AG Section céréalière
Grandes cultures : à l’heure des ZNT, communiquer positif

L’assemblée générale de la section céréalière de la FDSEA de Saône-et-Loire s’est tenue le 7 février à Chalon-sur-Saône. Une grande partie de la réunion a été consacrée à deux des problématiques majeures du moment : les ZNT et les discussions autour de la future Pac.

 

Grandes cultures : à l’heure des ZNT, communiquer positif

Pour venir parler des thématiques aussi sérieuses et impactantes que les ZNT et la Pac, Lionel Borey, le président de la section céréales de la FDSEA71, avait invité des représentants de l’association générale des producteurs de blé et autres céréales, l’AGPB. Ainsi, Patrice Auguste, directeur des relations terrain a dressé un état des lieux et avancé les chiffres actuels sur ces deux sujets, quand Philippe Dubief-Bechet, vice-président de l’association et président de Passions Céréales axait plus son discours sur les clés de communication dont peuvent se servir les agriculteurs, sur le terrain au quotidien.

« On revient de loin »

Depuis de nombreux mois, la profession agricole s’est mobilisée pour pouvoir proposer une charte départementale concernant les zones de non traitement. « Au niveau de la Saône-et-Loire, l’ensemble des partenaires a été sollicité : chambre d’agriculture, associations, syndicats, maires, etc. », a ainsi rappelé Lionel Borey. Un travail de concertation mis en stand by jusqu’à la sortie de l’arrêté, sortie qui a malgré tout produit l’effet d’une bombe fin décembre, pour la période choisie et puisque « intégrant des éléments qui ne sont pas ceux évoqués lors des discussions avec le gouvernement », s’est insurgé Patrice Auguste.
Cependant, chacun des intervenants a aussi souligné à « quel point on revient de loin ». Ceci en référence aux 150 m de distance un temps évoqués et passés entre 5 m et 3 m selon les cultures et les produits ; la liste initialement prévue de 15 % de produits utilisés en grandes cultures désignés CMR1 et donc soumis à la réglementation la plus stricte, et redescendue actuellement à 3 % ; à l’obligation pour les agriculteurs de prévenir les voisins des parcelles de tout traitement, 12 h à l’avance, obligation pour l’instant non conservée.

Éviter les conflits

Pour l’heure, la profession réclame un moratoire de six mois, car, comme l’a fait remarquer Lionel Borey « les éléments actuels du texte restent flous » et puisque le dispositif ne concerne pas les emblavements de l’automne dernier « cela peut générer du conflit là où il ne devrait pas y en avoir ». Les représentants agricoles vont jusqu’à demander que les nouvelles directives ne s’appliquent qu’à partir des cultures de l’automne prochain. « Nous voulons gagner du temps, détaille Philippe Dubief. À nous de profiter de cette période pour communiquer sur nos pratiques et faire appel à des études scientifiques, afin d’appuyer notre argumentaire sur des données avérées ».
L’idée est bien de « retrouver un climat serein » autour de toutes ces questions de traitements et de distances. La section céréale a cependant bien conscience que c’est pour le secteur de la vigne que les impacts de ces ZNT sont les plus importants, d’où son positionnement malgré tout de stand by en attendant que les collègues viticulteurs exposent clairement leurs attentes dans la rédaction de la charte départementale.
En attendant, les professionnels vont à la rencontre des députés, notamment de la majorité présidentielle.

La carte information

La communication est l’un des principaux leviers que les intervenants ont mis en exergue. « La consultation publique de cet automne sur les ZNT a fait état de 55.000 réponses, dont une minorité venant d’agriculteurs. On n’est pas très bon […], et c’est une vraie difficulté » a ainsi souligné Patrice Auguste.
Pour le directeur relation terrain de l’AGPB, depuis dix ans et le Grenelle de l’environnement, la profession et les professionnels n’ont pas assez pris à bras le corps la problématique des pratiques agricoles au regard des attentes de la société.
« Il va falloir se payer des communicants, professionnaliser de plus en plus notre communication. Vous faites de mieux en mieux sur vos exploitations, il faut le faire savoir », a-t-il invité les participants.
« On le voit bien, dès que l’on emmène journaliste et contradicteurs sur le terrain, dans des exploitations, avec du dialogue et des explications, c’est à chaque fois gagnant ! », a-t-il également relaté.

Parmi les outils et les engagements des professionnels, « il y a le contrat de solutions, les chartes, autant d’outils à notre disposition pour avancer », précise Philippe Dubief, avant d’inviter les agriculteurs « à prendre leur place dans les conseils municipaux et à trouver le temps dans les communes, les communautés de communes pour pouvoir parler agriculture » et expliquer notamment « le choix des cultures et pourquoi on les protège ».
De son côté, l’association est en train de travailler le message des paysans "garants de la qualité des territoires". Et Philippe Dubief d’inviter également « à faire passer des messages positifs sur l’agriculture par des personnalités non issues du secteur agricole ».

Pac nouvelle formule

L’autre grand sujet exposé : la future Pac. Et là aussi sujet complexe qui a beaucoup évolué avec le temps : « jusqu’à une période récente, lorsque l’on parlait Pac, on parlait productions agricoles. Aujourd’hui, on parle d’abord budget », relate Patrice Auguste.

Ainsi en est-il de cette future Pac (mais dont l’application ne devrait être que 2023-2024 après une période de transition d’un ou deux ans) conditionnée à l’élaboration pour chaque pays de son Ecoscheme, découlant d'un plan stratégique national (PSN) propre à chaque État-membre. Celui de la France devrait être présenté par le ministre lors du prochain salon de l’agriculture et suivi d’une consultation publique. Le PSN devrait ainsi être défini d’ici fin 2020.

Mais tout ceci doit aussi être compatible avec « une couche supplémentaire », soit le Green Deal plébiscité par Ursula von der Leyen, la nouvelle présidente de la commission européenne qui « vise une Europe neutre en carbone en 2050 », et dont les modalités devraient être définies dans la loi Climat de mars prochain.

Ainsi pour répondre à la fois à ces nouvelles injonctions et proposer des solutions aux producteurs, la profession préconise que les grandes cultures « travaillent sur la certification HVE ». Avec une précision cependant : « c’est le niveau 2 qui est visé », celui qui impose une obligation de moyens, mais pas de résultats (comme le label Bio), au travers de seize exigences. « Nous sommes persuadés qu’une grande partie des agriculteurs est d’ores et déjà en capacité d’atteindre ce niveau 2 ». L’objectif étant que cette démarche soit considérée « comme Ecoscheme compatible par le gouvernement ».

Grandes cultures : à l’heure des ZNT, communiquer positif

Pour venir parler des thématiques aussi sérieuses et impactantes que les ZNT et la Pac, Lionel Borey, le président de la section céréales de la FDSEA71, avait invité des représentants de l’association générale des producteurs de blé et autres céréales, l’AGPB. Ainsi, Patrice Auguste, directeur des relations terrain a dressé un état des lieux et avancé les chiffres actuels sur ces deux sujets, quand Philippe Dubief-Bechet, vice-président de l’association et président de Passions Céréales axait plus son discours sur les clés de communication dont peuvent se servir les agriculteurs, sur le terrain au quotidien.

« On revient de loin »

Depuis de nombreux mois, la profession agricole s’est mobilisée pour pouvoir proposer une charte départementale concernant les zones de non traitement. « Au niveau de la Saône-et-Loire, l’ensemble des partenaires a été sollicité : chambre d’agriculture, associations, syndicats, maires, etc. », a ainsi rappelé Lionel Borey. Un travail de concertation mis en stand by jusqu’à la sortie de l’arrêté, sortie qui a malgré tout produit l’effet d’une bombe fin décembre, pour la période choisie et puisque « intégrant des éléments qui ne sont pas ceux évoqués lors des discussions avec le gouvernement », s’est insurgé Patrice Auguste.
Cependant, chacun des intervenants a aussi souligné à « quel point on revient de loin ». Ceci en référence aux 150 m de distance un temps évoqués et passés entre 5 m et 3 m selon les cultures et les produits ; la liste initialement prévue de 15 % de produits utilisés en grandes cultures désignés CMR1 et donc soumis à la réglementation la plus stricte, et redescendue actuellement à 3 % ; à l’obligation pour les agriculteurs de prévenir les voisins des parcelles de tout traitement, 12 h à l’avance, obligation pour l’instant non conservée.

Éviter les conflits

Pour l’heure, la profession réclame un moratoire de six mois, car, comme l’a fait remarquer Lionel Borey « les éléments actuels du texte restent flous » et puisque le dispositif ne concerne pas les emblavements de l’automne dernier « cela peut générer du conflit là où il ne devrait pas y en avoir ». Les représentants agricoles vont jusqu’à demander que les nouvelles directives ne s’appliquent qu’à partir des cultures de l’automne prochain. « Nous voulons gagner du temps, détaille Philippe Dubief. À nous de profiter de cette période pour communiquer sur nos pratiques et faire appel à des études scientifiques, afin d’appuyer notre argumentaire sur des données avérées ».
L’idée est bien de « retrouver un climat serein » autour de toutes ces questions de traitements et de distances. La section céréale a cependant bien conscience que c’est pour le secteur de la vigne que les impacts de ces ZNT sont les plus importants, d’où son positionnement malgré tout de stand by en attendant que les collègues viticulteurs exposent clairement leurs attentes dans la rédaction de la charte départementale.
En attendant, les professionnels vont à la rencontre des députés, notamment de la majorité présidentielle.

La carte information

La communication est l’un des principaux leviers que les intervenants ont mis en exergue. « La consultation publique de cet automne sur les ZNT a fait état de 55.000 réponses, dont une minorité venant d’agriculteurs. On n’est pas très bon […], et c’est une vraie difficulté » a ainsi souligné Patrice Auguste.
Pour le directeur relation terrain de l’AGPB, depuis dix ans et le Grenelle de l’environnement, la profession et les professionnels n’ont pas assez pris à bras le corps la problématique des pratiques agricoles au regard des attentes de la société.
« Il va falloir se payer des communicants, professionnaliser de plus en plus notre communication. Vous faites de mieux en mieux sur vos exploitations, il faut le faire savoir », a-t-il invité les participants.
« On le voit bien, dès que l’on emmène journaliste et contradicteurs sur le terrain, dans des exploitations, avec du dialogue et des explications, c’est à chaque fois gagnant ! », a-t-il également relaté.

Parmi les outils et les engagements des professionnels, « il y a le contrat de solutions, les chartes, autant d’outils à notre disposition pour avancer », précise Philippe Dubief, avant d’inviter les agriculteurs « à prendre leur place dans les conseils municipaux et à trouver le temps dans les communes, les communautés de communes pour pouvoir parler agriculture » et expliquer notamment « le choix des cultures et pourquoi on les protège ».
De son côté, l’association est en train de travailler le message des paysans "garants de la qualité des territoires". Et Philippe Dubief d’inviter également « à faire passer des messages positifs sur l’agriculture par des personnalités non issues du secteur agricole ».

Pac nouvelle formule

L’autre grand sujet exposé : la future Pac. Et là aussi sujet complexe qui a beaucoup évolué avec le temps : « jusqu’à une période récente, lorsque l’on parlait Pac, on parlait productions agricoles. Aujourd’hui, on parle d’abord budget », relate Patrice Auguste.

Ainsi en est-il de cette future Pac (mais dont l’application ne devrait être que 2023-2024 après une période de transition d’un ou deux ans) conditionnée à l’élaboration pour chaque pays de son Ecoscheme, découlant d'un plan stratégique national (PSN) propre à chaque État-membre. Celui de la France devrait être présenté par le ministre lors du prochain salon de l’agriculture et suivi d’une consultation publique. Le PSN devrait ainsi être défini d’ici fin 2020.

Mais tout ceci doit aussi être compatible avec « une couche supplémentaire », soit le Green Deal plébiscité par Ursula von der Leyen, la nouvelle présidente de la commission européenne qui « vise une Europe neutre en carbone en 2050 », et dont les modalités devraient être définies dans la loi Climat de mars prochain.

Ainsi pour répondre à la fois à ces nouvelles injonctions et proposer des solutions aux producteurs, la profession préconise que les grandes cultures « travaillent sur la certification HVE ». Avec une précision cependant : « c’est le niveau 2 qui est visé », celui qui impose une obligation de moyens, mais pas de résultats (comme le label Bio), au travers de seize exigences. « Nous sommes persuadés qu’une grande partie des agriculteurs est d’ores et déjà en capacité d’atteindre ce niveau 2 ». L’objectif étant que cette démarche soit considérée « comme Ecoscheme compatible par le gouvernement ».

Grandes cultures : à l’heure des ZNT, communiquer positif

Pour venir parler des thématiques aussi sérieuses et impactantes que les ZNT et la Pac, Lionel Borey, le président de la section céréales de la FDSEA71, avait invité des représentants de l’association générale des producteurs de blé et autres céréales, l’AGPB. Ainsi, Patrice Auguste, directeur des relations terrain a dressé un état des lieux et avancé les chiffres actuels sur ces deux sujets, quand Philippe Dubief-Bechet, vice-président de l’association et président de Passions Céréales axait plus son discours sur les clés de communication dont peuvent se servir les agriculteurs, sur le terrain au quotidien.

« On revient de loin »

Depuis de nombreux mois, la profession agricole s’est mobilisée pour pouvoir proposer une charte départementale concernant les zones de non traitement. « Au niveau de la Saône-et-Loire, l’ensemble des partenaires a été sollicité : chambre d’agriculture, associations, syndicats, maires, etc. », a ainsi rappelé Lionel Borey. Un travail de concertation mis en stand by jusqu’à la sortie de l’arrêté, sortie qui a malgré tout produit l’effet d’une bombe fin décembre, pour la période choisie et puisque « intégrant des éléments qui ne sont pas ceux évoqués lors des discussions avec le gouvernement », s’est insurgé Patrice Auguste.
Cependant, chacun des intervenants a aussi souligné à « quel point on revient de loin ». Ceci en référence aux 150 m de distance un temps évoqués et passés entre 5 m et 3 m selon les cultures et les produits ; la liste initialement prévue de 15 % de produits utilisés en grandes cultures désignés CMR1 et donc soumis à la réglementation la plus stricte, et redescendue actuellement à 3 % ; à l’obligation pour les agriculteurs de prévenir les voisins des parcelles de tout traitement, 12 h à l’avance, obligation pour l’instant non conservée.

Éviter les conflits

Pour l’heure, la profession réclame un moratoire de six mois, car, comme l’a fait remarquer Lionel Borey « les éléments actuels du texte restent flous » et puisque le dispositif ne concerne pas les emblavements de l’automne dernier « cela peut générer du conflit là où il ne devrait pas y en avoir ». Les représentants agricoles vont jusqu’à demander que les nouvelles directives ne s’appliquent qu’à partir des cultures de l’automne prochain. « Nous voulons gagner du temps, détaille Philippe Dubief. À nous de profiter de cette période pour communiquer sur nos pratiques et faire appel à des études scientifiques, afin d’appuyer notre argumentaire sur des données avérées ».
L’idée est bien de « retrouver un climat serein » autour de toutes ces questions de traitements et de distances. La section céréale a cependant bien conscience que c’est pour le secteur de la vigne que les impacts de ces ZNT sont les plus importants, d’où son positionnement malgré tout de stand by en attendant que les collègues viticulteurs exposent clairement leurs attentes dans la rédaction de la charte départementale.
En attendant, les professionnels vont à la rencontre des députés, notamment de la majorité présidentielle.

La carte information

La communication est l’un des principaux leviers que les intervenants ont mis en exergue. « La consultation publique de cet automne sur les ZNT a fait état de 55.000 réponses, dont une minorité venant d’agriculteurs. On n’est pas très bon […], et c’est une vraie difficulté » a ainsi souligné Patrice Auguste.
Pour le directeur relation terrain de l’AGPB, depuis dix ans et le Grenelle de l’environnement, la profession et les professionnels n’ont pas assez pris à bras le corps la problématique des pratiques agricoles au regard des attentes de la société.
« Il va falloir se payer des communicants, professionnaliser de plus en plus notre communication. Vous faites de mieux en mieux sur vos exploitations, il faut le faire savoir », a-t-il invité les participants.
« On le voit bien, dès que l’on emmène journaliste et contradicteurs sur le terrain, dans des exploitations, avec du dialogue et des explications, c’est à chaque fois gagnant ! », a-t-il également relaté.

Parmi les outils et les engagements des professionnels, « il y a le contrat de solutions, les chartes, autant d’outils à notre disposition pour avancer », précise Philippe Dubief, avant d’inviter les agriculteurs « à prendre leur place dans les conseils municipaux et à trouver le temps dans les communes, les communautés de communes pour pouvoir parler agriculture » et expliquer notamment « le choix des cultures et pourquoi on les protège ».
De son côté, l’association est en train de travailler le message des paysans "garants de la qualité des territoires". Et Philippe Dubief d’inviter également « à faire passer des messages positifs sur l’agriculture par des personnalités non issues du secteur agricole ».

Pac nouvelle formule

L’autre grand sujet exposé : la future Pac. Et là aussi sujet complexe qui a beaucoup évolué avec le temps : « jusqu’à une période récente, lorsque l’on parlait Pac, on parlait productions agricoles. Aujourd’hui, on parle d’abord budget », relate Patrice Auguste.

Ainsi en est-il de cette future Pac (mais dont l’application ne devrait être que 2023-2024 après une période de transition d’un ou deux ans) conditionnée à l’élaboration pour chaque pays de son Ecoscheme, découlant d'un plan stratégique national (PSN) propre à chaque État-membre. Celui de la France devrait être présenté par le ministre lors du prochain salon de l’agriculture et suivi d’une consultation publique. Le PSN devrait ainsi être défini d’ici fin 2020.

Mais tout ceci doit aussi être compatible avec « une couche supplémentaire », soit le Green Deal plébiscité par Ursula von der Leyen, la nouvelle présidente de la commission européenne qui « vise une Europe neutre en carbone en 2050 », et dont les modalités devraient être définies dans la loi Climat de mars prochain.

Ainsi pour répondre à la fois à ces nouvelles injonctions et proposer des solutions aux producteurs, la profession préconise que les grandes cultures « travaillent sur la certification HVE ». Avec une précision cependant : « c’est le niveau 2 qui est visé », celui qui impose une obligation de moyens, mais pas de résultats (comme le label Bio), au travers de seize exigences. « Nous sommes persuadés qu’une grande partie des agriculteurs est d’ores et déjà en capacité d’atteindre ce niveau 2 ». L’objectif étant que cette démarche soit considérée « comme Ecoscheme compatible par le gouvernement ».