Eric Garitaine à Pressy-sous-Dondin
« L’entreprise répond parfaitement à nos besoins »

Chaque année, Marie-Claude et Eric Garitaine font appel à une entreprise pour le pressage de leur ray-grass destiné à l’enrubannage. Pour ces anciens éleveurs laitiers exigeants sur la qualité des fourrages récoltés, l’entreprise répond parfaitement à leurs besoins. Pas la peine d’investir dans un matériel trop coûteux et la prestation facturée revient, selon eux, moins cher que s’ils tentaient de le faire avec leurs propres moyens.
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A Pressy-sous-Dondin, entre monts du Charollais et Clunisois, l’exploitation de Marie-Claude et Eric Garitaine couvre 145 hectares. Le couple élève un troupeau charolais d’une centaine de vêlages, dont ils engraissent les réformes. Sur leurs terres herbagères et vallonnées, ils cultivent une douzaine d’hectares de céréales ainsi que quatre hectares de maïs fourrage, en rotation avec de la prairie temporaire de ray-grass. Jusqu’en 2011, Marie-Claude et Eric Garitaine produisaient du lait. Ce passé laitier leur a laissé une certaine exigence quant à la qualité des fourrages récoltés. L’ensilage d’herbe qu’ils réalisaient du temps des laitières a été remplacé par de l’enrubannage. Pour les deux époux, la récolte d’enrubannage est plus aisée à mettre en œuvre qu’un gros chantier d’ensilage d’herbe. « Cette mise en œuvre est surtout plus souple car avec les grosses ensileuses automotrices d’aujourd’hui, la disponibilité des machines s’en trouve finalement limitée, ce qui fait peser un risque sur la qualité du fourrage récolté », explique Eric Garitaine.

Une petite presse pour le foin


Aujourd’hui, le couple récolte une dizaine d’hectares d’enrubannage de ray-grass qu’ils font presser par un entrepreneur, en l’occurrence David Petitbon de Colombier-en-Brionnais. L’enrubannage des bottes rondes est en revanche effectué par les exploitants eux-mêmes avec un appareil en Cuma. Pour justifier ce choix, Eric explique que la presse à balles rondes de l’exploitation « n’est pas adaptée pour faire de l’enrubannage. Il s’agit d’une machine à chambre fixe qui confectionne des bottes de 120 cm de diamètre. Elle est dotée d’un pick-up large, mais sans ameneur rotatif. Elle n’offre pas une densité suffisante pour de l’enrubannage. En revanche, elle est parfaite pour faire du bon foin car elle confectionne des petites bottes suffisamment aérées, plutôt légères et qui se déroulent aisément à la main. Une botte fait un repas », confie l’éleveur qui préfère en outre prendre soin de sa petite machine en lui épargnant une usure prématurée due à l’enrubannage.

Une grosse machine pour l’enrubannage


Eric et Marie-Claude se chargent de préparer le chantier en amont. Après avoir prévenu l’entrepreneur de leur date de récolte quand le stade de l’herbe le demande, Eric fauche ses dix hectares de ray-grass. Le prestataire se montre toujours disponible. Il faut dire que le jeune entrepreneur dispose de deux machines et il se montre redoutablement efficace, « prêt à travailler jour et nuit s’il le faut », confient les exploitants. Pour andainer, Marie-Claire utilise une machine à deux toupies pour une largeur totale de six mètres. C’est à peine suffisant pour devancer la presse à haut débit de David Petitbon, confient les deux éleveurs. Ce dernier est équipé d’un round baller de marque John Deere, modèle 960, tiré par un tracteur de 130 cv. C’est une machine de nouvelle génération qui a la particularité d’être dépourvue de porte arrière. Cette conception permettant une éjection plus rapide, génère un gain de cinq secondes par botte. « C’est une grosse machine qui avale tout ! », font part Eric et Marie-Claude. Les bottes ainsi confectionnées atteignent 600 kg ! Et la machine est capable de réaliser jusqu’à 80 bottes de foin à l’heure. Chez les Garitaine, David Petitbon presse environ 4 hectares par heure, étant même obligé de ralentir parfois pour suivre l'andaineur ou éviter que les bottes ne dévalent les pentes, confient les exploitants.

Qualité de travail irréprochable


Pour Eric Garitaine, la qualité du travail est irréprochable et c’est une première raison économique de son choix de faire appel à son entreprise. L’an dernier, le fourrage récolté titrait à 14,2 % de matière protéique azotée avec un taux de matière sèche de plus de 73 % et un rendement de 15 bottes de 580 kg par hectare, détaille l’éleveur. Ce dernier calcule par ailleurs que les bottes de David Petitbon équivalent, en poids, à trois bottes de round baller de l’élevage. Il lui faudrait donc trois fois plus de film pour enrubanner la même quantité de fourrage et ce à raison de 3 € de film par botte auxquels s'ajoute 1 €/botte de frais d’enrubanneuse de la Cuma. Autrement dit, cela reviendrait à 12 € de frais d’enrubannage alors que pour la même quantité de fourrage pressée par l’entreprise, il en coûte seulement 4 €. Ajouté au coût de pressage facturé par le prestataire, le prix de revient final demeure nettement inférieur à ce qu’il leur en coûterait si Eric et Marie-Claude réalisait tout le chantier eux-mêmes.
L’exploitation fait appel à la même entreprise familiale depuis 1998. Au début, le père de David Petitbon ne venait que pour les moissons. Par la suite, les Garitaine lui ont confié aussi les ensilages. Aujourd’hui, David continue de réaliser la moisson et l’ensilage de maïs. La qualité du travail fourni avec « du maïs coupé en brins longs tout en éclatant bien les grains » donne entièrement satisfaction. Au-delà de la qualité des fourrages obtenus, l’éleveur apprécie les compétences de son entrepreneur qu’il décrit comme étant « très soigneux de ses machines », limitant ainsi les avaries en plein chantier. Autant de garanties d’efficacité que ne permet pas forcément un matériel partagé et ce avec des soucis d’organisation et de main-d’œuvre en moins.