Afrique
Les territoires, moteurs du développement durable en Afrique

Publié par Cédric Michelin
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Le développement durable est un enjeu qui concerne aussi bien les pays au Nord qu’au Sud de la Méditerranée. L’IPEMED (Institut de prospective économique du monde méditerranéen) a rappelé les conditions du développement de ce secteur le 21 juin, avec en premier lieu une approche territoriale et par les circuits courts. 

Les territoires, moteurs du développement durable en Afrique

« La régionalisation de l’économie », « la coproduction » et la « territorialisation » sont les trois tendances qui influeront l’Afrique de demain, selon Jean-Louis Guigou, président de l’IPEMED. Or, pour Philippe Serizier, ancien responsable de recherche territoriale à la Caisse des Dépôts, cela ne fait pas de doute : « Une situation de circuit court, c’est l’optimisation de la valeur d’un territoire ». L’intérêt de ce modèle économique est également de « relier les agriculteurs, les collectivités locales et finalement tous les autres acteurs du territoire », ajoute Valérie Morier-Genoud, responsable de la coopération internationale à la Chambre d’agriculture d’Isère et agroéconomiste, investie dans le partenariat agricole entre les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Rabat Salé Kenitra au Maroc. « L’idée des circuits courts c’est d’avoir une approche horizontale », poursuit-elle. L’objectif est donc de parvenir à décloisonner les secteurs. Or, cette manière de penser passe nécessairement par « la formation et l’enseignement agricole » ainsi que par « l’accompagnement institutionnel entre les chambres d’Agriculture », précise l’agroéconomiste. Si cette approche permet avant tout de « lutter contre l’exode rural », comme l’explique Valérie Morier-Genoud, elle est également à l’origine d’un marché à Rabat ou encore de l’accueil des urbains sur les exploitations.

Maraîchage au Sénégal et méthanisation au Mené 

« Comment générer de la valeur ajoutée sur les produits ? », est une autre problématique à laquelle Valérie Morier-Genoud tente de répondre. Ainsi, l’agroéconomiste également engagée aux côtés d’Afdi (agriculteurs français et développement international), œuvre actuellement au développement de « paramètres maraichers » au Sénégal dans l’objectif d’ « arriver à créer une industrie agro-alimentaire ». La démarche consiste à « rencontrer l’ensemble des acteurs », et notamment « deux unions paysannes » qui n’ont ni accès à l’électricité ni à l’éducation, afin d’« inscrire l’agriculture dans une chaîne de valeur », explique Mme Morier-Genoud. Autrement dit, il s’agit de « relier ces dynamiques territoriales avec un cadre », précise-t-elle. Cet enjeu se retrouve aussi en France : Philippe Serizier le démontre avec l’exemple du Mené en Bretagne qui a su se sortir d’ « une situation d’agriculture locale qui était très misérable » dans les années 60 en devenant les « premiers à initier les mouvements de coopératives » jusqu’à ce que soit réalisée « une unité de méthanisation » dans les années 2000, financée à la fois par la coopérative, un industriel, Leclerc et la Caisse des Dépôts. Prochaine étape : « Un territoire à énergie positive en 2025 ».

Les réseaux intelligents arrivent dans les campagnes 

« C’est une possibilité de faire un saut technologique », s’enthousiasme Marie-Line Bassette, directrice des affaires internationales à Enedis. Elle évoque en effet les « smart grids » ou « réseaux intelligents » qui, grâce aux technologies informatiques, optimisent l’efficacité de la production d’électricité, puis de sa distribution et de sa consommation. Ils se révèlent particulièrement efficaces dans les régions qui n’ont pas accès à l’électricité où « il faut apporter un moyen de développement au plus près » et où cette innovation permet de sauter l’étape « des réseaux très maillés » que l’on retrouve en France, précise Mme Bassette. Or, « l’électricité c’est bien un besoin indispensable au développement des territoires », affirme la directrice des affaires internationales d’Enedis. Elle illustre ses propos concrètement : « Lorsqu’on travaille avec une bougie c’est un peu dur d’accéder à l’éducation ». L’électricité permet d’autre part de freiner l’exode rural puisque « lorsqu’on installe un système quelque part la demande revient, la demande augmente ». Au Congo, « on a permis de réduire les black-out de 50 à 10 par an », se réjouit Mme Bassette.

 

Les territoires, moteurs du développement durable en Afrique

« La régionalisation de l’économie », « la coproduction » et la « territorialisation » sont les trois tendances qui influeront l’Afrique de demain, selon Jean-Louis Guigou, président de l’IPEMED. Or, pour Philippe Serizier, ancien responsable de recherche territoriale à la Caisse des Dépôts, cela ne fait pas de doute : « Une situation de circuit court, c’est l’optimisation de la valeur d’un territoire ». L’intérêt de ce modèle économique est également de « relier les agriculteurs, les collectivités locales et finalement tous les autres acteurs du territoire », ajoute Valérie Morier-Genoud, responsable de la coopération internationale à la Chambre d’agriculture d’Isère et agroéconomiste, investie dans le partenariat agricole entre les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Rabat Salé Kenitra au Maroc. « L’idée des circuits courts c’est d’avoir une approche horizontale », poursuit-elle. L’objectif est donc de parvenir à décloisonner les secteurs. Or, cette manière de penser passe nécessairement par « la formation et l’enseignement agricole » ainsi que par « l’accompagnement institutionnel entre les chambres d’Agriculture », précise l’agroéconomiste. Si cette approche permet avant tout de « lutter contre l’exode rural », comme l’explique Valérie Morier-Genoud, elle est également à l’origine d’un marché à Rabat ou encore de l’accueil des urbains sur les exploitations.

Maraîchage au Sénégal et méthanisation au Mené 

« Comment générer de la valeur ajoutée sur les produits ? », est une autre problématique à laquelle Valérie Morier-Genoud tente de répondre. Ainsi, l’agroéconomiste également engagée aux côtés d’Afdi (agriculteurs français et développement international), œuvre actuellement au développement de « paramètres maraichers » au Sénégal dans l’objectif d’ « arriver à créer une industrie agro-alimentaire ». La démarche consiste à « rencontrer l’ensemble des acteurs », et notamment « deux unions paysannes » qui n’ont ni accès à l’électricité ni à l’éducation, afin d’« inscrire l’agriculture dans une chaîne de valeur », explique Mme Morier-Genoud. Autrement dit, il s’agit de « relier ces dynamiques territoriales avec un cadre », précise-t-elle. Cet enjeu se retrouve aussi en France : Philippe Serizier le démontre avec l’exemple du Mené en Bretagne qui a su se sortir d’ « une situation d’agriculture locale qui était très misérable » dans les années 60 en devenant les « premiers à initier les mouvements de coopératives » jusqu’à ce que soit réalisée « une unité de méthanisation » dans les années 2000, financée à la fois par la coopérative, un industriel, Leclerc et la Caisse des Dépôts. Prochaine étape : « Un territoire à énergie positive en 2025 ».

Les réseaux intelligents arrivent dans les campagnes 

« C’est une possibilité de faire un saut technologique », s’enthousiasme Marie-Line Bassette, directrice des affaires internationales à Enedis. Elle évoque en effet les « smart grids » ou « réseaux intelligents » qui, grâce aux technologies informatiques, optimisent l’efficacité de la production d’électricité, puis de sa distribution et de sa consommation. Ils se révèlent particulièrement efficaces dans les régions qui n’ont pas accès à l’électricité où « il faut apporter un moyen de développement au plus près » et où cette innovation permet de sauter l’étape « des réseaux très maillés » que l’on retrouve en France, précise Mme Bassette. Or, « l’électricité c’est bien un besoin indispensable au développement des territoires », affirme la directrice des affaires internationales d’Enedis. Elle illustre ses propos concrètement : « Lorsqu’on travaille avec une bougie c’est un peu dur d’accéder à l’éducation ». L’électricité permet d’autre part de freiner l’exode rural puisque « lorsqu’on installe un système quelque part la demande revient, la demande augmente ». Au Congo, « on a permis de réduire les black-out de 50 à 10 par an », se réjouit Mme Bassette.