ci-dessous). Les cultivateurs à 2 ou 3 rangées de dents peuvent, avec le réglage adéquat, réaliser ce type de travail (cf. tableau).


Figure : Les types de travail profond avec les modes d’actions associés




Et aussi…
Perturber et déranger les limaces


A la faveur d’un climat humide, de très fortes populations de limaces sont apparues tout au long du printemps, notamment lors des opérations de pulvérisation. Toutes ces limaces sont en attente de conditions favorables pour faire leur réapparition. Le déchaumage est un bon moyen de lutte contre ces mollusques, car il permet :
- d’assécher leur biotope pour le rendre défavorable ;
- de détruire leur nourriture ;
- d’éliminer directement certains individus ;
- de mettre les œufs à la surface pour favoriser leur exposition au soleil et leur destruction.
Il faut toutefois éviter la réalisation d’un travail grossier qui laisserait bon nombre d’infractuosités dans le sol. A contrario, on pourra faire si besoin un passage de rouleau pour limiter ce risque.