Fête des moissons
Les agriculteurs doivent prendre la parole », invite Luc Smessaert pour la Fête des moissons

Publié par Cédric Michelin
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Pour la deuxième année, le réseau #Agridemain, qui regroupe 15 organisations du monde agricole, incite les agriculteurs à organiser une fête des moissons pour mieux faire comprendre à leurs voisins les réalités de leur métier. Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA et coordinateur de la plateforme #Agridemain, rappelle les enjeux de cette communication positive.

Les agriculteurs doivent prendre la parole », invite Luc Smessaert  pour la Fête des moissons

Qu’est-ce que la Fête des moissons ?

Luc Smessaert : On est vraiment dans l’esprit d’une fête des voisins des agriculteurs. Le but, c’est de se rapprocher des concitoyens : on est content lorsqu’on termine une période de travaux comme les moissons, les vendanges, les foins, la récolte des fruits, et il s’agit de profiter de ce moment pour inviter les voisins du village à le partager, en association avec d’autres agriculteurs, avec la coopérative. L’idée c’est de mieux expliquer cette période qui peut parfois occasionner des désagréments comme les poussières, le bruit tard dans la nuit, les allées et venues, à une période où les gens sont souvent en vacances.

Comment se déroulent ces rencontres ?

L. S. : Concrètement, il s’agit d’échanger autour d’un apéro, pendant deux heures, pour casser les idées reçues sur la façon de produire, en un mot, de raconter notre métier pour recréer du lien avec nos voisins. La première édition était centrée sur les moissons, cette année, le réseau #Agridemain a la volonté de dupliquer l’opération sur l’ensemble des récoltes. Il va y avoir la fête de l’ail, la fête des vendanges… Dans la Nièvre, c’est l’élevage bovin qui sera mis en avant sur une exploitation de polyculture. Cette fête permet de faire de la pédagogie, on peut par exemple exposer dans la cour le matériel ayant servi à la récolte pour montrer la technicité et la modernité de nos outils et de notre agriculture de plus en plus performante dans la durabilité.

Quel bilan peut-on faire de la première édition de la fête des moissons ?

L. S. : La première édition a permis une vingtaine de rencontres, soit pour chacune d’entre elles entre 60 et 100 voisins venus échanger et passer un bon moment de convivialité. J’ai participé à l’une d’elles, et j’ai pu constater que la plupart des gens étaient très curieux de notre métier, ils portaient un vrai intérêt à nos exploitations, aussi bien vis-à-vis des itinéraires techniques du blé, des semences utilisées, de la protection des plantes, ou encore du devenir de notre production. Des sujets qui ont permis de très bons échanges, d’ailleurs tous les agriculteurs ayant participé se sont déjà inscrits pour la deuxième édition.

Que peut-on dire à un agriculteur qui a envie d’organiser une fête des moissons ?

L. S. : Pour les gens qui veulent participer, la structure #Agridemain met à disposition les invitations à distribuer dans les boites aux lettres des voisins. Le « pot des moissons » est également pris en charge. On souhaite aussi que la rencontre constitue une occasion d’inviter la presse locale et régionale pour rappeler dans les médias ce qu’apporte l’agriculture à l’économie de nos villages et notre pays. Nous nous inscrivons dans une communication positive : je suis intimement convaincu que les agriculteurs doivent prendre la parole. Ces actions très locales sont un exemple du rapprochement possible entre l’agriculture et les citoyens, motivé par une vraie envie de faire découvrir notre métier et tous ses aspects. Quoi de plus simple que de se retrouver autour d’un verre ? Les organisateurs peuvent inviter les agriculteurs voisins : à plusieurs, il est toujours plus facile de dialoguer et d’ouvrir ses portes. L’important, c’est de parler vrai, d’être ouvert aux autres, c’est ce qui permet de construire un lien dans la durée entre agriculteurs et citoyens, et d’éviter les conflits en aidant les voisins à mieux prendre en compte la réalité de notre métier. J’invite tous les agriculteurs de tous les départements à s’inscrire pour que l’initiative rayonne dans toute la France, dans toutes les productions, sur tous nos territoires, et que l’on soit encore plus fiers de nourrir trois fois par jour l’ensemble de nos concitoyens.