Tendance commerciale semaine 42
Les marchés à la loupe

Publié par Cédric Michelin
-
Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
132872--2722_Photo_Page_16.jpg
Bovins de boucherie
La consommation reste peu active en cette période de l’année toujours marquée par les taxes et impôts qui pèsent fortement sur le pourvoir d’achat des ménages. D’autre part, le temps est trop doux pour relancer la vente de bourguignon et de pot-au-feu. Les viandes hachées fraîches restent prisées par les consommateurs, bien que les vacances de la Toussaint entraînent une baisse des commandes de la part des restaurants scolaires.
Au niveau de l’offre, les éleveurs sont accaparés par les travaux de saison avec une priorité donnée aux implantations des blés avec des conditions climatiques idéales. Les disponibilités sont ponctuellement amoindries, notamment dans les femelles charolaises viandées. Les équilibres sont fragiles et les stocks en animaux finis ne semblent pas très importants. Sur le terrain, les éleveurs sont un peu perdus entre le "Cœur de gamme" qui commence à se mettre en place et le prix pratiqué dans les différentes filières ou sur les marchés. Plus d’1 €/kg de carcasse peut être constaté pour deux animaux identiques...
Sur les marchés en vif, le climat commercial est quelque peu favorisé par la modestie de l’offre. Les transactions sont calmes avec une demande réservée, mais les tarifs se maintiennent dans le domaine des viandes haut de gamme ou label. La fluidité dans les échanges dans les charolaises depuis une bonne quinzaine de jours commence à se retrouver sur les prix, même si les plus-values restent modestes. L’orientation commerciale est positive dans les charolaises viandées. Les tarifs se détendent également dans les allaitantes de milieu de gamme (type R) à condition de peser plus de 350 kg de carcasse et d’être correctement finies. La demande reste peu soutenue dans les animaux bas de gamme (type R- et O-) légers, âgés ou en manque de finition.
Dans les laitières, la demande se tasse en prévision des vacances scolaires, mais les disponibilités se rétractent même si elles demeurent suffisantes dans les vaches standard ou de moindre conformation. Les laitières correctement finies sont moins nombreuses et certains abatteurs qui avaient trop pesés sur les prix revoient un peu leur copie. Les gros volumes qui doivent accompagner le recul de la production laitière ne sont pas présents pour le moment. Quel sera le comportement des éleveurs face à une enveloppe budgétaire de réduction de la production en forte baisse, car déjà consommée ? De leurs côtés, les industriels restent confrontés à des tarifs très bas dans le "minerai" (Oh le gros mot !) avec des stocks importants congelés. Les tarifs se sont stabilisés dans les vaches frisonnes, normandes ou montbéliardes standard et quelques ajustements haussiers sont même observés.
En jeunes bovins, les tarifs se maintiennent même si les échanges restent compliqués face aux manques de besoins à l’export. Les commandes en viande sont en replis sur l’Italie pour cette semaine de congé et les autres débouchés ne sont pas assez volumiques pour tirer le marché. La demande intérieure reste très calme.
Bovins d’embouche et d’élevage
La légère remontée des prix dans la viande dans les charolaises commence à se ressentir dans le bétail proche de la finition. Les engraisseurs restent prudents et attendent une reprise plus ferme du marché pour investir. Le tri reste sévère dans le bétail ordinaire ou de second choix.
Broutards
La saison des sorties d’automne s’avance avec des volumes qui progressent doucement sans être en décalage avec les besoins du marché. Le commerce reste assez régulier avec des tarifs qui se maintiennent sans trop de difficulté dans les bons mâles charolais de moins de 430 kg, mais avec des écarts de valorisation en fonction des bassins de production où le potentiel génétique fait souvent la différence. La demande se montre moins soutenue dans les broutards charolais de plus de 450 kg. Dans les femelles, la demande est suivie pour les bonnes laitonnes charolaises ou limousines de 300 à 350kg vaccinée. Le commerce reste calme dans les sujets ordinaires destinés à l’Espagne.
Veaux d’élevage et d’engraissement
L’activité commerciale reste morose dans les veaux laitiers. Face à des tarifs déjà très bas, les intégrateurs imposent de nouvelles baisses dans les veaux laitiers, abondances ou montbéliards ordinaires. Les gros veaux à destination de l’Espagne plafonnent. La dépression reste marquée dans les croisés avec toujours un très fort décalage entre l’offre et la demande. Les tarifs sont malmenés et accentués par un tri sévère. Dans les veaux de race à viande, les tarifs se maintiennent dans le haut de gamme, mais reste baissier dans les ordinaires.
Ovins
L’activité commerciale se tend avec des besoins en replis faute de consommation à cette période de l’année. Les ménages sont soumis aux charges chauffage et aux taxes d’habitation et foncières qui arrivent. Les très bons agneaux peinent à se maintenir, et le tri se montre plus sévère dans la marchandise de second choix, trop lourd ou gras. En brebis, les transactions sont très calmes dans le second choix.
Porcs
La demande des pays tiers - dont la Chine - est moins soutenue, ce qui entraîne une dégradation des prix sur l’ensemble des marchés européens. Les volumes ne sont pourtant pas excessifs, mais la consommation se tasse du fait des vacances et les charges qui pèsent sur les ménages. Sur le Marché du porc breton, le prix est repassé sous la barre des 1,40 €/kg à 1,398 €, en baisse de 0,060 € sur une semaine.