ACLR : le label rouge souffre

ACLR : le label rouge souffre

La baisse des volumes de viande bovine Label rouge Tendre Charolais et Plaisir Charolais s’est poursuivie en 2016. En volume, cette régression est de l’ordre de -3 % (95 tonnes). Elle approche -4 % pour le nombre de bovins labellisés : 6.839 animaux. Une baisse générale que partagent tous les labels de viande bovine, signalait la directrice nationale de Fil rouge, Cécile Devèze, évoquant une érosion significative de l’ordre de -28 % depuis 2005 (lire encadré). Toutefois, soulignait Rémy Marmorat, président de l’ACLR, « les volumes de viande bovine standard sont en régression de manière beaucoup plus importante que celle de notre Label rouge, signe d’un attachement persistant du consommateur aux signes officiels de qualité supérieurs ». De fait, le nombre de points de vente engagés en Charolais label rouge progresse depuis deux ans. 65 % des 195 points de vente sont des GMS qui réalisent près de 80 % du volume total. Mais un sursaut est observé de la part de la boucherie artisanale dont le nombre de points de vente engagés se développe.

Moins d’éleveurs bovins

En régression depuis 2008, le nombre d’éleveurs habilités "Charolais Label rouge" a baissé de près de -6 % en 2016. 239 élevages ont ainsi quitté la démarche portant le nombre des éleveurs aptes à produire dans la filière à environ 3.000. 1.453 ont été apporteurs effectifs d’animaux en 2016. Chaque éleveur a fourni en moyenne 4,7 animaux par exploitation, mais avec une grande disparité entre fournisseurs ; d'une bête à plus de cent avec 432 éleveurs n’ayant livré qu’un seul animal dans l’année... Trois organisations de producteurs (Socaviac, Global, Charolais Horizon) fournissent 75 % des bovins labellisés.

Le poids moyen de carcasse continue de s’alourdir, dépassant 460 kg en 2016 contre seulement 417 kg en 1999. La part des génisses (56 %) continue, elle, de progresser tandis que celle des bœufs devient anecdotique. La part des carcasses classées "U" prend le pas sur les "R". Côté abatteurs, Sicarev Roanne et Bigard Cuiseaux arrivent en tête avec chacun près de 2.000 bovins labellisés.

L’agneau progresse

Si la filière bovine subit une érosion préoccupante, « à l’inverse, les volumes Tendre Agneau ne font que progresser », se félicitait Rémy Marmorat. Avec 8.400 animaux représentant 162 tonnes, le volume de viande d’agneau commercialisée a augmenté de +8 % en 2016. Comptant 287 éleveurs habilités, la filière a accueilli 29 nouveaux élevages en 2016. La coopérative Cialyn fournit à elle seule la moitié des agneaux labellisés. Elle est suivie de Copagno et de Terre d’Ovins. Les principaux abatteurs sont Bigard Castres et Sicavyl Migennes qui font un peu plus de 80 % des abattages. Le nombre de points de vente "Tendre agneau" est stable. Un peu plus de la moitié sont des boucheries traditionnelles mais ce sont tout de même les GMS qui assurent 66 % du volume, en dépit d’un regain de dynamisme dans l’artisanat.

Chaque année, la filière rencontre des difficultés d’approvisionnement en fin d’année. Un manque d’agneaux préoccupant qui amène les responsables de l’ACLR à réfléchir à des solutions pour enrayer ce creux saisonnier de production.

Echec de "Charolais primeur"

L’ACLR poursuit ses travaux de caractérisation sensorielle des viandes Charolais Label rouge et Tendre Agneau. Devant le manque d’engouement pour la nouvelle filière "Charolais primeur" initiée en 2015, l’ACLR a choisi de mettre en sommeil ses travaux de rédaction d’un cahier des charges Label rouge pour des animaux plus jeunes.

Depuis 2015, l’ACLR fait partie de Qualinea, un organisme de gestion (ODG) collectif « créé pour économiser sur les frais de fonctionnement de chacun », présentait Rémy Marmorat. « En 2016, Qualinea a travaillé à la relecture des conditions communes et des conditions spécifiques de production rédigées par l’INAO, qui viendront prochainement remplacer nos actuels cahiers des charges », détaillait le président.

Vingt ans fêtés dignement

Près de 100.000 € ont été consacrés à la promotion du label en 2016. Parmi les actions menées : le Salon de l’agriculture, les concours d’animaux gras de Pâques, le salon l’Avenir est dans le Pré à Chalon-sur-Saône, le Sommet de l’Elevage ou encore le Festival du Bœuf.

2016 était aussi l’année des vingt ans de l’ACLR. L’occasion de réunir tous les membres des filières bœuf et agneau à Charolles en juin. Ce fut également le lancement d’un nouveau site internet ainsi que la réalisation d’un film de promotion à destination des consommateurs. Pour ses vingt ans, l’ACLR a également nommé ses trois premiers ambassadeurs : Henri Baladier, Michel Desmures et Pascal Moine.