Tendance commerciale semaine 05-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Le climat est dépressif et la colère monte dans les campagnes, alors que la situation n’évolue pas et que le marché ne donne aucune perspective encourageante. Si rien ne bouge, nous assisterons à la fin programmée de l’élevage allaitant en France, avec les conséquences que l’on peut en attendre… Nul ne dira qu’il n’aura pas été prévenu !
De son côté, le niveau de la consommation reste très préoccupant, malgré les efforts de communication qui sont faits en direction des ménages. Mais, face à un prix du porc qui demeure très bas –au grand désarroi des producteurs–, les viandes rouges peinent à trouver une place dans le panier de la ménagère. Les modes de consommation donnent de plus en plus de parts de marché aux viandes transformées et cela au détriment de la consommation en barquette. La douceur des températures de cette semaine n’incite d’ailleurs pas à la consommation de pot-au-feu ou bourguignon. D’autre part, avec les vacances de février qui s’approchent, la demande tend à se tasser dans les animaux de race à viande, car une partie de la clientèle de classe moyenne ne sera alors plus dans les magasins, mais dans les stations de ski.
Sur les marchés, l’ambiance est morose avec des abatteurs sans besoin, car largement couverts en direct. Même la cheville traditionnelle est touchée par le recul de la consommation. Le commerce est très calme dans la viande de qualité bouchère. Et si les animaux haut de gamme ou labellisés résistent à la pression, ce n’est pas le cas des femelles charolaises qui souffrent d’une saturation de marché dans le cœur de gamme, ce qui entraîne une dégradation des prix dans les bonnes lourdes, pourtant tant appréciées des connaisseurs. Les tarifs sont âprement discutés dans les charolaises standard ou âgées qui souffrent de la faiblesse des avants et de la concurrence interne au circuit viande instauré par un étiquetage étoilé, lequel favorise grandement les races mixtes ou laitières. En réformes laitières, la réduction de l’offre permet un meilleur équilibre offre/demande et une stabilité des prix malgré la proximité des vacances d’hiver. En jeunes bovins, depuis que la proportion de JB consommé sur le territoire s’est renforcée, la tendance est sous pression avec des tarifs qui continuent de baisser dans le sillage des femelles.
Bovins d’embouche et d’élevage
Le climat commercial est fortement influencé par le mauvais commerce dans la viande. Les herbagers et engraisseurs sont découragés et restent sur la réserve. La non-modification du zonage FCO ne facilite pas les échanges. Les tarifs se maintiennent avec plus de difficultés, y compris dans les bonnes femelles d’embouche. L’écoulement est assez fluide dans les laitières à herbager, car la faiblesse des prix pratiqués dans la viande dans les animaux classés “2” ou “1” d’engraissement fait que les tarifs dans le maigre restent raisonnables pour une évolution tarifaire qui est plus facile à lire pour les prochains mois.
Broutards
La non-évolution du zonage FCO déçoit énormément les éleveurs qui voient dans la rigidité administrative et sanitaire française un sérieux frein aux possibilités d’exportations. C’est pourtant en ce moment le seul secteur d’activité favorable aux éleveurs. Les scénarios exports sont complexes et différents en fonction du statut vaccinal et des pays destinataires. Cette usine à gaz typiquement française ne perturbe pas trop les échanges à cette période de l’année où les volumes se tassent. Les tarifs progressent doucement pour les mâles légers de notre région. Le commerce demeure régulier avec des tarifs qui se stabilisent assez facilement dans les bons charolais ou limousins lourds convenant au marché italien ou Espagnol. Dans les femelles, la vente est plus régulière dans la bonne marchandise lourde, mais le placement reste très calme pour les légères vers l’Espagne.
Veaux d’élevage et d’engraissement
La réduction de l’offre contraint les intégrateurs à revoir leurs tarifs à la hausse avec une demande dans les bons veaux qui tire le marché. Cela devrait inciter les éleveurs à les faire grossir. La tendance est haussière pour l’ensemble des veaux holsteins, abondances ou montbéliards de poids et qualité convenables. Les veaux légers restent délaissés, car ils engendrent trop de mortalité dans les élevages. Dans les croisés laitiers, la commercialisation est un peu plus régulière dans les sujets viandés, mais le tri reste marqué dans les sujets ordinaires. Peu de changement dans les croisés allaitants de qualité.
Ovins
Le commerce ovin souffre d’un manque flagrant de consommation, avec des abatteurs qui peinent à écouler le peu de marchandise disponible sur le marché intérieur. Le commerce est calme sur les marchés avec des tarifs juste maintenus dans les laitons, mais qui se dégradent dans les agneaux gris. En brebis, les sorties restent mesurées malgré le dépassement de la date du 30/01, date limite de déclaration à l’aide ovine (ex PCO). Ces volumes ne permettent pas aux acheteurs de peser sur les prix.
Porcs
L’activité est un peu moins tonique que sur janvier et les tarifs tendent à se stabiliser sur le marché européen. Dommage que les industriels français n’aient pas saisi l’opportunité du stockage privé pour désengorger le marché. Sur le marché du porc breton, le tarif progresse très lentement de +0,006 € à 1,100 € du kilogramme, toujours largement en-deçà des coûts de production…