Tendance commerciale semaine 21-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Si le climat commercial reste pesant dans les campagnes avec des tarifs trop bas pour assurer la pérennité de nombreuses exploitations, le commerce se montre un peu moins dépressif notamment dans le bétail d’entrée de gamme.
Les consommateurs restent la cible des attaques des anti-viandes et des végétalistes alors que, de leurs côtés, les producteurs font tout ce qu’ils peuvent pour les rassurer lors des journées "Made in Viande". Le mal-être des éleveurs est marqué lors de ces journées propices au contact humain, reste que ce sont souvent les personnes qui ne sont pas à convaincre qui font le déplacement.
Au niveau des abatteurs, ils ne manquent de rien, même si les retards d’enlèvement semblent s’estomper dans certaines régions. Le démarrage de la saison estivale sur la Côte-d’Azur est timide avec une clientèle de seniors plus préoccupée en ce moment par le plein de leur véhicule que celui de leur frigo (même si certains stockent des produits de première nécessité). Le climat social n’est pas serein et peu propice aux achats plaisirs…
La tendance à l’abaissement de la qualité dans les magasins toujours à la recherche de prix alléchants pour attirer les acheteurs commence à s’amenuiser avec quelques enseignes qui reviennent enfin sur ce concept à force de voir leurs rayons viande se désertifier. C’est le souhait de la FNB qui désire renforcer la position des animaux de cœur de gamme non plus dirigée par le prix, mais par la qualité du produit. Le seul souci reste la valorisation des avants qui sont orientés à la baisse comme souvent à la saison. La clientèle habituée à de la qualité chez le boucher ne voit pas de variation avec une qualité constante pour des définitions de pièce et de cuisson toujours appuyées du conseil du professionnel et non pas par des étoiles.
Sur les marchés, le besoin de trésorerie des éleveurs reste souvent l’élément déclencheur de la vente. L’offre est un peu plus étoffée, sans être surabondante. Les tarifs se sont stabilisés dans les femelles haut de gamme ou de qualité bouchère. L’activité est un peu plus régulière dans les jeunes vaches viandées, même si cela ne se traduit pas encore par un redressement des prix. Dans les réformes allaitantes de choix secondaire, la pression se détend légèrement dans le centre du pays avec des tarifs qui renouent légèrement avec du positif. Dans les réformes laitières, l’offre se montre encore suffisante pour déclencher une hausse significative des prix. En jeunes bovins, si quelques expéditions en vif sur le Liban participent a désengorger le marché, on ne note pas de mouvement positif et cela au grand désarroi des engraisseurs.

Bovins d’embouche et d’élevage

Les tarifs restent bas avec des éleveurs souvent contraints de vendre à la recherche d’une trésorerie vitale pour leur exploitation. Le commerce est un peu plus régulier pour les bonnes génisses et les jeunes vaches de gabarit proche de la finition, mais pour des tarifs toujours en accord avec la valorisation de la viande. La demande est très prudente dans le bétail plus long à finir avec une saison d’herbage qui commence à s’avancer.

Broutards
Au retour de la mission à Ankara, les membres de la délégation ont confirmé que la demande des opérateurs turcs reste soutenue pour les broutards français. Néanmoins si des avancées sérieuses ont été constatées, rien n’est encore fixé sur les futures modalités d’accès à ce marché… très politique à l’heure où la Turquie met dans la balance son entrée dans l’Europe, sa gestion des réfugiés… Le résultat de ces négociations sera important pour le commerce du broutard dans les prochains mois, car sans ce marché pour l’automne la situation risquerait d’être très délicate.
Les sorties de cette semaine sont mesurées et de saison, avec toujours de nombreux animaux qui profitent des herbages. L’activité commerciale est assez régulière dans les bons mâles d’automne ainsi que pour les broutards d’herbe préparés et vaccinés pour l’export.
Dans les femelles, les prix sont mieux défendus dans les bonnes laitonnes herbées exportées sur l'Italie. Les femelles communes restent peu demandées pour l’Espagne, mais les tarifs tendent à se stabiliser.

Veaux d’élevage et d’engraissement
Les disponibilités restent insuffisantes pour la couverture des besoins. La tendance reste positive dans les veaux frisons, abondances, montbéliards et croisés laitiers. La vente est soutenue avec une bonne tenue des prix dans les charolais et les bons veaux croisés frais et viandés. Les tarifs plafonnent dans les limousins.

Ovins

Comme annoncée, l’activité commerciale s’avère plus difficile dans les agneaux. La consommation reste insuffisante malgré les animations dans les magasins. La météo est très peu favorable à la sortie des barbecues. Et les consommateurs sont beaucoup plus préoccupés par le plein de leur voiture que celui de leur frigo. Les sorties sont abondantes dans les lacaunes avec des tarifs en forte baisse. Ce déséquilibre entraîne une dégradation marquée des cours des agneaux sur le marché français. En brebis, les volumes sont suffisants pour les besoins d’un marché sans grillades.

Porcs
La consommation reste très modeste pour la saison avec une météo toujours défavorable aux grillades. Le report de la semaine écourtée de la Pentecôte limite la progression des prix sur le début de semaine. Le cours sur le Marché du porc breton progressait néanmoins de +0,025 ce lundi et sur une semaine à 1,218 € du kilogramme.