Eric Marquet de Maltat
Fidélité et solidarité

Trésorier du syndicat local de Maltat, secrétaire de l’USC de Bourbon-Lancy, Eric Marquet livre, ici, son ressenti sur une certaine évolution du monde agricole, une évolution à laquelle il invite chacun à bien réfléchir aux conséquences à terme…
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A un moment où nous venons de remplir les dossiers Calamités pour la sécheresse de l’été dernier, certains se demandent à quoi sert une cotisation syndicale. Mais, qu’aurions-nous donc obtenu sans le syndicalisme ? Cette aide, même tardive, devrait largement nous permettre de régler notre cotisation à la FDSEA…
Installé depuis 1987, je garde en mémoire les différentes aides attribuées aux jeunes agriculteurs, et parmi celles-ci, j’en retiens tout particulièrement deux.
 Celle de Groupama qui, étalée sur trois ans, représentait à l’époque une année de cotisation ; c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je suis toujours resté fidèle à ma caisse locale. Je n’ai jamais manqué d’assemblée générale. Et si certains jeunes ont assez de désinvolture pour profiter de ces aides sans avoir la politesse de se rendre aux réunions pour les récupérer, avant d’enlever leurs assurances pour les mettre ailleurs quelques années plus tard, personnellement, je ne le peux pas.
 Je retiens aussi ma première cotisation à la FDSEA. Elle s’élevait alors à 70 francs pour les jeunes récemment installés. Désormais, ces derniers bénéficient d’une remise équivalente à une année et demie de cotisation, remise étalée sur cinq ans. Et cela sans parler des avantages qui y sont liés, comme les achats groupés de fioul qui nous remboursent largement la cotisation, les diverses aides avec la Carte moisson. Je trouve la cotisation à la section des Anciens exploitants dérisoire et méritée par rapport à ceux ayant toujours cotisé auparavant. Je n’oublie pas davantage l’Opération paille en 2011 - alors que nous étions victimes d’une sécheresse exceptionnelle - organisée par l’USC de Bourbon-Lancy qui nous a permis de recevoir de la bonne paille dans de bonnes conditions et à un prix correct.
Pour toutes ces raisons, et ayant l’habitude de prendre mes responsabilités seul et non en fonction des ragots qui pourraient circuler dans les campagnes et dont les conséquences sont souvent désastreuses, en aucun cas, il ne me viendrait à l’idée de ne plus cotiser à la FDSEA. Je pense à nos responsables qui sont toujours sur la brèche et qui méritent beaucoup mieux. Et tout au moins notre confiance.
Nos aïeuls ont été capables de créer le syndicalisme, d’inviter le mutualisme, la coopération et ne se retourneraient-ils pas dans leurs tombes si, demain, nous n’étions pas capables de conserver tout simplement ces outils qui ont fait leurs preuves maintes et maintes fois ? Alors, gardons toujours à l’esprit que fidélité et solidarité ne sont pas que de grands mots, ils doivent se vivre aussi au quotidien.