Foire du Renouveau à Saint-Germain-du-Bois
Un caractère agricole réaffirmé

Aussi sûrement que le calendrier annonce la fin de l’hiver, la Foire du Renouveau est de retour à Saint-Germain-du-Bois au mois de mars. Un temps fort de la vie locale auquel est bien évidemment associée la profession agricole.
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La soixante-septième édition de la Foire du Renouveau à Saint-Germain-du-Bois était, cette année, bercée de soleil. Un excellent moyen d’assurer le succès populaire d’une manifestation qui trouve ses lointaines origines en 1783. Le public a pu, comme d’habitude, aller à la rencontre des exposants. Une centaine de stands qui ont mêlé commerce, artisanat, gastronomie et agriculture lors d’un rendez-vous dont la thématique était "Tradition et métiers d’autrefois". Avec, bien sûr, quelques moments prisés comme le repas choucroute, la soirée Saint Patrick et, bien évidemment, le dimanche après-midi, le grand défilé entre attelages, danses bressanes et autres batteries-fanfares. Il a été possible de redécouvrir quelques savoir-faire du passé avec notamment les démonstrations assurées par un sabotier et un forgeron tout en dégustant des gaufres à l’ancienne et nombre de produits du terroir.

Marché de niche


Lors de cette édition 2016, le caractère agricole de cet événement populaire a été réaffirmé. Non seulement par l’intermédiaire de l’exposition de tracteurs anciens et la présence d’une mini-ferme qui constitue toujours une animation prisée des enfants, mais aussi par la présence nombreuse des agriculteurs du canton. Ici à la buvette, là à la confection de gaufres ou encore auprès des animaux pour distiller quelques conseils à ceux qui devaient évaluer, dans le cadre d’un jeu, le poids d’un bovin.
L’occasion aussi pour le public d’échanger avec les éleveurs charolais du canton de Saint-Germain-du-Bois. Et de découvrir la relation qu’ils ont nouée - avec succès - avec l’enseigne Super U depuis une quinzaine d’années. « Nous passons une bête par semaine chez Super U. L’animal est livré par l’éleveur à l’abattoir de Lons-le-Saunier. Super U fait ensuite ramener la carcasse par un prestataire. Cela représente 52 bêtes par an et environ une centaine d’agneaux. Il doit s’agir d’une vache de cinq ans maximum, née et élevée dans le canton. Elle doit être classée R ou U. Nous sommes huit exploitations à participer à cette démarche. Nous établissons un planning tous les trois mois. Chaque année, cela représente environ 6 à 7 bêtes par élevage ».
Lorsque l’on se penche sur l’aspect économique de la démarche, l’intérêt est bien réel. « Au départ, nous avions fixé un prix de cotation à Rungis sortie Abattoir auquel s’ajoutaient une plus-value de 15 centimes d’€. Désormais, nous avons évolué vers un prix fixe à l’année. Dans le contexte actuel, c’est un plus pour nous, même si cela reste un marché de niche. Par ailleurs, on peut se féliciter que les gens font une vraie démarche pour acheter une viande locale. Et ils nous le disent ».
Un succès qui donne dès à présent des idées pour développer à d’autres enseignes et à d’autres territoires - comme le bassin louhannais - ce type de relation commerciale qui séduit aussi bien le producteur qui se réapproprie de la plus-value que la grande surface qui se donne ainsi une image et le consommateur qui connaît la qualité du produit et (souvent) aussi l’éleveur.