Société d’agriculture d’Autun
41e concours de bovins de boucherie

Le 41e concours de bovins de boucherie d’Autun aura lieu le mardi 8 mars prochain au parc des expositions L’Eduen. Alors que les inscriptions se terminent aujourd’hui même, cette nouvelle édition s’annonce une fois de plus bien remplie. Entretien avec le nouveau président de la Société d’agriculture, Roger Brochot.
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L’élection de Roger Brochot à la présidence de la Société d’agriculture de l'arrondissement d’Autun en automne dernier n’est pas vraiment une surprise, car cela faisait longtemps que l'éleveur de Laizy, cheville ouvrière de la société, avait été sollicité par ses prédécesseurs. Entré administrateur il y a une quinzaine d’années, Roger Brochot a intégré le bureau à la fin des années 2000, puis en est devenu vice-président sous François Grillot. C’est ce dernier qui, soucieux de passer la main, avait confié à Roger l’organisation du concours d’animaux de boucherie. Une prise de responsabilité qui coïncidait avec l’inauguration du parc des expositions, L’Eduen, dont les dix ans seront fêtés en 2017.
C’est donc Roger Brochot qui supervise le concours de Pâques depuis qu’il se tient à L’Eduen. Une manifestation dont le succès n’a fait que croître ces dernières années, parvenant à rassembler jusqu’à 320 animaux de boucherie, obligeant même à refuser des animaux.

Travail d’équipe


Organiser un tel évènement n’est pas une mince affaire et c’est un travail d’équipe, celle des bénévoles de la Société d’agriculture. Avec son collègue Jean-Bernard Jeannin, Roger Brochot se charge notamment du délicat placement des animaux dans le bâtiment. L’éleveur supervise également toutes les opérations de montage et démontage. Une étape cruciale pour la société d’agriculture car, pour limiter les frais de location de L’Eduen, montage et démontage se font désormais en une seule journée au lieu de deux autrefois. Une véritable prouesse technique permise par la mobilisation d’une équipe d’une quinzaine de sociétaires dévoués, aidés par autant de personnes dépêchées par la municipalité d’Autun, « un précieux coup de main », signale Roger Brochot qui confie qu’à l’issue de chaque démontage, tout ce petit monde, éleveurs et personnel municipal, se retrouve autour d’un casse-croûte convivial.

Tous unis dans un même but


C’est cet esprit solidaire qui anime la Société d’agriculture d’Autun aujourd’hui. Si elle repose sur deux manifestations d’enjeux bien différents avec, d’un côté, le concours de bovins de boucherie de Pâques et, de l’autre, le concours de reproducteurs inscrits au HBC, la société d’agriculture fédère deux mondes somme toute très complémentaires. Et en cela, Roger Brochot a toujours été un artisan engagé de cette bonne entente. Qu’ils soient sélectionneurs inscrits ou bien éleveurs engraisseurs, les sociétaires se retrouvent tous dans un même but : celui de promouvoir la région, l’élevage, la race et ses produits. Conjoncture oblige, les rivalités d’antan ont aujourd’hui disparu, confie le nouveau président. En témoigne la composition du bureau partageant systématiquement les responsabilités entre éleveur et engraisseur, souligne-t-il. Ce dernier se félicite aussi de l’arrivée de jeunes éleveurs très impliqués.

En quête de plus-value


L’actualité immédiate de la société d’agriculture est donc le concours d’animaux de boucherie du 8 mars prochain. Au vu des premiers engagements, les organisateurs s’attendent de nouveau à devoir refuser des animaux.
« Certains ont déjà inscrit jusqu’à sept bêtes ! L’un d’entre-eux est de Saint-Yan. Nous avons aussi des exposants de Côte-d’Or et même de la Haute-Marne ! », se réjouit Roger Brochot. Ce dernier ne cache toutefois pas que le succès des concours de bêtes grasses trahit une conjoncture désespérément morose en ferme. « Les éleveurs préparent le maximum d’animaux pour venir chercher quelques centimes d’euro supplémentaires », confie l’éleveur. Si pour l’heure, la demande de bovins de boucherie en ferme est au plus bas, sans doute en sera-t-il tout autrement le jour J. Les concours de bovins de boucherie sont en effet devenus des passages obligés pour les opérateurs de la filière, bouchers et grandes enseignes, désireux de marquer le coup à l’occasion des fêtes.


Concours de reproducteurs

Rendez-vous à la Foire économique d’Autun


La Société d’agriculture d’Autun se prépare activement à la prochaine Foire économique d’Autun qui aura lieu du 22 au 25 septembre prochain. Le concours de reproducteurs d’automne sera avancé pour l’occasion aux 24 et 25 septembre. Une grande première qui devrait offrir un bol d’air frais au concours de reproducteurs. C’est en tout cas le pari que font les organisateurs, lesquels comptent beaucoup sur cet évènement pour attirer de nouveaux visiteurs. Pour l’heure, les plans de cette foire se peaufinent de semaine en semaine sous l’égide d’Evénéco et de Laurent Rebeyrotte en collaboration avec la société d’agriculture. Un certain nombre d’animations devraient égayer le concours de reproducteurs. Un concours d’une trentaine d’animaux de boucherie est prévu, révèle d’ores et déjà Roger Brochot.




Roger Brochot

« Le plaisir de produire des animaux de viande »


Eleveur engraisseur à Laizy, âgé de 62 ans, Roger Brochot continue, avec son épouse Monique, d’élever un troupeau d’une cinquantaine de vaches charolaises. Son installation remonte à 1971 alors qu’il n’avait que 18 ans. A l’époque, Roger travaillait avec son frère aîné sur la ferme que sa famille louait sur les hauteurs d’Autun. En 1974, son frère Jean-Claude est allé exploiter une ferme à Monthelon, tandis qu’en 1982, Roger quittait à son tour le site autunois - repris par son propriétaire - pour aller s’établir à Laizy. Dès lors les deux frères ont eu chacun leur exploitation, tout en continuant à partager les chantiers de fenaison et moisson. C’est au même moment que Roger s’est mis à privilégier des taureaux « de viande » pour saillir ses charolaises. A l’époque, les broutards conformés issus de ces accouplements offraient une plus-value intéressante. « 10.000 F pour un bon broutard repoussé », se souvient l’éleveur. « A partir de là, en gardant des génisses avec de la viande et en continuant d’utiliser des taureaux conformés, on a eu vite fait de remettre de la viande dans le troupeau », confie Roger. Ce dernier ne nie pas que, dans son élevage, les naissances sont plus délicates que la moyenne, que les césariennes sont assez fréquentes (une dizaine pour une cinquantaine de vêlages) et « qu’il ne faut pas craindre de devoir faire téter des petits veaux pendant une dizaine de jours… ». C’est un peu le prix à payer si l’on veut la qualité et pour cela, mieux vaut ne pas avoir trop de vaches, admet l’éleveur. Mais pour ce passionné, « c’est le plaisir de produire des animaux de viande » qui est plus fort ; « des charolais avec du rendement, de la finesse d’os… », détaille Roger. Aujourd’hui encore, malgré une conjoncture difficile, l’éleveur constate « qu’un lot de broutards extra, pratiquement tous culards, se vend très bien ». Ses mâles maigres, il les livre au groupement Feder tandis que ses femelles grasses, il les valorise directement auprès de Jean-Philippe Raze, chevillard de l’abattoir d’Autun. Roger Brochot fréquente les concours de boucherie depuis le milieu des années 80. Il a même eu le privilège d’exposer des bovins de boucherie au Salon de l’agriculture en 2002 et 2006 dans le cadre de la vitrine du Herd-book.




Une équipe soudée


Roger Brochot est secondé par quatre vice-présidents. Jean-Marc Pacaut (Laizy) et Jean-Bernard Jeannin (Saint-Léger-du-Bois) représentent les sélectionneurs tandis que Pierre Labonde (Brion) et Denis Lacagne (Monthelon) représentent les éleveurs engraisseurs. Au poste de secrétaire : Agnès Brocard (Cordesse) secondée de Christophe Vincent (Curgy), secrétaire-adjoint. Le trésorier est Rémy Touillon (La Grande-Verrière). Sont également membres : Laurent Coulon (Charmoy), Philippe Lequin (Le Breuil), Dominique Variot (Laizy), Jean-Luc Fléty (Monthelon).