Concours de Romenay
L’affluence des beaux jours

Samedi dernier, le concours de Romenay a réuni 125 bovins de boucherie en vue des fêtes de Pâques. Comme à Autun, les transactions ont été plus difficiles que d’habitude avec des tarifs globalement plus modestes. Mais plus des trois quarts des animaux auraient trouvé preneurs et les averses n’ont pas refroidi l’ambiance typiquement bressanne de cette belle fête charolaise.
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Le 1er avril, le 68e concours de bovins de boucherie de Romenay a rassemblé 125 animaux de viande de race charolaise. Nouvelle grosse participation pour le comité organisateur qui a été contraint de refuser une vingtaine de bêtes et qui a dû monter une travée supplémentaire à l’extérieur, confiait le président Noël Favre. Cette année encore, la qualité semblait à la hausse avec notamment un « super lot de génisses », une soixantaine au total qui représentait grosso modo la moitié de l’effectif, au détriment des vaches, une trentaine, moins nombreuses que d’habitude. Onze bœufs complétaient la présentation.

Frilosité des acheteurs


Comme sur les autres concours de bovins gras pour les fêtes de Pâques, les transactions ont été plus difficiles que de coutume. Certains exposants ont mis du temps avant de pouvoir vendre. « Ce sont les acheteurs qui font le prix. La discussion est impossible », déplorait un éleveur. Le fait est que, cette année, le va-et-vient des blouses noires se prolongeait plus longtemps que d’habitude... Les acheteurs ont su se faire désirer. Et conformément à la tendance nationale, les exposants ont été contraints d’en rabattre sur les prix. Ceci dit, il se serait tout de même vendu près de 80 % des animaux exposés, évalue le président. Les acheteurs habituels étaient bien là. Le local Bigard de Cuiseaux en tête, approvisionné par ses intermédiaires (Unec, Feder…). Comme toujours, le concours de Romenay a fourni de nombreux points de vente de l’est Saône-et-Loire : entre autres les Super U de Saint-Amour et Tavaux dans le Jura, les Carrefour Market de Cluny, Charnay-lès-Mâcon, Romenay…, mais aussi Ferme Emplette à Saint-Bénigne dans l'Ain et d'autres encore… Se sont également approvisionnées sur place les maisons franc-comtoises Clavières Viandes et Comtoise des Viandes.

Les bouchers jouent le jeu


Les artisans bouchers n’étaient pas en reste. Fidèle au concours de Romenay, la maison Allamant de Cluse en Haute-Savoie a acheté le grand prix d’honneur femelles de plus de 42 mois en provenance de son fournisseur attitré : Thierry Dufour d’Ozolles. Le grand prix d’honneur cularde appartenant au Gaec du Bois Vinot de Chatenoy-le-Royal a, quant à lui, été acheté par les boucheries De Sousa de Montceau-lès-Mines et du Creusot. Une autre bête du Gaec du Bois Vinot (prix d’honneur cularde) était achetée par la boucherie Moine-Badet de Givry. La maison Laroze de Montchanin achetait, quant à elle, une femelle par l’intermédiaire d’Alain Lemoine.
En dépit d’une tendance moins euphorique que les années passées, certaines génisses et culardes bien primées ont été payées jusqu’à 7 € le kilogramme de carcasse, voire 8,50 à 9 € et parfois même 13 €. Dans les vaches, on évoquait des tarifs aux alentours de 5 € et en bœufs 5,70 € pour un grand prix d’honneur. Mais tout cela avec pas mal de disparité.

Romenay tient bon !


Dans un contexte où certains détaillants évoquaient une baisse d’activité en magasin qu’ils attribuent vraisemblablement à la morosité économique des ménages et sans doute aussi à l’influence délétère des militants anti-viande, le concours de Romenay a honorablement résisté. Une fois de plus, les organisateurs ont rempli leur foirail et leur manifestation, toujours aussi animée, a fait aussi bien que les autres grands rendez-vous de la saison, pouvait légitimement se satisfaire Noël Favre. Un succès qu’ils doivent aussi à la fidélité des exposants venus aussi bien du Charollais-Brionnais que du Jura, de l’Ain et même de Côte-d'Or… En dépit d’une salle des fêtes en travaux qui l'a contraint à limiter le nombre de repas servis, le comité de concours a tout de même accueilli trois cents personnes à déjeuner. Un bilan très positif pour une équipe qui, pouvant compter sur le soutien de nombreux partenaires (Département, municipalité, Fédération nationale des concours d’animaux de boucherie de haute qualité, Interbev Bourgogne, chambre d’agriculture, CCI, Groupama, Crédit agricole) organisera un vide-grenier les 6 et 7 mai prochains.



Palmarès


Grands prix d’honneur
Mâle : Gaec Garchery, Charbonnat.
Génisse : Gilles Thevenard (01).
Cularde : Gaec du Bois Vinot, Châtenoy-le-Royal.
Vache : EARL Duvignaud, Oudry.
Femelle de plus de 42 mois : Thierry Dufour, Ozolles.
Prix d’honneur
Mâles de plus de 30 mois : EARL Mazoyer, Baudemont.
Génisse 30 à 42 mois : EARL Fontanelle, La Genête (2) ; Gaec d’Ocle, Blanzy.
Culardes 30 à 42 mois : Gilles Thevenard (01) ; Gaec du Bois Vinot, Châtenoy-le-Royal ; Thierry Dufour, Ozolles.
Génisses plus de 42 mois : Thierry Dufour, Ozolles.
Cularde de plus de 42 mois : Eric Thomassin, Ormes.
Vache : Gilles Thevenard (01) ; EARL Mazoyer, Baudemont.
Prix d’ensemble
Mâles : Guy Pont, Frontenaud.
Femelles de plus de 42 mois : Gaec Biétry (21).
Génisses de 30 à 42 mois : EARL Lagrost, Chérizet.
Culardes de 30 à 42 mois : Gilles Thevenard (01).
Vaches : 1er Thierry Dufour, Ozolles ; 2e Gaec Garchery, Charbonnat.