Chauffage aux plaquettes de bois
Une ressource insoupçonnée pour les agriculteurs

Transformé en plaquettes, le bois des haies offre une ressource très avantageuse pour le chauffage domestique des exploitants. Si l’investissement dans une chaudière à bois énergie fait peur au départ, le retour sur investissement est au rendez-vous dès 5-6 ans. Au bout de vingt ans, le chauffage aux plaquettes autoproduites aura coûté moitié moins cher que le chauffage au fioul.
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Une chaudière à plaquettes de bois est nettement plus chère qu’une chaudière classique à fioul. A puissance égale de 30 kW, il faut compter 20.000 € pour l’appareil à plaquettes contre seulement 4.000 pour le fioul, indique Etienne Bourgy de la chambre d’agriculture de la Nièvre. Mais c’est sans compter le crédit d’impôts auquel on peut prétendre (15 % si l’installation remplace seulement le système de chauffage et 25 % si on remplace la chaudière et au moins en complément d'un chantier d'isolation ou de changement de vitrage). Déduction faite, cette aide de l’Etat abaisse le surcoût d’investissement à 11.840 €. Surcoût auquel il faut ajouter 6.000 € de frais en main-d’œuvre, fumisterie, ballon, silo…, détaille le technicien.

Jusqu’à 3.600 €/an d’économie en combustible



Cet effort d’investissement se révèle pourtant payant avec les années. La comparaison des dépenses d’énergie annuelles en témoigne. S’il faut débourser 4.350 € par an avec une chaudière à fioul, la facture en combustible descend à seulement 1.400 € par an pour une chaudière à plaquettes achetées. Et cette dépense plonge même à 750 € dans le cas de plaquettes produites sur l’exploitation.
Ce gain annuel en fonctionnement par rapport au fioul (2.950 €/an avec des plaquettes achetées et 3.600 €/an avec des plaquettes autoproduites) permet un retour sur investissement dès six ans avec des plaquettes achetées et dès 5 ans avec des plaquettes autoproduites. « Sur vingt ans de durée de vie de la chaudière, la dépense totale d'un chauffage au bois déchiqueté aura finalement coûté moitié moins cher - 76 000 € environ (investissement et fonctionnement compris) contre 160.000 pour un chauffage au fioul », fait remarquer Etienne Bourgy.

Aides et subventions



Des aides existent. Les particuliers peuvent prétendre à un crédit d’impôt entre 15 et 25 % des dépenses avec plafond de 16.000 €. Une prime d'état complémentaire de 1.350 € est possible dans le cadre d'un bouquet de travaux. Renseignements sur le site de l’Ademe : http://ecocitoyens.ademe.fr.
Les propriétaires occupants peuvent prétendre - sous condition de ressource - à des aides de l’Agence nationale de l’Habitat (ANHA).
Des aides sont également possibles dans le cadre d’un "Certificat d’économie d’énergie". Renseignements sur le site www.developpement-durable.gouv.fr.

1 stère de rondins de bois équivaut à 1,5 MAP.
1 MAP sec équivaut à 90 litres de fuel ou 78 kg de propane.


Coût des énergies
Bois déchiqueté imbattable



Les énergies les plus chères sont actuellement le pétrole pour poêles (18,5 centimes d’€ du kWh TTC) et le gaz propane (18,4 centimes d’€ du kWh TTC). L’électricité arrive en troisième position à 12,6 centimes d’€ du kWh TTC. Moins cher que l’électricité, le fioul suit à 9,2 centimes d’€ du kWh TTC puis le gaz de réseau à 8,6 centimes d’€ du kWh TTC. Arrivent alors les énergies renouvelables avec en premier le granulé de bois en sac (7,1 centimes d’€ du kWh TTC), puis le granulé de bois en vrac (6,6 centimes d’€ du kWh TTC). La géothermie revient quant à elle à 6 centimes d’€ du kWh TTC. Enfin, le bois remporte la palme des énergies les moins coûteuses avec d’abord les bûches à 4,3 centimes d’€ du kWh TTC et surtout le bois déchiqueté : seulement 3 centimes d’€ du kWh TTC. Source Ajéna, avril 2013.




Pénibilité
Les plaquettes demandent trois à quatre fois moins de temps que le bois bûches



Traditionnellement, un certain nombre d’agriculteurs continuent de « faire leur bois » pour chauffer leur foyer. La ressource est souvent présente sur les exploitations et la coutume est de ne pas compter les heures passées à abattre, débiter, transporter, fendre et scier les bûches. Pourtant, le surcroit de travail est une des contraintes les plus déplorée dans le métier. La récolte du bois de chauffage, si elle peut distraire quelqu’un qui travaille en ville, n’a rien de passionnant pour un agriculteur d’aujourd’hui. Mécanisée, la récolte de bois sous forme de plaquettes réduit trois à quatre fois le temps de travail par rapport à une exploitation traditionnelle en bois bûches. Cette simplification se retrouve aussi au quotidien pendant la période de chauffage avec un combustible qui alimente les chaudières automatiquement pour un chauffage familial régulier et confortable en prime.