Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté
« Oui » à la solidarité

Publié par Cédric Michelin
-
A l’invitation de la profession agricole, la présidente de la région Bourgogne Franche-Comté, Marie-Guite Dufay s’est rendue mercredi sur l’exploitation du Gaec Picard Frères à Bresse-sur-Grosne. Malgré la réforme territoriale (loi NOTRe) qui rend opaques les compétences des différents échelons territoriaux, l’urgence est à l’action face à la détérioration des trésoreries d’exploitations et face aux crises des productions régionales, amplifiées par les aléas climatiques de l’année. Au final, c’est tout le tissu para-agricole et une partie de la ruralité qui jouent leur survie.
132727--DSC_0016.JPG
Prix de vente, coûts de production, export, zones défavorisées, Pac 2020, installations, retraites, circuits courts, concurrence, assurances, aléas, fiscalité… tous les dossiers agricoles ont été évoqués. Le constat dans toutes les filières est en effet inquiétant. Le président des JA BFC, Guillaume Gauthier, calculant une « perte de 442 millions d’€ et ce, "que" depuis le début de l’année » pour l’ensemble des productions agricoles en Bourgogne Franche-Comté. Les nombreux témoignages et perspectives futures n’aidant pas à rassurer quiconque sur un avenir meilleur.
La présidente de la région, Marie-Guite Dufay a donc mis du temps à se détendre, tant la pression était grande. Les responsables listant les solutions envisageables à moyen et long terme en terme d'organisation des filières. Mais, finalement, c’est la responsable ovine, Michelle Michel qui a exprimé - simplement et avec une empathie contagieuse - la crainte de tous les agriculteurs de la région : « on voit les bovins - et les céréales maintenant - vivre ce que la filière ovine a vécu. Une longue crise entrainant un manque d’investissement qui est très dur à remonter après, surtout sans vision politique pour gérer à long terme ». Ce qui a visiblement fait mouche.

Un travail collectif



A ce dernier grief, Marie-Guite Dufay a alors pris la parole et prévenu tout le monde : elle était là pour « agir ». Pas pour une opération de communication puisqu’aucun autre média n’était invité. Car ces crises structurelles et conjoncturelles « nécessitent qu’on travaille ensemble », invitait-elle. Le président de la FRSEA, Frédéric Perrot égrenait donc les solutions pour « relancer la machine », à savoir rapidement renforcer directement les trésoreries des exploitations.
Cette fin de semaine, la Région va  lancer son plan préparé au printemps dernier pour, dans un premier temps, « auditer » les exploitations en difficultés. Mais aucune enveloppe budgétaire supplémentaire n’a été annoncée pour l’heure. « Oui à la solidarité mais prudence sur les montants », répétait avec fermeté Marie-Guite Dufay qui appelait aussi les Départements à s’associer. Rappelant au passage que la région a proposé aux huit conseils départementaux de conserver leurs prérogatives en matière de politique agricole jusqu’au printemps 2017 s’ils signent une convention (quatre l'ont fait pour l'heure). Mais au-delà des rouages administratifs et politiques à démêler, le président de la chambre régionale, Christian Decerle livrait un discours passionné pour l’encourager – avec le sénateur Jérôme Durain présent – à prendre la tête des élus faisant bouger les lignes nationales et européennes. Avec en point de mire déjà, la Pac 2020. Un appel qui faisait « écho et résonnera en moi », promettait Marie-Guite Dufay.