Tendance commerciale semaine 23
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Un rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Le scénario tant redouté par les éleveurs s’installe avec une dépression commerciale qui prend de l’ampleur. Le déficit de consommation et la concurrence acharnée que se livrent les grands opérateurs face à des clients qui n’ont que l’embarras du choix sur un marché français et européen où personne ne se fait de cadeau.
La dégradation des prix des réformes allaitantes standard (qui constituent le gros de l’offre) aura de lourde répercussion sur le paysage de l’élevage français d’ici la fin de l’année. Les éleveurs vont décrocher avec des tarifs qui ont déjà perdu 0,70 €/kg de carcasse en un an… Ces derniers commencent déjà à se retourner vers les GMS, accusés de tous les mots, alors que la restauration hors foyer reste majoritairement approvisionnée par l’import européen, dont les tarifs sont plus bas.
Sur les marchés, la tension reste très présente même si la modestie de l’offre dans certaines catégories atténue la pression des acheteurs. Le placement reste assez régulier dans les bonnes femelles charolaises Label ou de qualité bouchère avec des sorties qui demeurent assez modestes pour la saison. En revanche, l’érosion des prix se confirme dans les vaches allaitantes de choix secondaire. Les animaux bas de gamme, âgés de plus de 10 ans, légers ou manquant de viande, sont fortement dépréciés. Dans les réformes laitières, la couverture des besoins reste suffisante pour que les industriels maintiennent la pression sur les prix dans les vaches frisonnes ou normandes sur le Grand Ouest. Les tarifs se maintiennent dans les montbéliardes du Sud-Ouest. Les industriels - dont les besoins sont largement couverts en vaches d’entrée de gamme - réduisent leur activité dans les taureaux de réforme où les cours sont en baisse. En jeunes bovins, la morosité s’installe sans filet de sécurité pour des engraisseurs de plus en plus inquiets. La baisse se poursuit dans les charolais et tous les JB lourds.

Bovins d’embouche et d’élevage

Les engraisseurs n’ont d’autre choix que de faire pression sur le prix du maigre pour pérenniser leur activité. La saison d’herbage s’avance malgré des prairies encore verdoyantes et qui, majoritairement, ne manquent pas d’eau. Ce n’est certes pas le cas en Saône-et-Loire où le temps sec sévit… Le commerce est plus sélectif et si les animaux à potentiel restent normalement valorisés, les tarifs se dégradent dans le bétail plus commun. La commercialisation est nettement plus difficile dans les animaux maigreux à garder pour l’automne.

Broutards
La dépression commerciale que subit le jeune bovin - que ce soit sur le marché intérieur ou chez nos voisins européens - entraîne une forte tension sur le marché des broutards et des taurillons. Les engraisseurs italiens qui vendent leur JB sur les mêmes bases qu’en France revoient leurs copies et imposent une baisse marquée sur les marchés du Centre. Les baisses observées ces dernières semaines se confirment notamment dans les bons lots de broutards ou taurillons charolais herbés qui sont longtemps restés à de bons niveaux tarifaires. Dans les animaux plus légers, l’offre est souvent hétérogène avec un commerce également compliqué. Dans les femelles, la modestie de l’offre permet un placement régulier avec un maintien des prix dans les bonnes laitonnes charolaises lourdes herbées. Le climat commercial est plus tendu dans la petite marchandise convenant au marché espagnol.

Veaux d’élevage et d’engraissement

Le creux des vêlages permet une activité assez régulière, même si les intégrateurs limitent la progression des prix face au manque de places dans les ateliers, pour des sorties qui seront post vacances d’automne. Les tarifs se maintiennent sans difficulté dans l’ensemble pour les bons veaux frisons, normands ou montbéliards. Les veaux légers (-40 kg) sont en revanche peu demandés faute de rentabilité dans les ateliers. La commercialisation est régulière dans les veaux croisés laitiers convenables et reste assez active, faute de disponibilité, dans les croisements de races mixte ou viande. Les tarifs se stabilisent dans les charolais et limousins.

Ovins

Comme on pouvait le prévoir, l’accroissement des sorties françaises cumulées aux importations ne concorde pas avec une météo qui ne dynamise pas une consommation déjà atone (peu de grillades). Face cette situation, il n’est donc pas étonnant de constater une ambiance morose sur les marchés avec des tarifs qui ont chuté d’un euro du kilogramme depuis Pâques. Dans les brebis, les sorties correspondent mieux aux besoins du marché, avec des tarifs qui se stabilisent.

Porcs
Le cours se stabilise pour cette semaine complète encadrée par deux fériés. Dans la continuité des autres marchés européens, le prix sur le Marché du porc breton reprend, en une semaine, 0,005 € à 1,407 € du kilogramme. Mais avec le Lundi de Pentecôte, le début de semaine sera certainement tendu, avant de retrouver une fluidité sur le mois de juin.