Approvisionnement en chêne
L’ONF et Ducerf s’engagent

Le 24 novembre, pour garantir l’approvisionnement de ses entreprises en bois de chêne, le Groupe Ducerf a signé un contrat avec l’ONF.
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Pour la première fois en Bourgogne, un contrat d’approvisionnement en chêne a été signé entre l’Office national des forêts (ONF) et un de ses clients, en l’occurrence la scierie Ducerf.
La signature a été organisée le 24 novembre au siège de l’entreprise à Vendenesse-lès-Charolles en présence de Jacques Ducerf, président de la holding familiale, et de Christian Dubreuil, directeur général de l’ONF. Pour Jacques Ducerf, ce contrat doit permettre à terme de sécuriser les approvisionnements en chêne de son entreprise tout en offrant une visibilité sur les tarifs d’achat de la matière première alors que la scierie transforme entre 30 à 35.000 m3 de bois par an, en grande majorité du chêne. Le Groupe Ducerf est de fait l’un des acteurs majeurs de la filière bois en France et à l’international. Fondée en 1885, l’entreprise familiale intègre les processus de première et de deuxième transformation de bois feuillus, avec le chêne comme essence principale et est un acteur novateur avec le bois traité par haute température.
Pour l’ONF, cet accord commercial s’inscrit pleinement dans le développement de la contractualisation souhaité à l’échelle nationale. De même, un accord doit être prochainement signé toujours par l’ONF, mais cette fois avec la Fédération nationale des communes forestières (FNCofor) et la Fédération national du bois (FNB) sur la contractualisation du chêne, cadre dans lequel s’inscrit ce contrat.




ONF et forêt publique
Les principaux enjeux


Le président de l’ONF, Jean-Yves Caullet, fait le point sur les principaux chantiers de la forêt publique, laquelle doit répondre à des missions de plus en plus diverses tout en préparant l’avenir et l’adaptation au changement climatique.
Avec la signature du nouveau contrat d’objectif et de performance (COP), en mars dernier, l’Office national des forêts (ONF) a « des éléments objectifs pour parler d’avenir », estime Jean-Yves Caullet, reconduit pour cinq ans en septembre à la présidence de l’ONF. Avec des objectifs de récolte plus réalistes que précédemment et des moyens renforcés, l’Office peut préparer sa réorganisation et s’atteler au recrutement, alors que plus de 2.000 départs à la retraite sur les 9.000 salariés que compte l’établissement sont à prévoir dans les cinq ans. Le président souhaite qu’une réflexion s’engage sur les modalités et les profils recherchés. Le recrutement doit par ailleurs permettre « ce saut générationnel » vers les techniques plus modernes. Les moyens humains seront d’autant plus nécessaires que l’ONF contractualisera avec l’Agence française de la biodiversité pour ses actions en forêt publique, l’entretien de la biodiversité étant l’une des missions de l’Office.

Partager les connaissances


Ce souci de la biodiversité doit être mené en parallèle des autres missions. Contrairement à il y a 30 ou 40 ans, où le bois constituait 80 % des revenus de l’Office, la forêt publique a aujourd’hui des activités diversifiées toujours non ou mal rémunérées en dehors du bois qui assure 30 % de ses recettes. Il faut, pour Jean-Yves Caullet, « valoriser la fonction sociale ». Quelques expériences sont menées, à l’exemple d’un parking payant en Corse avec des recettes qui s’équilibrent. Pour aller plus loin dans cette démarche, il faudrait néanmoins un partage plus poussé des connaissances, pour « une réacculturation de la forêt », explique-t-il, lui qui constate que la société civile s’intéresse facilement à la forêt mais se détache progressivement du contexte physique. Il faut en effet protéger la forêt, mais il faut pour cela la connaître, poursuit-il, et être conscient de ses problèmes : ainsi, la prolifération des cerfs, perçue positivement par les citoyens, empêche de plus en plus la régénération alors que les animaux se nourrissent l’hiver des arbres les plus tendres, donc les plus jeunes. Néanmoins, l’enjeu climatique - par son urgence et par son ampleur - pourrait favoriser le partage de connaissance, espère Jean-Yves Caullet. L’ONF travaille ainsi à l’adaptation des espèces, car « les arbres bougent peu et les semences se disséminent lentement, ce qui pose problème pour l’adaptation génétique ».






25 % de la forêt française


La mission principale de l’ONF est d’assurer la gestion des forêts publiques, soit 1.300 forêts domaniales (appartenant à l’État) et 15.600 forêts de collectivités, ce qui représente au total 25 % de la forêt française. Les territoires confiés à l’Office couvrent en effet près de 11 millions d’hectares (4,7 millions d’hectares en métropole et 6 en outre-mer), dont un demi-million d’hectares d’espaces non forestiers : dunes, landes, zones de montagne, etc.