Consommation d’énergie dans les chais
« Extrême » variabilité en Bourgogne

Publié par Cédric Michelin
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Les chambres d’Agriculture de Bourgogne ont enquêté et analysé les consommations d’eau et d’énergie dans les chais bourguignons. Résultats : une extrême variabilité d’un site à l’autre.
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Pas évident de tirer des conclusions ou conseils simples. Que ce soit en Côte d’Or (20 entreprises), en Saône-et-Loire (15) ou dans l’Yonne, dans les 44 chais bourguignons donc, il n’existe pas de relation directe entre la consommation d’énergie (électricité, fiou, gaz) et le volume vinifié. Idem pour les volumes d’eau utilisés. « Certaines exploitations consomment beaucoup d’eau et peu d’énergie et inversement », précise encore Laurence Lipp. La conseillère a donc croisé les données pour dégager des pistes d’étude.

En fonction de la couleur des vins tout d’abord. Pour les Domaines et Maisons à dominante "blanc", la consommation d’énergie a tendance à suivre le volume vinifié. Idem pour l’eau. En revanche, en dominante "rouge", il n’y a pas de relation directe.
Laurence Lipp a cherché s’il existait des différences en fonction des appellations – régionales/communales ou crus – produites majoritairement. Pour les AOC régionales et communales, la consommation « suit » le volume vinifié. En revanche, pour les 1er et Grands Crus, il n’y a pas de relation directe. Attention, toutefois, 2/3 de ces dernières entreprises sont à dominante rouge.

Mais le plus intéressant est l’incidence du mode d’élevage : en cuves ou en fûts. Préalable pour pouvoir comparer, la capacité d’élevage en fûts est calculée à partir du nombre et du volume des contenants, et rapportée au volume vinifié. Elle est très variable d’une entreprise à l’autre : de 0 à 79 % pour les sites à dominante "blanc" (moyenne de 15 %) et de 21 à 226 % (plus d’une année d’élevage) pour les sites à dominante rouge (moyenne de 93 %).
Si la consommation d’énergie n’a pas de relation directe avec la capacité d’élevage en fûts, la consommation d’eau a - elle – par contre tendance à augmenter avec. Ainsi en terme d’eau pour un litre de vin vinifié, les pratiques des vignerons bourguignons vont de moins d’un litre à 17 litres.

Au final, Laurence Lipp constate donc que la consommation d’énergie est « extrêmement variable » d’un site à l’autre : de 5 à 350 kWh par hl vinifié. Les consommations par hl les plus élevées s’observent pour des entreprises majoritairement à dominante "rouge", et à dominante "crus" ou appellations mixtes.
Mais là encore, pas de conclusion toute faite, la répartition des consommations d’énergie varie au cours de l’année et d’un site à l’autre. L’enquête se poursuit et va chercher à évaluer l’impact de la modernisation d’un bâtiment ou des équipements.